
«On vit dans l'angoisse du prochain bombardement» : à Soumy, en Ukraine, la vie sous la menace des drones et d'une occupation
Située dans le nord de l'Ukraine, la route reliant Soumy à Bilopillia ondule entre les champs de blé doré sous un ciel d'un bleu éclatant, tableau vivant du drapeau ukrainien. Mais à mesure que l'on s'approche de la frontière russe, les cultures deviennent rares. « Désormais, ce sont les drones qui contrôlent la zone », confie le maire, Iouri Zarko, au volant de son SUV. La prudence impose de rouler à plus de 100 km/h, malgré les nids-de-poule, pour tenter d'échapper aux drones FPV russes - ces engins à pilotage en immersion qui frappent la région sans relâche.
Un monument rappelle la dangerosité du lieu : un mois plus tôt, deux militaires ont péri, leur voiture pulvérisée par un drone kamikaze. Soudain, la voiture du maire s'engage sous un tunnel de fortune : sur des dizaines de kilomètres, des filets blancs — « à l'origine pour la récolte des concombres », dit-il dans un sourire - protègent la route. Si les engins piégés tentent d'attaquer ou de larguer un explosif…

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Parisien
4 hours ago
- Le Parisien
Guerre en Ukraine : la Russie utiliserait des enfants, fans de jeux vidéo, pour tester et améliorer ses drones militaires
Ce qui semblait être une simple compétition de jeux vidéo s'achève dans le sang et la destruction . Selon une enquête du média russe exilé The Insider , des centaines de milliers d'écoliers de tout le pays ont participé à développer les drones actuellement utilisés par l'armée russe sur l'Ukraine. Peu après l'invasion à grande échelle lancée par Moscou sur son voisin en février 2022, le gouvernement russe a organisé un concours national de jeux vidéo, dans lesquels des « ours intelligents » - les Russes - doivent combattre des « abeilles » - les Ukrainiens -, le tout grâce à des drones. D'autres versions proposent de conduire des engins volants pour livrer des marchandises. Chaque joueur dispose, en plus, de la possibilité d'améliorer la conception du drone. Derrière ce projet appelé Berloga, dont la participation rapporte des points pour l'examen venant clôturer le lycée, se cache en fait un objectif militaire. Et des centaines de milliers de jeunes Russes y ont déjà participé. Au-delà de l'amélioration et des essais d'engins à travers un jeu, le projet a pris une dimension plus sérieuse avec l'organisation de plusieurs événements, destinés aux meilleurs participants. Un concours a par exemple consisté à modifier et programmer de véritables drones - et non plus des appareils volant derrière un écran. D'autres jeunes ont été invités à modeler des composants stratégiques. Il s'agit aussi, selon The Insider, de recruter à plus long terme des jeunes russes, pour finir par les enrôler dans l'armée ou pour s'assurer qu'ils soient recrutés par les entreprises spécialisées dans l'armement. Comme le rappelle The Guardian , citant l'enquête du média russe indépendant, Vladimir Poutine a demandé que son industrie augmente la production de drones , devenus indispensables dans la guerre en Ukraine. Cette technologie avance vite et demande une adaptation constante. Avec le projet Berloga, Moscou s'assure d'avoir sous la main de jeunes prodiges de la tech.


Le Figaro
9 hours ago
- Le Figaro
Guerre en Ukraine : controverse autour de véhicules Stellantis utilisés par l'armée russe
La diffusion d'images montrant des drones d'attaque russes lancés depuis des pick-up Dodge Ram 1500 – produits par Stellantis – a créé la polémique sur les réseaux sociaux. Les images de la propagande russe diffusées le lundi 21 juillet ont fait polémique sur les réseaux sociaux. Si le but était de faire la promotion d'un drone d'attaque projeté depuis un 4x4 dont le plateau arrière avait été spécialement aménagé ; ce n'est pas ce qu'ont retenu les internautes européens. En cause, le véhicule - un Dodge Ram 1500 noir - produit par Stellantis. Et le compte spécialisé OSINTtechnical s'interrogeant : «Comment se fait-il que tant de nouveaux modèles de camions Ram 1500 fabriqués par Stellantis se retrouvent en service en Russie, en particulier comme plates-formes pour lancer des drones d'attaques Shahed sur l'Ukraine ?». Selon l'expert aéronautique Xavier Tytelman, contacté par Le Parisien, ces pick-up présentent des avantages militaires significatifs. Robustes et adaptés aux «routes pourries du front», ils permettent d'éviter l'usage de boosters pour le décollage des drones, leur donnant ainsi la capacité d'emporter davantage d'explosifs. Publicité Comment expliquer cette présence de voitures Stellantis ? Cependant, plusieurs voix appellent à la prudence. Certains internautes évoquent la possibilité d'un «fake» ou d'une opération de propagande utilisant d'anciennes images recyclées. Qu'en est-il vraiment ? Contacté par Le Parisien, le groupe Stellantis se montre ferme dans sa réponse. La firme rappelle avoir «arrêté toutes les ventes de véhicules en Russie et suspendu ses opérations de fabrication dans ce pays» dès 2022. L'entreprise précise également qu'elle «interdit contractuellement à tous les canaux de distribution d'envoyer des véhicules en Russie». Malgré l'embargo en vigueur, la Russie pourrait se procurer ces véhicules via des pays tiers. Dimitri Uzunidis, professeur d'économie à l'université du Littoral-Côte d'Opale, explique au Parisien que «Moscou contourne les mesures coercitives à son encontre via la Géorgie, l'Ouzbékistan, l'Azerbaïdjan». Les véhicules, neufs ou d'occasion, transitent par ces pays avant d'être acheminés vers la Russie, légalement ou en contrebande. Stellantis estime que ces pratiques échappent à son contrôle : «la société ne peut pas commenter les reventes non autorisées ou non supervisées effectuées par des tiers», se défend le groupe automobile.


