
Les Etats-Unis et l'UE finalisent leur accord commercial
Le texte de trois pages et demie confirme l'instauration de droits de douane plafonnés à 15 % sur la plupart des produits européens exportés outre-Atlantique comme les automobiles, les médicaments, les semi-conducteurs ou le bois.
L'Union européenne s'y engage à supprimer les taxes douanières sur tous les produits manufacturés américains et à offrir un accès préférentiel à son marché pour une vaste gamme de produits de la mer et agricoles en provenance des Etats-Unis.
Le document précise que Washington ramènera à 15 % les droits de douane sur les exportations européennes de voitures et de pièces automobiles, actuellement de 27,5 %, une fois que Bruxelles aura présenté et adopté la législation nécessaire pour mettre en oeuvre ses engagements.
Une mise en place d'ici quelques semaines
Ces nouvelles règles devraient se mettre en place rapidement, d'ici quelques semaines, d'après un haut responsable de l'administration Trump s'exprimant sous le sceau de l'anonymat et notant que les deux parties souhaitent « agir rapidement ».
Cette déclaration commune, a-t-il ajouté, est « une façon de se tenir mutuellement responsables » et de garantir que les deux parties respectent les engagements annoncés le mois dernier et concluant des mois de négociations. « Nous essayons de mettre les choses dans l'ordre avec l'Union européenne afin de nous assurer […] qu'elle ressente une pression suffisante pour obtenir le mandat dont elle a besoin pour engager le processus législatif de réduction de ses taxes douanières, comme elle l'a promis », a encore expliqué le responsable américain.
Selon le texte de la déclaration conjointe, l'allègement de droits de douane sur l'automobile entrera en vigueur au premier jour du mois pendant lequel la Commission européenne présentera sa nouvelle loi. Le document ajoute que les Etats-Unis appliqueront la clause de la nation la plus favorisée à compter du 1er septembre sur l'aéronautique, les médicaments génériques et leurs principes actifs, sur les précurseurs chimiques et sur des ressources naturelles comme le liège.
L'Union européenne réaffirme son intention d'acheter pour 750 milliards de dollars (645 milliards d'euros) de produits énergétiques américains sur trois ans, ainsi que 40 milliards de dollars de puces informatiques pour l'intelligence artificielle. Elle redit aussi souhaiter que les entreprises européennes investissent 600 milliards de dollars supplémentaires dans les secteurs stratégiques américains d'ici 2028.
Les deux parties s'engagent en outre à s'attaquer aux « barrières commerciales numériques injustifiées » et à envisager de coopérer pour protéger leurs marchés respectifs de l'acier et de l'aluminium contre la surcapacité, tout en garantissant des chaînes d'approvisionnement sûres entre eux, notamment par le biais de quotas.
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