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Christopher Nolan critiqué en Algérie pour le tournage de « L'Odyssée », son dernier film, au Sahara occidental

Christopher Nolan critiqué en Algérie pour le tournage de « L'Odyssée », son dernier film, au Sahara occidental

CINÉMA - L'Odyssée d'Ulysse (et de Christopher Nolan) se heurte à des galères. Comme l'a repéré le Guardian, ce lundi 28 juillet, les organisateurs du FiSahara, le festival international du film du Sahara, sont vent debout contre le réalisateur britannico-américain, qu'ils exhortent d'arrêter la production de son nouveau blockbuster, en cours de tournage au Sahara occidental.
Sa capitale Dakhla (où se tient le tournage) « n'est pas seulement un endroit magnifique avec des dunes de sable dignes du cinéma, estime la directrice du festival María Carrión, dans un communiqué publié dans le courant du mois. C'est avant tout une ville occupée et militarisée dont la population sahraouie autochtone est soumise à une répression brutale de la part des forces d'occupation marocaines. »
Elle précise : « En filmant une partie de L'Odyssée dans un territoire occupé classé comme 'désert journalistique' par Reporters sans frontières, Christopher Nolan et son équipe contribuent, peut-être involontairement et sans le vouloir, à la répression du peuple sahraoui par le Maroc et aux efforts du régime marocain pour normaliser son occupation du Sahara occidental. »
La situation au Sahara occidental
Ancienne colonie espagnole jusqu'en 1975, le Sahara occidental est contrôlé en majeure partie par le Maroc, mais reste toujours considéré comme un territoire non autonome par les Nations unies. Un conflit y oppose depuis cinquante ans le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie.
Un cessez-le-feu y avait été conclu en 1991, et une mission de l'ONU baptisée Minurso devait y organiser un référendum d'autodétermination. Celui-ci ne s'est jamais concrétisé. Depuis, les Nations unies appellent régulièrement les différentes parties à « reprendre les négociations » pour parvenir à une « solution politique durable ».
Plus récemment, une proposition d'autonomie sous souveraineté marocaine a été présentée par le Royaume du Maroc. Celle-ci a été considérée comme sérieuse par plusieurs États, dont le Royaume-Uni et le Portugal. La France, elle, l'avait approuvée l'été dernier, déclenchant ainsi par son rapprochement avec Rabat une crise diplomatique avec l'Algérie.
La présence du Maroc dans cette région du monde ne fait toutefois pas l'unanimité. Comme l'a souligné María Carrión, plusieurs ONG s'alarment de la situation sur place. Dans son dernier rapport, Amnesty International dresse un état des lieux critique, pointant du doigt la répression des militants dénonçant le régime, les journalistes pris pour cibles, les inégalités de genre ou les arrestations arbitraires, les discriminations et les crimes de haine contre les personnes LGBT +.
Zendaya et Matt Damon au casting
Les organisateurs du FiSahara voient dans l'autorisation de tournage accordée à Christopher Nolan le deux poids, deux mesures des autorités. « Les Sahraouis, qui tentent de réaliser des films sur leur vie, sont persécutés et doivent travailler clandestinement », estiment-ils. À l'inverse, « le Maroc n'autorise l'entrée au Sahara occidental occupé qu'à ceux qui correspondent à sa stratégie de vente de son occupation au monde extérieur ».
Le festival international du film du Sahara, qui s'organise depuis le début des années 2000 dans des camps de réfugiés sahraouis en Algérie, veut provoquer un sursaut chez le réalisateur, et l'empêcher de « blanchir » la politique marocaine. Contacté par le Guardian, ce dernier n'a pour le moment pas encore réagi, ni pris de décision.
Le cinéaste de 54 ans a commencé le tournage de cette nouvelle superproduction inspirée du célèbre poème d'Homère il y a de ça plusieurs mois, dans plusieurs lieux d'Afrique du nord et d'Europe, dont la Sicile. Attendu sur nos écrans pour l'été prochain, le film compte un parterre des acteurs les plus bankables, dont Zendaya, Matt Damon, Anne Hathaway ou encore Charlize Theron.
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