
«Porter du blanc est un privilège» : comment s'habillent les ultrariches en été ?
On les croise aux abords des beach clubs de Ramatuelle, dans des boîtes à Ibiza, sur les yachts amarrés au port de Saint-Tropez ou dans les boutiques éphémères de marques de luxe, près des stations balnéaires qui longent la Méditerranée. Eux, ce sont les ultrariches qui, comme souvent en été, font atterrir leur jet privé dans le sud de la France et ailleurs pour s'accorder quelques semaines de repos et de faste. Preuve à l'appui : fin juillet, Jeff Bezos et Lauren Sanchez ont été photographiés aux portes du très chic restaurant Cherry de Saint-Tropez. Lui habillé d'un polo marine en velours, d'un pantalon chino noir et de mocassins satinés vert d'eau. Elle, fidèle à son image, le corps sculpté dans une robe sirène semi-transparente Roberto Cavalli imprimée d'un motif léopard. Elle est sensationnelle, lui plutôt discret.
Lauren Sanchez et Jeff Bezos en vacances à Saint-Tropez. (Le 23 juillet 2025.)
Aissaoui Nacer/Splash News/ABACA
Même chose le 3 août dernier. Sur la côte rocheuse d'Ibiza, contre vent et galets, la femme du patron d'Amazon a cette fois jeté son dévolu sur une mini-robe d'été crème et des escarpins à talons hauts. «C'est un moyen d'affirmer sa richesse, d'être dans une forme de bling-bling décomplexé, décrypte pour nous le sociologue des médias Jamil Dakhlia. En France, nous n'avons pas le même rapport au corps et à l'élégance vestimentaire qu'aux États-Unis, continue le sociologue. Ce n'est pas pour dire qu'ils ne sont pas élégants, simplement qu'il est tout à fait normal pour eux, même dans ce contexte de vacances, d'être dans une forme de m'as-tu-vu.»
Publicité
Une différence genrée
À noter : ces femmes ultrariches exercent pour la plupart des métiers d'image. Qu'elles soient mannequin comme Vittoria Ceretti, la compagne de Leonardo DiCaprio, ou femme d'affaires à la tête d'un business de sous-vêtements qui cartonne sur TikTok comme Kim Kardashian, toutes travaillent étroitement avec les réseaux sociaux. Souvent conviées aux soirées mondaines, elles maîtrisent donc, depuis des années, ces codes qui leur demandent de toujours être apprêtées, même en vacances. Et ces lieux très privés qui ne s'adressent qu'aux riches sont les parfaits endroits pour se faire remarquer, faire parler d'elles, voire alimenter un réseau.
Dans les années 1950 déjà, le motif léopard était jugé très clinquant [...] Aujourd'hui, il a été anobli par la mode et caractérise un revival du tournant des années 1990-2000. Jamil Dahklia, sociologue
Au contraire, chez les hommes, Jamil Dahklia constate une volonté de relâchement, avec des silhouettes largement plus sobres. Contrairement à leur moitié, ces messieurs richissimes sont moins soumis à la pression médiatique liée à leur physique ou leur style vestimentaire...En partie car ils sont moins populaires pour ces raisons que leurs femmes sur les réseaux sociaux. Ainsi, en vacances, le pantalon de costume est remplacé par le short de plage, les polos confortables et tee-shirts larges font de l'ombre aux chemises, tandis que la casquette - accessoire vedette de la Silicon Valley - leur offre le supplément «anonymat» si besoin.
À lire aussi La casquette, l'accessoire ultime des ultrariches de plus de 50 ans à Sun Valley
Comme Leonardo DiCaprio, repéré il y a quelques semaines torse nu et en maillot de bain sur la Côte d'Azur. Puis en tee-shirt noir, chaîne en or et casquette lors d'une soirée de gala au Golf Club de Saint-Tropez quelques jours plus tard. Pas de smoking bien taillé, ni de chemise soigneusement repassée, et encore moins d'efforts de coordination avec sa compagne Vittoria Ceretti, toujours sur son 31. Comme si sa localisation - ici des lieux très privés à Saint-Tropez -, suffisait désormais à l'habiller.
