Ce post d'Agathe Auproux va aider beaucoup de femmes enceintes à se sentir moins seules
Pourtant, la fabrication d'un être humain in utero peut déclencher de véritables bouleversements, aussi bien sur les plans physiologiques et hormonaux que sur le plan psychique. Selon les chiffres du gouvernement, une femme sur cinq est touchée par une dépression pendant la grossesse ou après l'accouchement. Durant cette période périnatale, 15 % des parents sont concernés par des troubles anxieux.
On est donc loin de l'image d'Épinal de la maternité. Heureusement, des mères et personnes enceintes choisissent de témoigner sans filtre de leur expérience de la grossesse. C'est le cas de la journaliste et chroniqueuse Agathe Auproux, qui s'est exprimée il y a deux jours sur son compte Instagram.
« Une culpabilité immense »
« Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi mal. Alors que je suis enceinte et que c'est la plus belle chose de ma vie », écrit la trentenaire. Un sentiment d'ambivalence qu'elle n'est certainement pas la seule à avoir vécu (selon les données de l'Inserm, seules 63,2 % des femmes déclaraient s'être senties « bien » durant leur grossesse en 2021), et pour lequel de nombreuses mères sont amenées à culpabiliser, à la fois vis-à-vis de leur enfant à naître, mais aussi face au reste de leurs obligations.
« Alors que j'ai traversé un cancer, et que je connais la maladie. Je n'arrive pas à remonter à la surface. Je suis pourtant d'un naturel combatif, ultra-résilient, les personnes qui me connaissent peuvent témoigner de ma force, je crois… et je sais qu'elle est là quelque part, cette force en moi - mais je ne la trouve plus », confie Agathe Auproux, avant d'énumérer différentes sources de sa fatigue.
« Je n'arrive pas à dormir, j'ai des éruptions urticariennes sur le corps, mon bébé doit sortir dans quelques semaines et rien n'est en place… tout est flou. Incertain. Tout est inconfortable. Je n'arrive pas à me projeter. J'ai perdu toute sérénité. J'ai dû annuler des contrats et événements professionnels ce mois de juillet car je ne suis pas apte à donner le change, à me filmer ou me mettre en scène… mais de ces annulations surgit une culpabilité immense », écrit-elle.
Une culpabilité qui s'accompagne, selon elle, d'un grand sentiment de solitude. Mais dans les commentaires, nombreuses sont celles qui se sentent concernées. « On peut aimer son bébé plus que tout, et ne pas aller bien. (J'ai connu ça !) Et ça ne fait pas de toi une mauvaise future maman. Juste… une femme : vivante & fatiguée », lui répond l'influenceuse Megan Villiot. « Tu n'es pas seule », peut-on lire à plusieurs reprises.
Un message sans filtre, qui participe à la fin du tabou autour de la grossesse. Car, comme le souligne Agathe Auproux, « je sais qu'on est nombreuses à avoir une santé mentale chancelante pendant la grossesse, et après. Je sais aussi que c'est important de le montrer et le dire, surtout sur les réseaux, […] où on sont proposés des contenus lisses et aseptisés, où toutes les grossesses semblent merveilleuses… » Et de conclure par le plus important : « vraiment, prenez soin de vous. »
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