Le Parisien
13 hours ago
- Le Parisien
Guerre en Ukraine : « 2 000 drones en une seule nuit d'ici novembre », c'est quoi cette incroyable attaque russe qui affole Kiev ?
Dans la surenchère d'attaques de drones en Ukraine, la Russie s'apprêterait à franchir un cap. Selon le chef du centre de situation pour l' Ukraine au ministère allemand de la Défense Christian Freuding, Moscou fournirait un effort dans le but d'avoir entre les mains « 2 000 drones utilisables simultanément » sur le front ukrainien. Si ce chiffre venait à être atteint, il s'agirait bien évidemment d'un record depuis le début du conflit entre les deux pays. Pour l'instant, selon l'armée de l'air ukrainienne, la Russie a envoyé au maximum, en une seule nuit, 728 drones et 13 missiles (dans la nuit du 8 au 9 juillet dernier). Mais le Kremlin veut frapper encore plus fort. D'après Robert Brovdi, commandant des forces ukrainiennes de systèmes sans pilote, la Russie aurait déjà atteint la capacité de lancer jusqu'à 1 000 drones simultanément. L'ambition de Vladimir Poutine est désormais de doubler cette capacité pour atteindre une capacité de frappes de 2 000 drones, selon les mots du général allemand Christian Freuding sur la chaîne YouTube de l'armée allemande . Pour ce faire, l'état-major russe a d'ores et déjà augmenté ses capacités de production grâce notamment à l'usine de Yelabuga. Cette gigantesque fabrique de drones dans le Tatarstan, à 1 000 km à l'est de Moscou, dont la Russie a dévoilé à la télévision des images inédites, a doublé de superficie entre janvier 2023 et avril 2025. Selon citant les services de renseignement de la défense ukrainiens, la production actuelle de drones de type Shahed (ou Geran) en Russie atteint environ 170 unités par jour. Ce chiffre devrait atteindre 190 d'ici la fin de l'année. Mais quand l'armée russe sera-t-elle prête pour une telle offensive aérienne ? Dans un rapport de situation publié ce dimanche , l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW), un groupe de réflexion basé à Washington, mise sur une nuit à l'automne prochain. « L'utilisation par la Russie de drones kamikazes dans ses frappes nocturnes a augmenté en moyenne de 31 % par mois entre mai et juillet 2025. L' Institute for the Study of War (ISW) estime que, si cette tendance se maintient, la Russie pourrait atteindre jusqu'à 2 000 drones en une seule nuit d'ici novembre 2025 », peut-on lire dans le rapport. Impossible pour le moment de cibler une date précise. En revanche, les modèles des attaques russes sont connus. Selon les données partagées par l'armée ukrainienne, la Russie utilise le phénomène d'accumulation en frappant plusieurs nuits d'affilée avec un petit nombre de drones afin d'user les moyens de défenses de Kiev et de les repérer, avant un grand pic d'attaques sur « une cible unique », pendant « une ou deux nuits », selon le général allemand. Il faudra donc faire attention aux périodes d'accalmie à l'automne prochain. Mais comment faire côté ukrainien pour contrer ce genre d'attaque aérienne de très grande ampleur ? D'après Christian Freuding, les systèmes de défense Patriot , même s'ils sont d'excellente qualité, ne sont pas faits pour contrer ce type d'offensive. « Un drone Shahed coûte entre 30 000 et 50 000 euros. Il est absurde de l'intercepter avec un missile Patriot à 5 millions . Il nous faut des moyens de riposte à 2 000 – 4 000 euros, des contre-mesures intelligentes », soutient le général. Une autre solution consisterait à frapper l'ennemi à la base, notamment sur les sites de production de drones.