
Du dioxyde de titane, cancérigène potentiel pour l'humain et interdit en France, détecté dans le lait
Des particules de dioxyde de titane, un cancérigène potentiel chez l'être humain, pourtant interdit dans l'alimentation, ont été retrouvées dans le lait maternel, des laits maternisés et du lait vendu dans le commerce, révèlent des travaux de scientifiques de l'INRAE, de l'AP-HP et du CNRS publiés mercredi. «Massivement employé dans une multitude de produits du quotidien» (dentifrices, crèmes solaires, médicaments, plastiques, maquillage, papier, peintures...) et utilisé comme colorant blanc et opacifiant dans l'alimentation (E171), le dioxyde de titane a été interdit par mesure de précaution en France en 2020 puis dans l'Union européenne en 2022, rappellent les chercheurs.
Leurs travaux, publiés dans la revue Science of the Total Environment, montrent pourtant que ce composé utilisé dans la plupart des secteurs industriels, a été détecté dans des laits humains, animaux et infantiles, notamment sous forme de nanoparticules. «On savait déjà qu'il y en avait dans les écosystèmes, dans l'eau, les mers, les lacs, les rivières, dans le monde entier, grâce à beaucoup d'études récentes, mais il n'y a pas grand-chose sur l'imprégnation des êtres vivants», a précisé à l'AFP Anne Burtey, chargée de recherche à l'INRAE, qui a supervisé le projet.
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Interdiction du E171 dans l'alimentation
Or différentes formes de particules de dioxyde de titane ont été retrouvées dans «les laits maternels de dix femmes volontaires vivant à Paris ou en proche banlieue, à des taux variables, certaines femmes présentant jusqu'à 15 fois plus de particules que d'autres», ce qui prouve que cette substance «peut passer la barrière de la glande mammaire», rapporte l'étude. Il était aussi présent dans «100% des laits animaux (frais ou en poudre, issus de vaches, d'ânesses ou de chèvres)», tant issus de l'agriculture biologique que conventionnelle, et 83% des laits infantiles (issus du commerce, du 1er au 3e âge, bio ou pas) analysés par les chercheurs.
Dans le détail, 6 millions à 3,9 milliards de particules de titane ont été détectées par litre de lait infantile, et 16 à 348 millions par litre dans les laits animaux. Les effets de cette imprégnation sur la santé humaine ne sont pas connus, faute d'études sur le sujet. «Cet état des lieux de la contamination actuelle des laits reflète le niveau d'exposition des nouveaux-nés et des mères, mais également des consommateurs adultes de lait», précisent les chercheurs. Et ce, en dépit de l'interdiction du E171 dans l'alimentation, laissant supposer «l'existence d'une contamination autre» qu'alimentaire, soulignent-ils.
Le dioxyde de titane a été classé cancérigène potentiel chez l'être humain par inhalation depuis 2006, rappellent les scientifiques de l'INRAE (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), de l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), du synchrotron SOLEIL et du CNRS, le Centre national de la recherche scientifique. Il avait déjà été démontré que les nanoparticules présentes dans l'additif E171 traversaient le placenta. «Il faut se poser la question des effets sur les organes du nouveau-né et des consommateurs qui sont exposés à tout âge» à cette substance, «et comprendre d'où ça vient, si on veut espérer contrôler» cette exposition, «et pour cela il faut d'autres études», estime Anne Burtey. «Nous allons poursuivre nos recherches mais il faut que la communauté scientifique prenne le relais», a-t-elle ajouté.
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