«Tu aimes les hommes mûrs ?» : Judith Godrèche ressort une vidéo de son passage dans une émission de Thierry Ardisson
«Combien de jeunes filles ont appris à éclater de rire pour ponctuer leur gêne?» Judith Godrèche pose la question. L'actrice de 53 ans a choisi Instagram pour partager, au lendemain de la mort de Thierry Ardisson lundi 14 juillet, une archive vidéo symptomatique d'une époque - révolue. Sur le plateau de l'émission «Double Jeu» (diffusée entre 1991 et 1993 sur France 2), à laquelle participe également Michel Blanc ce jour-là, on voit l'animateur star, décédé à 76 ans d'un cancer du foie, la questionner de manière insistante sur sa vie intime.
«Ce rire me gêne aujourd'hui»
La séquence démarre fort. Face à la jeune actrice de 20 ans, Thierry Ardisson lance, un sourire en coin : «Tu aimes les hommes mûrs, non ?» Visiblement gênée, l'actrice répond d'un «Non» presque étouffé, avant d'éclater de rire. «Je ne sais pas, quand tu es partie de chez toi, à ce qu'il paraît, c'était pour un vieux de 35 ans», poursuit néanmoins l'animateur, faisant sans doute ici référence au réalisateur Benoît Jacquot (elle portera plainte des années plus tard contre ce dernier, pour viol sur mineure). Le malaise atteint son paroxysme quand Thierry Ardisson ose lui demander si elle serait capable de jouer dans «un film porno». Une question fidèle au style provocateur de celui qu'on surnomme «l'homme en noir», mais qui prend aujourd'hui une résonance particulière à l'aune de #MeToo.
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«Combien de jeunes filles ont appris à éclater de rire pour ponctuer leur gêne, donner le change, se faire croire que tout va bien ?» interroge Judith Godrèche en légende de son post publié ce mardi. «Ce rire dure longtemps, il me gêne aujourd'hui quand il apparaît. Il est encore là. J'apprends à le considérer comme un ami.» Une réflexion qui résonne d'autant plus fort que l'actrice s'est imposée comme une voix majeure des violences sexuelles au cinéma après avoir accusé Benoît Jacquot mais aussi Jacques Doillon de viols et d'agressions sexuelles. «Des décennies de malaisance (sic) à regarder les femmes se faire humilier sur son plateau», fustige une internaute. Une autre renchérit : «La perversité dans toute sa splendeur. Soi-disant "provocateur" le Ardisson, pour moi il est surtout symptomatique d'une époque machiste et patriarcale (pas assez révolue malheureusement).»
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Milla Jovovich : quand le malaise explose
La tonalité souvent provocatrice, parfois transgressive, des entretiens de Thierry Ardisson a souvent résonné dans ses émissions. L'un des exemples les plus frappants reste sans doute celui de Milla Jovovich. En 2002, l'actrice était venue promouvoir Resident Evil sur le plateau de «Tout le monde en parle». Après plusieurs remarques sexistes de Laurent Baffie, monnaie courante à l'époque, Thierry Ardisson frappe là où ça fait mal : «Votre père a été arrêté pour fraude à l'assurance.»
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Déstabilisée et émue, Milla Jovovich confirme : «Oui, c'est vrai, mon père a passé huit ans en prison. J'ai perdu mon père pendant huit ans.» Puis, la tension monte d'un cran... jusqu'à l'explosion : l'actrice ukrainienne (naturalisée américaine) jette alors un verre d'eau avant de quitter, furieuse, le plateau. Des archives qui nous rappellent que derrière l'esprit libre et indomptable de Thierry Ardisson salué par le milieu audiovisuel se cache aussi un animateur qui a souvent franchi la ligne rouge.
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