L'indécent léopard
Quand les hommes richissimes préfèrent faire preuve de discrétion, c'est donc moins le cas des femmes qui chaque été se mettent d'accord sur un motif tout sauf timide : le léopard. Khloé Kardashian a par exemple fait sensation à Venise, le 26 juin dernier, dans une combinaison moulante léopard la veille du mariage du patron d'Amazon et de Lauren Sanchez. Le lendemain, c'est sa mère, Kris Jenner, qui a été aperçue vêtue d'une longue robe fluide au même imprimé. De son côté, Paris Hilton a misé sur un ensemble léopard lors d'une virée en bateau avec ses enfants en Sardaigne. Des choix qui ne relèvent pas du hasard selon Jamil Dakhlia. «Dans les années 1950 déjà, le motif léopard était jugé très clinquant, notamment car il était associé aux prostituées et pin-ups. Aujourd'hui, il a été anobli par la mode et caractérise un revival du tournant des années 1990-2000. Donatella Versace, grande amie des ultrariches, a beaucoup utilisé ce motif dans ses collections.»
Khloé Kardashian en combinaison léopard au mariage de Jeff Bezos et Lauren Sanchez. (Venise, le 26 juin 2025.)
Luigi Iorio / GC Images
Symbole du luxe, le motif léopard a longtemps été adopté par de nombreuses actrices françaises, à l'instar de Catherine Deneuve et Brigitte Bardot, qui en ont fait leur signature. Celle d'un chic haut de gamme inaccessible, typiquement français, qui continue de fasciner outre Atlantique. Un avant-gardisme qui n'a cependant rien à voir avec la façon dont est porté ce motif par les ultrariches aujourd'hui. «L'idée ici, c'est d'abord de manifester un rapport à l'argent complètement décomplexé, poursuit le sociologue. C'est montrer sa réussite, mais aussi prouver à quel point notre corps est en forme en optant pour des vêtements léopard qui jouent sur les transparences et le moulant.»
Les riches sont encore plus riches que dans les années 1960 et 1970. Ils accumulent donc les signes de leur richesse et la donnent à voir naturellement. Jamil Dahklia, sociologue
Publicité
«Porter du blanc est un privilège»
Autre élément vestimentaire devenu au fil du temps un symbole de richesse, et cette fois adopté aussi bien par ces messieurs que ces dames : le vêtement blanc. La robe de Ana de Armas, compagne de Tom Cruise, arborée le 17 juillet sur un bateau en Espagne ? Blanche. Celle de Melania Trump lors de la Coupe du monde des clubs le 13 juillet ? Blanche. Une sorte de tradition chez les plus fortunés, qui puise ses origines dans les «Nuits blanches», ces soirées mondaines orchestrées sur la Côte d'Azur dans les années 1960 par le producteur de musique Eddie Barclay, réunissant tout le gratin : de France Gall à Johnny Hallyday, en passant par Michel Berger et Elton John. Le blanc était aussi le code vestimentaire des «White parties», ces regroupements démesurés de stars organisés chaque été dans les Hamptons par le milliardaire Michael Rubin.
Mais plus sobrement, le blanc est surtout une couleur que tout le monde ne peut pas être en mesure de porter. Il faut prendre garde à ne pas s'asseoir n'importe où, veiller à trier son linge avant de lancer une machine, éviter de se tacher... «Pouvoir porter du blanc, c'est un privilège, explique Jamil Dahklia. Rester immaculé, c'est le propre des très riches qui n'ont pas un mode de vie salissant. D'une certaine façon, avec le blanc, ils restent au-dessus de la mêlée.» C'est donc naturellement tout de blanc vêtu que Karim Benzema - le sportif français le mieux payé au monde - s'est affiché sur Instagram dans un jet privé impeccablement nettoyé mi-juillet. «Les riches sont encore plus riches que dans les années 1960 et 1970. Ils accumulent donc les signes de leur richesse et la donnent à voir spontanément, sans faire trop d'effort», conclut Jamil Dahklia. Plus que le style, être ultrariche est surtout une question d'attitude qui se transmet de génération en génération. Comprendre que les robes à sequins et ensembles en lin blanc ne quitteront pas de sitôt la Côte d'Azur entre juin et août.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
6 minutes ago
- Le Figaro
Mort de Pierre-Louis Calixte, 524e sociétaire de la Comédie-Française, amoureux de Molière
