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«Les promos Lidl sont notre tombeau» : les viticulteurs bordelais indignés par des bouteilles de vin AOC vendues à 1,39 euro

«Les promos Lidl sont notre tombeau» : les viticulteurs bordelais indignés par des bouteilles de vin AOC vendues à 1,39 euro

Le Figaro6 days ago
Alors qu'un viticulteur bordelais s'est suicidé dans ses vignes en mai, la vente de bouteilles de vin AOC à 1,39 euro par Lidl est reçue comme une «provocation» par les syndicats viticoles. Plusieurs actions de protestation ont été menées, le 12 juillet, devant les magasins girondins de l'enseigne.
Boire un canon, c'est sauver un vigneron... À condition d'acheter la bouteille de vin au juste prix. Or, dans les rayons des magasins Lidl, une promotion affiche des bouteilles de vin AOC à 1,39 euro, un prix bien en dessous du coût de production des viticulteurs. Les syndicats viticoles de la Gironde jugent cette pratique inacceptable. Alors qu'un vigneron s'est donné la mort dans ses vignes début mai, la FNSEA33 et les JA33 se sont unis pour dénoncer cette «provocation». À leurs yeux, proposer des prix si bas revient à dire que «le travail des vignerons ne vaut rien».
Les organisations syndicales ont donc manifesté devant plusieurs magasins de l'enseigne dans le Bordelais, brandissant des slogans comme : «Vos promos sont notre tombeau» ; «Lidl, le mépris des bonnes choses» ; «On est sur la paille». Ils espèrent ainsi faire entendre raison à la marque allemande qu'ils accusent «d'étrangler les exploitations viticoles». Ils reprochent aussi à Lidl «d'installer l'idée dans l'esprit du consommateur qu'un vin de qualité peut et doit se vendre à bas prix».
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Prix inférieur au coût de production
Ciblée dans ses magasins de Saint-André-de-Cubzac, Libourne, Coutras, La Réole et Lesparre, l'enseigne Lidl n'a pas répondu à nos sollicitations pour l'instant. Toutefois, ce n'est pas la première fois que les viticulteurs bordelais dénoncent ces prix trop bas. En mars 2024, le collectif Viti 33 avait déjà bloqué la centrale de Lidl à Cestas pour protester contre des bouteilles de Bordeaux vendues à 1,89 euro. En juin 2025, c'est à l'enseigne Aldi que la filière avait rappelé que «la vente de bouteilles de vin de Bordeaux à moins de 3 € - prix inférieur au coût de production - met en péril des milliers d'exploitations viticoles».
En attendant que la grande distribution entende leur appel, les syndicats viticoles s'adressent aux consommateurs et les invitent à refuser d'acheter du vin vendu en dessous du juste prix, soit au minimum 3 euros la bouteille. Pour faire des économies tout en soutenant les producteurs, il est aussi possible de se fournir en caisses de vins directement chez les viticulteurs - qui effectuent le plus souvent des livraisons.
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France Travail visé par une cyberattaque qui concerne potentiellement 340 000 demandeurs d'emploi

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«À défaut de soutenir nos vignerons, l'UE préfère subventionner leurs concurrents»
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«À défaut de soutenir nos vignerons, l'UE préfère subventionner leurs concurrents»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que la filière vin et spiritueux européenne est au bord du gouffre, qu'un plan massif d'arrachage et d'autorisation de distillation est prévu, Bruxelles finance à coups de millions d'euros nos concurrents sud-africains, pointe l'eurodéputée RN Anne-Sophie Frigout. Il fallait oser : nous avons appris ici au Parlement européen, en pleine crise viticole, que la Commission, à défaut de soutenir nos vignerons, subventionnait leurs concurrents. Alors que la filière vin et spiritueux européenne est au bord du gouffre, qu'un plan massif d'arrachage et d'autorisation de distillation est prévu, Bruxelles finance à coups de millions d'euros nos concurrents sud-africains. Serait-ce par amour pour des vins bercés par le soleil austral, dont les vignes furent jadis plantées par des huguenots ? Rien de tout cela : c'est encore une fois « l'inclusivité et la diversité » qui emportent la mise. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié En vertu d'un accord de libre-échange datant de 2002, l'Afrique du Sud bénéficie d'un contingent de plus en plus généreux : 35,5 millions de litres de vin sans droits de douane à l'origine, contre 119 millions prévus pour 2024. Un quasi quadruplement en deux décennies... Mais cela ne suffisait pas : voilà que la Commission débloque maintenant des subventions, restées gelées pendant plus de 20 ans, pour soutenir directement nos concurrents sud-africains ! Publicité Des financements qui, comme l'explique l'organisme professionnel South Africa Wine, visent à « stimuler une croissance inclusive, à ouvrir de nouvelles opportunités commerciales et à soutenir le développement de marques, d'exploitations agricoles, d'établissements d'enseignement et d'entreprises détenues par des Noirs. »10 millions seront ainsi consacrés au développement de ces entreprises ; et 5 millions pour la commercialisation et la distribution de vins. Peut-on espérer aussi un petit geste pour nos producteurs européens étranglés par l'effondrement de la consommation, les aléas climatiques, les taxes et normes et la pression d'une culture hygiéniste envahissante ? L'UE, engluée dans ses mauvais choix, doit rembourser sa dette COVID, financer son programme de défense et... veut soutenir la diversité à 12 000 km d'ici. Elle pourrait décider d'allouer une partie du fonds d'urgence de la PAC à la filière, ajuster son budget agricole à l'inflation pour le prochain cadre financier, mais non, nos vignerons peuvent attendre... La crise du vin, en effet, n'est pas que conjoncturelle ou économique : elle est civilisationnelle et en dit long sur notre époque, où les produits de multinationales déracinées se substituent à ceux de nos précieux terroirs. La crise est pourtant là, profonde et durable. En 2024 la production française a atteint son plus bas niveau depuis 1950, avec une chute de 23% par rapport à 2023 ; en 2025, 27.500 ha de vignes devraient être arrachées. En 60 ans les volumes de vin consommés ont chuté dans l'UE de moitié et de 60% pour la France. Nous aurions pu nous en réjouir à moitié, si celle-ci s'était accompagnée d'une baisse de la consommation d'alcool et de l'alcoolisme. C'est pourtant l'inverse : la France demeure l'un des plus gros consommateurs d'alcool d'Europe, et ce déclassement du vin s'est massivement reporté sur les bières, les spiritueux et les « prémix ». C'est en réalité le vin traditionnel, culturel, qui s'effondre, remplacé par des consommations plus industrialisées, plus fortes, plus nocives et déconnectées de notre modèle alimentaire. À lire aussi «Humainement, c'est extraordinaire» : ces Français ont décidé d'investir dans le vignoble bordelais pour le préserver La crise du vin, en effet, n'est pas que conjoncturelle ou économique : elle est civilisationnelle et en dit long sur notre époque, où les produits de multinationales déracinées se substituent à ceux de nos précieux terroirs, issus de siècles de savoir-faire. « Le vin, c'est la terre qui chante dans le verre », disait Jean Carmet. Hélas, la marque publicitaire est en voie de remplacer l'appellation d'origine contrôlée. Publicité C'est aussi, bien entendu, une filière essentielle à l'économie française : la viticulture représente 17% de la production agricole, constitue le 2e poste excédentaire à l'export après l'aéronautique et fait vivre 560.000 personnes, emplois directs et indirects confondus. Tout un modèle économique, culturel et civilisationnel vacille. Mais ici, en Bruxellie, on préfère détourner le regard, et s'engager pour la diversité et l'inclusivité aux quatre coins du globe. Une manière bien commode de masquer son impuissance à agir concrètement pour le quotidien des Français et des Européens.

