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Dans l'Eure, un site abandonné depuis plus d'un siècle a été racheté à Paris pour devenir « la Capitale du Cresson »

Dans l'Eure, un site abandonné depuis plus d'un siècle a été racheté à Paris pour devenir « la Capitale du Cresson »

Le Parisien23-07-2025
Il s'agissait de sécuriser l'alimentation en eau potable des Parisiens : en 1903, après les points de captage à Verneuil-sur-Avre
(Eure)
, la ville de Paris a acheté 12,78 ha à Cailly-sur-Eure comprenant des sources, une forêt et un terrain au bord de l'Eure. Seulement, à l'époque, le Conseil Municipal du village s'est opposé à la connexion au réseau et la Capitale n'a pas pu jouir de ces eaux fraîches et limpides. Le site est donc resté en l'état pendant plus d'un siècle… Il y a cinq ans, face à la disparition des commerces, des habitants ont fondé l'Association des Grandes cressonnières de Cailly-sur-Eure et se sont rapprochés des élus pour y développer un projet d'agritourisme.
Objectif : faire de la commune « la Capitale du Cresson », plante qui fit la renommée de la région, déjà servie sur la table de Guillaume le Conquérant et Louis XIV. Après un long parcours administratif, juridique et politique, le Conseil Municipal de la ville de Paris a acté à l'unanimité la revente du terrain à l'Agglo Seine-Eure pour la somme de 300 000 euros.
Le vendredi 11 juillet dernier, Bernard Leroy, le président de l'Agglo Seine-Eure, Éric Juhel, le maire de Cailly-sur-Eure et Olivier de Vregille, président de l'association, ont accueilli Audrey Pulvar, adjointe à la Mairie de Paris en charge de l'alimentation durable, de l'agriculture et des circuits courts, pour une visite sur le site. « Cette vente ne fut pas simple pour plusieurs raisons, même si on ne peut pas dire que Paris s'occupait beaucoup de l'entretien et de la préservation du domaine, a indiqué l'élue. D'abord, la ville devait s'assurer que les sources et la ressource en eau resteraient protégées et dans le domaine public. Que seraient préservés les aspects agricoles, paysagers et patrimoniaux. Que les cressonnières seraient exploitées en bio, car elles vont participer à la structuration de la filière d'alimentation durable. »
« Et on a discuté avec le Conseil, car tous les partis politiques n'étaient pas forcément d'accord avec la volonté de la ville de Paris de céder une partie de son foncier. Finalement, la délibération a été votée à l'unanimité », a ajouté Audrey Pulvar qui a aussi spécifié qu'entre-temps, l'Agglo Seine-Eure est entrée dans l'association de coopération territoriale Agri Paris Seine qui comprend Nord Yonne, ville de Paris et Métropole Grand Paris, Hauts de Paris, la Seine-Saint-Denis, la Métropole Rouen Normandie et Le Havre Métropole. « Le but est de structurer les filières d'agriculture d'alimentation durable et prévoit une réciprocité entre les territoires producteurs et mangeurs avec notamment des investissements pertinents pour la transformation, la conservation et la distribution des produits. Ici, l'Agglo Seine-Eure et l'association nous ont présenté un dossier bien ficelé », assure l'adjointe à la Mairie de Paris.
Ainsi, dans ce charmant village normand aux 242 âmes, « nous allons rétrocéder pour 230 000 euros à l'Association des Grandes Cressonnières du Cailly, annonce a déclaré Bernard Leroy, le président de l'Agglo Seine-Eure : les cressonnières avec trois bassins sur 1 200 m2 exploités par Éric Legendre, le Moulin des sources, le Moulin Sainte-Cécile et le Moulin blanc. Nous conservons la forêt, les coteaux et les sept sources pour le bien commun. Grâce à des investisseurs privés, sous deux ans, l'association va ouvrir ici un projet unique dans la région ».
Projet que détaille Olivier de Vregille, président de l'Association des Grandes Cressonnières du Cailly : « Le site sera structuré autour de trois piliers. Le premier est la culture du cresson avec le seul professionnel de l'Eure dont une partie de la production pourra alimenter la restauration collective du département et aussi de la ville de Paris (130 000 repas par jour). Ensuite, après une importante réhabilitation, nous allons ouvrir un restaurant gastronomique avec le chef francilien Baptiste Renouard, une étoile Michelin à l'Ochre à Rueil-Malmaison. Enfin, nous allons lancer une école d'excellence d'agritourisme. »
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