Pourquoi l'autrice Sally Rooney pourrait être arrêtée en tant que «terroriste»
Sally Rooney, 34 ans, s'est notamment fait connaître avec son roman «Normal People», qui a été décliné en une série à succès.
EPA
Elle raconte les tourments des jeunes adultes comme peu d'autres. Sally Rooney, l'autrice irlandaise à succès de romans comme «Normal People» (2018) et «Conversations with Friends» (2022), est aujourd'hui dans le collimateur du gouvernement britannique, rapporte «The Guardian» .
La raison? Son soutien affiché à Palestine Action, un groupe interdit au Royaume-Uni, car considéré comme une organisation terroriste. L'interdiction est récente: elle date de début juillet, lorsque des militants ont pénétré par effraction sur une base militaire de l'Oxfordshire pour vandaliser deux avions à coups de peinture. Un soutien controversé
C'est une tribune parue ce week-end dans «The Irish Times» qui a déclenché la controverse. Sally Rooney y écrit qu'elle versera les droits d'auteur issus des adaptations de ses romans à la BBC au profit de Palestine Action. «Si cela fait de moi une sympathisante du terrorisme selon la loi britannique, qu'il en soit ainsi», pose-t-elle. Avec une pointe d'ironie, elle ajoute qu'elle «publierait volontiers cette déclaration dans un journal britannique, mais ce serait désormais illégal».
À la suite de tels propos, le bureau du premier ministre a réagi. Un porte-parole a rappelé, via la Press Association, que tout soutien à une organisation proscrite constitue une infraction pénale. Une main de fer
Dans «The Guardian», un juriste tire la sonnette d'alarme: en théorie, Sally Rooney pourrait bel et bien être arrêtée sans mandat et poursuivie pour «terrorisme» à cause de ses déclarations. Dans les colonnes du journal, un autre expert juridique souligne l'application rigoureuse de la loi antiterroriste par le gouvernement britannique.
Depuis l'interdiction de Palestine Action, plus de 700 personnes ont été arrêtées dans le cadre des activités du groupe, notamment lors d'une manifestation pacifique début août. En juin dernier, Rooney avait d'ailleurs pris la défense des militants. «L'histoire montre que certains combats politiques ont toujours impliqué une forme de désobéissance civile», écrivait-elle dans «The Guardian» . L'autrice semble aujourd'hui maintenir sa position. Sally Rooney, qui s'engage depuis des années pour la cause palestinienne, n'en est pas à son premier coup d'éclat: en 2021, elle avait déjà refusé qu'un de ses romans soit traduit par un éditeur israélien.
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