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Le Parisien
3 days ago
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Lognes : invité à l'Erasmus des jeunes pompiers, Rémi, 16 ans, témoigne de sa vocation
« C'était impressionnant de manœuvrer avec des jeunes venus de toute l'Europe ». Ce jour-là, Rémi a endossé sa tenue rouge et bleue, enfilé ses bottes et vissé son casque sur la tête, en route pour une journée pas comme les autres. Ce jeune Seine-et-Marnais de 16 ans, membre des Jeunes Sapeurs-Pompiers (JSP) depuis bientôt quatre ans, a participé à un événement inédit à Lognes, rassemblant des délégations venues de toute l'Europe. Une première mondiale du programme Erasmus des jeunes sapeurs-pompiers, lancé il y a quelques mois par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. En déplacement dans la caserne de Lognes le 16 juillet dernier, le ministre a salué « une jeunesse généreuse » et rappelé que « l'Europe, ce n'est pas juste des institutions, des règles de droits mais un idéal de solidarité ». Durant cette journée, les jeunes pompiers venus du Luxembourg, de République tchèque, ou encore de Croatie, ont travaillé main dans la main sur des manœuvres. Ensemble, ils ont déroulé les lances pour simuler une extinction de feu. « C'était intéressant de voir comment chacun fonctionnait différemment, mais avec tous le même objectif », raconte Rémi. Originaire de Tournan-en-Brie, Rémi suit depuis trois ans la formation de JSP au sein de la section locale. Aux côtés d'une vingtaine de jeunes, il enchaîne, tous les samedis matin, de 8 heures à 12 heures, les cours théoriques, les entraînements sportifs et les manœuvres d'intervention. « On ne peut pas faire de manœuvres sans connaissance », explique-t-il, déjà bien conscient de la rigueur demandée par le métier. Il passera en mai 2026 son brevet de JSP, pour ensuite devenir pompier volontaire. Mais son objectif ne s'arrête pas là. Son rêve ? Intégrer les sapeurs-pompiers de Paris. Il a déjà effectué un stage auprès des pompiers professionnels et est très motivé : « Ce que j'aime, c'est qu'il n'y a pas de routine. On ne sait jamais à quoi s'attendre chaque jour. » Pourtant, chez lui, il n'y a ni de pompiers, ni de militaire. Sa mère est inspectrice des Finances publiques et son père doreur. Mais ils ont transmis à leur fils des valeurs telles que le partage et le dépassement de soi. « Participer à la vie sociale et collective, c'est important pour nous », confie sa mère. L'initiative Erasmus des Jeunes Sapeurs-Pompiers vise justement à renforcer cette vocation chez les jeunes. Elle repose sur un constat : le besoin croissant de volontaires, et surtout en milieu rural. C'est notamment le cas dans le sud et l'est de la Seine-et-Marne. Le département peut espérer trouver du renfort à l'avenir puisqu'il comptabilise 512 jeunes sapeurs-pompiers répartis dans 30 sections, dont 171 filles. Le second objectif est aussi d'encourager la coopération internationale en cas de crises majeures. « Lorsqu'il y a des feux de forêts massifs, comme en Grèce il y a quelques années, la solidarité entre Etats membres est essentielle », avait rappelé le ministre, évoquant la possibilité que ces jeunes puissent un jour intervenir ensemble. En attendant, les manœuvres apprises le matin même ont permis de débuter un travail collectif. « Rien qu'entre les départements français, les méthodes changent. Alors entre pays, c'est encore plus marquant », remarque Rémi. D'autres jeunes sapeurs-pompiers Seine-et-Marnais étaient également présents à Lognes. Comme Lili, 16 ans, qui souhaite être « pompier volontaire pour avoir un métier à côté ». Elle veut devenir « médecin militaire ». Ou Lohann, 15 ans, fasciné par la visite du ministre : « On le voit toujours à la télé, ça fait bizarre de le voir ici. » Ils étaient ravis de pouvoir rencontrer les JSP d'autres pays, même si ce n'était pas simple de communiquer : « On a un peu discuté avec les autres jeunes mais il y a la barrière de la langue. Après, on se débrouille toujours avec les gestes », explique Lohann. L'avenir du dispositif Erasmus pour les jeunes sapeurs-pompiers semble prometteur, avec de potentielles futures éditions. La Pologne se porterait candidate pour l'année prochaine. Rémi, lui, espère faire partie de la prochaine délégation européenne.


