
Carney annonce des mesures de soutien à l'industrie forestière
(Ottawa) Devant les derniers assauts protectionnistes des États-Unis, le gouvernement Carney annonce qu'il met à la disposition des entreprises forestières quelque 700 millions de dollars en garanties de prêt afin de les soutenir en cette période de turbulence économique.
Ce qu'il faut savoir Les États-Unis ont annoncé vendredi l'imposition de droits « antidumping » de 20,56 % sur le bois d'œuvre canadien ;
Le premier ministre Mark Carney a proposé mardi un bouquet de mesures pour soutenir les entreprises forestières au pays ;
Entre autres choses, Ottawa offre des garanties de prêt de 700 millions de dollars.
De passage à Kelowna, en Colombie-Britannique, où il a visité l'entreprise Gorman Brothers qui emploie des centaines de travailleurs de l'industrie forestière, M. Carney a indiqué que cette aide financière sera accessible aux entreprises de toutes les tailles du pays.
Le premier ministre a aussi indiqué qu'une somme additionnelle de 500 millions de dollars sera offerte à l'industrie du bois d'œuvre sous forme de subventions et de contributions pour développer de nouveaux produits et dénicher de nouveaux marchés d'exportation.
En outre, le gouvernement fédéral s'apprête à augmenter la cadence pour favoriser la construction de nouveaux logements et il s'engage à utiliser uniquement le bois d'œuvre canadien.
L'objectif est ambitieux : doubler la construction de logements pour atteindre 500 000 logements par année au cours de la prochaine décennie.
« À lui seul, ce chiffre pourrait doubler l'utilisation de bois d'œuvre résineux canadien dans la construction résidentielle neuve », a avancé le premier ministre.
Également mardi, M. Carney a annoncé qu'Ottawa investira 50 millions de dollars afin d'appuyer le perfectionnement et l'obtention de nouvelles compétences à quelque 6000 travailleurs qui pourraient être touchés dans l'industrie du bois d'œuvre.
L'annonce de ces mesures survient quelques jours après que le département du Commerce des États-Unis a décidé d'augmenter les droits « antidumping » sur le bois d'œuvre canadien à 20,56 %.
Elle survient aussi après que la Scierie St-Michel, le plus important employeur de Saint-Michel-des-Saints, dans Lanaudière, a annoncé vendredi qu'elle suspendait ses activités jusqu'au 13 octobre dans la foulée de la nouvelle salve protectionniste de Washington. L'entreprise emploie 250 travailleurs.
Le Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ) a salué les mesures annoncées par le premier ministre. « Le CIFQ salue donc la volonté gouvernementale de proposer des solutions visant à offrir des liquidités aux entreprises en attente du remboursement des taxes payées injustement au cours des premières années du conflit, mais également dans l'attente d'un règlement de ce conflit », a indiqué le CIFQ dans un communiqué.
L'Association des produits forestiers du Canada (APFC) a également exprimé sa satisfaction.
« Alors que les discussions se poursuivent, les mesures annoncées […] aideront à stabiliser le secteur au cours des mois à venir et permettront d'atteindre nos objectifs communs, soit construire plus de logements, améliorer la compétitivité, augmenter la production et les investissements dans les opérations canadiennes et développer de nouveaux marchés à long terme », a affirmé le président et chef de la direction de l'APFC, Derek Nighbor.
À Kelowna, le premier ministre a souligné l'importance de l'industrie forestière pour l'ensemble de l'économie canadienne.
PHOTO DARRYL DYCK, LA PRESSE CANADIENNE
Mark Carney rencontrant des travailleurs de l'industrie forestière à Kelowna
« Aujourd'hui, le Canada est le deuxième producteur mondial de bois d'œuvre. Nous fournissons 85 % des importations américaines et représentons environ un quart du marché américain. Et ce, malgré des décennies de menaces commerciales provenant de l'autre côté de la frontière », a-t-il souligné.
M. Carney a rejeté les prétentions de l'administration Trump selon lesquelles le Canada inonde le marché américain de bois d'œuvre. « Le Canada ne pratique pas le dumping de bois d'œuvre aux États-Unis, et nous continuerons de faire valoir que ces droits actuels et proposés sont injustifiés », a-t-il martelé.
Mais face au vent protectionniste qui souffle en provenance des États-Unis, le gouvernement fédéral ne peut rester les bras croisés.
« Il existe d'énormes opportunités pour l'industrie du bois d'œuvre, et les investissements que nous faisons aujourd'hui aideront ce secteur à les saisir de toutes les façons possibles », a affirmé M. Carney.
Au fur et à mesure que nous bâtirons ce pays, nous changerons le processus d'approvisionnement du gouvernement fédéral afin d'exiger que les entreprises qui ont des contrats avec le gouvernement fédéral utilisent le bois d'œuvre canadien
Mark Carney, premier ministre du Canada
Pas d'entretien avec Trump
En conférence de presse, Mark Carney a indiqué ne pas avoir eu d'entretien avec le président des États-Unis Donald Trump depuis qu'il a mis à exécution, vendredi dernier, sa menace de faire passer les droits de douane de 25 % à 35 % sur les exportations canadiennes qui ne sont pas conformes à l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM).
Dans une entrevue accordée au réseau CBS dans le cadre de l'émission Face the Nation, dimanche, le ministre responsable du Commerce Canada – États-Unis, Dominic LeBlanc, avant laissé entendre qu'un tel entretien entre les deux leaders aurait lieu cette semaine.
« Je n'ai pas parlé au président ces derniers jours. Nous nous parlerons quand cela aura du sens », a laissé tomber le premier ministre en réponse à une question d'un journaliste.
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