DISPARITION - Entré dans la Maison de Molière en 2006, il en était devenu sociétaire en 2013. Passionné par le dramaturge, il s'est illustré dans les grands classiques comme dans les pièces contemporaines. Il vient de s'éteindre à 57 ans. Il avait une fervente admiration pour Molière. Une première rencontre avait eu lieu au lycée quand il avait joué L'Avare avec la canne de son grand-père. « Un choc », disait-il. Le second eut lieu à son entrée à la Comédie-Française, en 2006 sous la direction de Muriel Mayette-Holtz, dans le rôle de Cléante du Tartuffe. Pierre-Louis Calixte était le 524e sociétaire du Français depuis 2013. Il s'est éteint le 14 août, à 57 ans, après avoir lutté contre la maladie, qui l'avait éloigné de la scène. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour De Molière, il disait au Figaro en 2023 : « J'admire beaucoup sa force, qui est d'arriver à faire de ses peurs et de ses douleurs des comédies - l'élégance suprême ! Il arrive ainsi à prendre de la distance, avec la peur de la maladie et de la mort, notamment. » Une phrase du Malade imaginaire lui posait toujours question : « N'y a-t-il pas quelque danger à contrefaire le mort ? » On ne sait si Pierre-Louis Calixte avait réussi à prendre de la distance avec le cancer qui le rongeait ni s'il en a eu peur. À lire aussi Clément Hervieu-Léger prend possession de la Comédie-Française avant sa fermeture pour travaux Publicité « S'approcher de Molière comme un acteur » Pour se rapprocher de la figure de Molière, il avait écrit en 2022 un texte, Molière-Matériau(x) (Actes Sud), qu'il avait joué seul sur scène. À l'occasion des 400 ans de la naissance du dramaturge, il voulait s'en rapprocher « non pas comme un biographe, mais comme un acteur ». Une sorte de portrait intime qui lui permettait de revenir sur sa pratique d'acteur, de comprendre la façon dont les comédiens s'approprient les mots des auteurs et comment ces derniers viennent les bousculer jusque dans leur chair. Éternelle figure de jeune homme, avec sa chevelure noir de jais vaporeuse, Pierre-Louis Calixte était de ces acteurs sensibles et discrets. Pourtant, sa carrière a été longue et il laissera une trace. En témoignent les messages laissés sur le compte Facebook de la Comédie-Française à l'annonce de sa mort. L'acteur avait été formé à l'École-théâtre de la Belle de Mai à Marseille, et il avait débuté avec la Compagnie Carcara. Il y avait interprété des auteurs tels que Michel Vinaver, Louis Calaferte, Lothar Trolle ou Heiner Müller. En 2001, Sylvain Maurice le dirige dans le rôle-titre de Macbeth de Shakespeare, et Nicolas Fleury dans Pinocchio d'après Carlo Collodi. J'admire beaucoup la force de Molière, qui est d'arriver à faire de ses peurs et de ses douleurs des comédies - l'élégance suprême ! Il arrive ainsi à prendre de la distance, avec la peur de la maladie et de la mort, notamment Pierre-Louis Calixte Une fois entré à la Comédie-Française, on le verra dans de nombreuses mises en scène du répertoire classique. Le Bret dans Cyrano de Bergerac, de Rostand, et Jeppo Liveretto, dans Lucrèce Borgia, mis en scène par Denis Podalydès. Il joue Tranio dans La Mégère apprivoisée par Oskaras Korsunovas, Pistolet dans Les Joyeuses Commères de Windsor par Andrés Lima, et Macduff dans Macbeth par Silvia Costa. Éric Ruf le mettra aussi en scène en Mercutio dans Roméo et Juliette. L'administrateur général lui offrira aussi les rôle du Cardinal Bellarmin et celui du Mathématicien, entre autres, dans La Vie de Galilée, de Brecht. Mais le théâtre contemporain ne lui était pas étranger. Dans La Conférence des objets, pièce écrite pour la Troupe et mise en scène par l'auteur Christine Montalbetti, il était un parapluie. De cette dramaturge, il crée Le Bruiteur au Studio-Théâtre, en 2017. Équipé d'une boîte à outils, de cloches ou de poireaux, il parvient à faire entendre le bruit des mouettes et celui de la mer. Christine Montalbetti l'avait repéré dans Juste la fin du monde, mis en scène par Michel Laskine en 2008. Elle avait été bouleversée par son interprétation et avait eu envie de lui confier sa pièce. On l'a vu également dans Je reviens de loin, de Claudine Galea, L'Ordinaire, de Michel Vinaver, La Maladie de la famille M., de Fausto Paravidino, La Mer, d'Edward Bond, ou encore Construire un feu, de Jack London ou Haute surveillance, de Jean