« Les températures de juin ont fini de brûler les cultures » : en Beauce, des moissons très précoces et des rendements en baisse
« Les températures de juin ont fini de brûler les cultures » : en Beauce, des moissons très précoces et des rendements en baisse

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  • Le Parisien

« Les températures de juin ont fini de brûler les cultures » : en Beauce, des moissons très précoces et des rendements en baisse

« On a commencé entre le 20 et le 25 juin. Je n'avais jamais démarré aussi tôt. » Dans la famille de Rodolphe Bourgeot, on cultive la terre à Poisvilliers ( Eure-et-Loir ) depuis au moins 1820, et les moissons d'orge commençaient habituellement entre début et mi-juillet. « Mon père est parti en voyage de noces début juillet 1972. À son retour, vers le 25, la moisson n'avait même pas commencé ! », se souvient l'agriculteur de 45 ans. Cette année, la récolte a encore été avancée de quelques jours. La cause principale ? Une chaleur intense combinée à la sécheresse, dès le printemps. « En avril-mai, on n'a presque rien eu en termes de pluie. Les températures élevées de juin ont fini de brûler les cultures », explique-t-il. L'impact est visible à la récolte : des grains plus petits et moins lourds. « Sur les bonnes terres, on perd quelques pourcents de rendement, mais dans les sols plus caillouteux, les pertes peuvent atteindre plusieurs dizaines de pourcents », chiffre Rodolphe Bourgeot. Cette baisse des rendements se conjugue à des prix du blé trop faibles pour compenser les charges en forte hausse . « Aujourd'hui, une tonne de blé vaut entre 170 et 180 euros. Il y a dix ans, à 200 euros, je vivais correctement. Mais les engrais ont doublé, le matériel coûte cher… C'est plus dur aujourd'hui », se désole-t-il. À Beaune-la-Rolande (Loiret), Emmanuel Chemin, agriculteur de 50 ans, connaît le même phénomène sur l'exploitation de céréales et de pommes de terre qu'il a reprise il y a six ans. Lors de notre appel, c'est sa mère, ancienne agricultrice aujourd'hui retraitée, qui a répondu pour lui. « Récolter aussi tôt, c'est exceptionnel », confirme-t-elle. « On n'avait jamais connu ça. Mais cette précocité engendre une baisse de rendement et une qualité dégradée : les grains sont plus petits à cause des fortes pluies. » Dans cette partie du Loiret qui a connu de nombreuses inondations depuis un an, la situation semble plus compliquée qu'ailleurs. « L'humidité favorise les attaques de maladies comme les mycotoxines », indique Mme Chemin. Tout comme Rodolphe Bourgeot, Emmanuel Chemin doit aussi faire face à la baisse des prix. « Cela fait deux ans que ce n'est pas terrible », confirme sa mère. Au niveau national, le ministère de l'Agriculture estime que la récolte de blé tendre devrait tout de même être meilleure que celle, catastrophique, de 2024 . Selon des chiffres communiqués le 15 juillet dernier, elle devrait s'établir à 32,6 millions de tonnes, soit 27 % de plus que l'an dernier. Cette hausse est à relativiser : à ce niveau, la production serait à peine supérieure à la moyenne des années 2020-2024, « période qui compte deux années de faibles récoltes », souligne Agreste, le service de statistique du ministère.

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