
A Paris, le transport fluvial cherche à s'étendre aux usagers du quotidien
Mais l'établissement public espère aussi pouvoir permettre aux Franciliens de se déplacer, au quotidien, sur la Seine, par exemple pour aller travailler. Il a lancé un appel à projets début 2025, pour mettre à disposition onze escales depuis Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) jusqu'à Alfortville (Val-de-Marne). « L'enjeu est de voir si des projets crédibles d'un point de vue technique et économique émergent pour du transport régulier », insiste Antoine Berbain, directeur général délégué à Haropa Port.
Ce transport, dont la mise en service est attendue pour 2027, devra surtout être écologique, via des bateaux électriques. Aujourd'hui, sur la centaine de navires de passagers, une trentaine a déjà passé ce cap. Haropa espère que d'ici 2037, l'ensemble de la flotte sera composé de bateaux n'émettant pas de gaz à effet de serre.
Cette nouvelle offre de transport fluvial repose aussi sur un opérateur privé qui proposera le circuit, la fréquence et la tarification. Ce recours au privé fait suite à une forte demande d'opérateurs et va de pair avec le refus d'Île-de-France Mobilité de subventionner le projet.
Il faut dire que l'autorité organisatrice s'est déjà mouillée par le passé. Avec Voguéo, elle avait lancé un trajet entre Alfortville et Austerlitz via la Seine. Peu rentable, il est finalement tombé à l'eau. « Voguéo nous coûtait aussi cher que deux lignes de bus alors que sa fréquentation ne représentait que 10 % d'une seule ligne. Nous nous retrouvions à subventionner une offre de loisir », déplore Pierre Ravier, directeur général adjoint d'Île-de-France Mobilités. L'expérimentation qui a attiré 580.000 usagers en deux ans et demi coûtait 20 euros par voyage à Idfm.
La difficulté d'un transport fluvial quotidien réside dans l'identification et l'adaptation au besoin des utilisateurs, notamment en termes de temps de trajet. « C'est un transport lent. Ça ne se prête que peu au traditionnel trajet domicile - travail. Pour une puissance publique comme nous, il faut des horaires stricts et réguliers. Or, sur le fluvial, il faut aussi intégrer les contraintes liées à certaines interdictions de navigation », exprime Pierre Ravier.
Des séminaires pour équilibrer les dépenses
Au terme de discussions, Idfm et Haropa Port ont acté le recours au privé qui « permet une plus grande flexibilité dans la manière de trouver des réponses rentables. « Les opérateurs peuvent répondre à des demandes de séminaires privées pour équilibrer les dépenses d'investissements du fluvial par exemple », admet le directeur général adjoint d'Île-de-France Mobilités.
Mais pour les Franciliens désireux d'effectuer leur trajet quotidien sur la Seine, cela signifie qu'il faudra mettre la main à la poche. Le dispositif n'étant pas subventionné par Ile-de-France Mobilités, le pass Navigo ne permettra pas de l'emprunter. Le coût n'est toutefois pas encore déterminé.
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