
Un gros ego en affaires : utile ou nuisible ?
Un gros ego en affaires : utile ou nuisible ?
Dans son livre Comment se faire des amis, Dale Carnegie nous explique comment tisser des liens avec autrui. Il nous invite à mettre complètement de côté toute forme d'arrogance et d'ego. Ses sages conseils sur les relations interpersonnelles peuvent-ils aussi s'appliquer en affaires ? Autrement dit, a-t-on besoin d'avoir un certain ego pour avoir du succès en affaires ?
Yvon Charest
Ex-président et chef de la direction d'Industrielle Alliance
Pour répondre à cette question, j'ai fait appel à la définition d'un leader de niveau 5 de Jim Collins, qui est d'avis qu'un tel leader doit posséder un mélange paradoxal de détermination professionnelle inébranlable et d'humilité personnelle. Quelle est la part de l'ego dans la détermination inébranlable et pourquoi Collins parle-t-il de l'importance de l'humilité ?
Parlons d'abord de l'humilité, soit la partie de sa définition qui est peu discutée. L'humilité du leader est importante à la fois dans le choix de la stratégie d'entreprise, la gestion du talent et le développement d'une solide culture d'entreprise.
Concernant la stratégie, il conseille de confronter la réalité, aussi difficile qu'elle puisse être, en donnant la permission aux employés de formuler toutes les critiques qui leur apparaissent appropriées. Concernant la gestion du talent, son idée de recruter et de retenir les meilleurs employés requiert de faire naître une implication profonde et un fort sentiment d'appartenance et aussi d'amener les employés à travailler ensemble avec respect.
Pour y arriver, le leader doit se tourner vers ses employés, comprendre leurs motivations et souvent leurs émotions ainsi que faire preuve de beaucoup d'influence. L'humilité doit être omniprésente.
Finalement, son idée d'instaurer une culture basée sur la discipline, soit des gens disciplinés, qui réfléchissent et agissent d'une façon disciplinée, ne peut se réaliser que si le leader accepte de se faire ramener à l'ordre quand son comportement n'est pas exemplaire.
Jusqu'à maintenant, il ne semble y avoir que des avantages à faire preuve d'humilité. Mais une certaine forme d'ego est-elle nécessaire, voire essentielle, en ce qui concerne la première partie de sa définition, soit de posséder une « inébranlable détermination professionnelle » ?
À mon avis, cette détermination requiert une forte ambition, un sens aigu des affaires, une résolution féroce, une résilience sans faille et un énorme « focus », et tout cela est possible sans avoir un gros ego.
J'estime donc qu'une entreprise qui veut réaliser une croissance exemplaire et viser sa pérennité n'a pas intérêt à recruter ce que l'on appelle des « larger-than-life, celebrity leaders ».
De tels leaders ont des carences évidentes sur le plan de la capacité d'apprendre, des relations humaines et de la gestion de soi. On ne peut apprendre quand on refuse la critique, que l'on n'écoute pas et que l'on ne demande pas d'aide. Les relations humaines sont difficiles, voire pénibles, quand on est incapable de se mettre dans la peau des autres ou lorsque l'on est insensible, désagréable ou blessant.
Une personne avec un gros ego veut toujours avoir raison et prend ainsi de mauvaises décisions. Et quand on creuse la question, il s'avère que le sentiment de l'importance de soi constitue une cible exposée à toutes sortes de projectiles mentaux : jalousie, peur, avidité, répulsion, envie.
Un leader avec un gros ego peut évidemment accumuler des succès, mais à mon avis, il pourrait être plus efficace en faisant preuve d'humilité. J'espère que cela pourra aider dans le choix de leaders modèles, de candidats à recruter, d'employés à promouvoir ainsi que dans votre propre développement.
Et si jamais vous rencontrez un leader avec un gros ego, de grâce, ne nourrissez pas son ego même si vous en tirez avantage à court terme.
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