Genet. À l'inverse d'autres comédiens du Français, on l'a peu vu au cinéma, mais il a tourné sous la direction de Patrick Mille, François Ozon et d'Alain Guiraudie. Publicité Clément Hervieu-Léger, administrateur général qui vient de succéder à Éric Ruf, a rendu hommage à l'acteur sur le compte Facebook de la Maison de Molière : « Pendant près de vingt ans, Pierre a marqué les plateaux de notre théâtre de sa présence ombrageuse et brûlante, de son charisme presque animal. Il y a quelques jours, Pierre me disait encore son étonnement et sa joie d'avoir 'rencontré' la Comédie-Française et d'en avoir fait partie. Le compter parmi les sociétaires de la Troupe fut, pour notre maison, un privilège. »


Le Parisien
36 minutes ago
- Le Parisien
« J'ai rarement eu aussi peur » : suivie par un homme dans une gare, l'ex-Miss France Diane Leyre raconte son calvaire
Une expérience traumatisante. Diane Leyre, Miss France 2022, a pris la parole sur son compte Instagram mercredi 13 août pour témoigner de la très mauvaise expérience dont elle a été victime en gare lors d'un voyage dans un train reliant Lyon (Rhône) à Montpellier (Hérault) mercredi. Dans sa publication, la jeune femme de 28 ans affirme avoir « rarement eu aussi peur », elle qui se décrit pourtant comme quelqu'un qui n'est « pas du genre à paniquer facilement ». « J'ai senti à la gare qu'un homme me suivait, j'ai essayé de le semer, il m'attendait partout », raconte en story la Parisienne suivie par plus de 550 000 personnes sur le réseau social. Diane Leyre explique même avoir dû faire semble de changer de train pour semer cet homme qui le collait dans les escalators, ce qui n'a pas été suffisant. « J'ai fait semblant de rentrer dans un wagon, il est allé dedans puis m'a cherchée jusqu'à mon wagon », poursuit l'ancienne Miss France. « Merci à la police » « Il s'est approché de mes valises mais je me suis levée, donc il est parti et il est retourné dans un autre wagon. Il est sorti ensuite au premier arrêt et a attendu sur le quai en guettant », a-t-elle ajouté. À voir aussi Alors qu'elle se sentait « en insécurité », et en l'absence de contrôleurs dans son wagon, elle raconte ne pas avoir osé bouger de son siège pour chercher quelqu'un. En revanche, elle a « tout de suite appelé la police pendant le trajet pour les prévenir et qu'ils (les agents) puissent intervenir ». Instagram/ @dianeleyreoff Prise en charge au téléphone par la police, Diane Leyre leur a adressé un message de remerciement. « Merci à la police de Valence et de Montpellier pour la réactivité et la gentillesse. Ils ont tout de suite fait en sorte de me rassurer. J'ai pris une très grosse frayeur, je suis encore en stress de la situation », a-t-elle écrit dans sa story.


Le Figaro
2 hours ago
- Le Figaro
D'une conversation anodine aux « chasseurs de pédophiles » : comment a éclaté l'affaire d'agressions sexuelles sur des bébés à Montreuil
Réservé aux abonnés RÉCIT - En commentant un simple tweet, Maria* était loin d'imaginer qu'elle ouvrait la voie à une conversation « insoutenable » avec un homme l'inondant de ses fantasmes pédophiles et zoophiles. Révélée sur les réseaux sociaux, l'affaire a fait l'effet d'une déflagration nationale. Au service de réanimation néonatale de l'hôpital André-Grégoire de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, des nourrissons auraient été victimes d'agressions sexuelles. L'auteur de ces attouchements serait une infirmière du service néonatologie, Juliette S., qui a filmé ses agissements pour les envoyer à l'un de ses contacts, Redouane E. Tous deux ont été mis en examen pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans, complicité, détention, captation et transmissions d'images à caractère pédopornographiques. Contre l'avis du parquet, qui avait requis leur placement en détention provisoire, ils ont été mis sous contrôle judiciaire. À lire aussi «Toujours plus, toujours pire» : quand les jeunes sombrent dans la «boulimie» de contenus pédocriminels À l'origine de cette affaire, Maria*, une jeune femme de 19 ans. La semaine dernière, alors que les posts de l'application X (ex-Twitter) défilent sur l'écran de son téléphone, elle répond à l'un d'entre eux, sans arrière-pensée, assure-t-elle. L'auteur du message, Redouane E…