Le Figaro
18-07-2025
- Politics
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Partir à l'étranger pendant ses études maximiserait les chances d'accéder à un poste de cadre, selon une étude
Depuis la mise en place du programme Erasmus en 1987, les expériences de mobilité internationale ont pris une ampleur considérable. En 2021, plus de 1,5 million d'étudiants européens, dont 105.000 jeunes Français, ont franchi les frontières pour étudier ailleurs. Mais, au-delà de l'expérience culturelle, ces séjours font-ils vraiment la différence une fois l'étudiant diplômé ? C'est la question à laquelle a répondu une enquête du Centre d'Études et de Recherches dur les Qualifications (CÉREQ), publiée en juin 2025. Fondée sur les données de l'enquête Génération 2017, cette recherche s'est intéressée à près de 25.000 jeunes sortis d'étude il y a huit ans, pour évaluer le lien entre mobilité étudiante et trajectoire professionnelle. Résultat : si tous les étudiants ne partent pas, ceux qui le font en retirent souvent un avantage, notamment pour viser un poste de cadre. Certaines filières obligent leurs étudiants à partir à l'étranger Tout d'abord, en raison notamment de la multiplication des séjours linguistiques au collège et au lycée, 48 % des jeunes Français sortis d'études en 2017 sont partis à l'étranger pendant leur scolarité. Ils sont 29 % à l'avoir fait à plusieurs reprises. Mais, par la suite, tous les étudiants ne vivent pas la même réalité face à la mobilité. En 2017, seuls 28 % des jeunes diplômés avaient effectué un séjour à l'étranger durant leurs études supérieures. Ce chiffre grimpe en flèche dans certaines filières : près de 75 % des élèves en école d'ingénieurs ou de commerce ont connu une mobilité internationale, contre seulement 10 à 15 % en BTS ou en BUT. Ce décalage s'explique en partie par les exigences propres aux grandes écoles, qui rendent souvent ces séjours obligatoires. À l'inverse, dans les filières courtes ou très professionnalisantes, les moyens et les opportunités manquent parfois. Résultat : un accès à l'international à deux vitesses. Une carte maîtresse pour l'insertion professionnelle Mais au-delà des statistiques, les séjours à l'étranger ont-ils un poids sur le CV ? La réponse semble positive : 63 % des étudiants interrogés estiment que leur mobilité a facilité leur accès à l'emploi, et 80 % des diplômés disent tirer avantage de leur séjour à l'étranger. Et l'effet est encore plus marqué chez ceux qui occupent des postes de cadre. Les cadres passés par l'étranger durant leurs années de formation affichent même des salaires 4 à 8 % plus élevés que leurs homologues « sédentaires ». Les fonctions les plus concernées ? « Les plus convaincus de l'avantage procuré par le séjour sont les cadres commerciaux et technico-commerciaux, les cadres des services administratifs, comptables et financiers, les cadres d'études et de recherche, les professionnels de la communication et de l'information dont les trois quarts expriment ce sentiment », précise l'étude. Pour eux, la maîtrise des langues, l'adaptabilité et l'ouverture culturelle acquises à l'étranger sont devenues des compétences clés. Attention toutefois à ne pas idéaliser. Le séjour à l'étranger n'est ni une baguette magique, ni une ligne dorée automatique sur le CV. Il reste souvent plus valorisé dans les secteurs internationaux, les grandes entreprises ou les postes de cadre. Pour les autres, l'intérêt de cette expérience dépendra surtout de la façon dont elle est intégrée et valorisée dans le parcours.