
Visualisez les chiffres du déficit commercial de la France au deuxième trimestre
Après un démarrage difficile, le commerce extérieur français peine à retrouver son équilibre. Au deuxième trimestre 2025, le solde commercial affiche un déficit de 22,9 milliards d'euros, confirmant un début d'année laborieux pour les échanges extérieurs. Entre avril et juin, les importations ont légèrement diminué (-0,4%) atteignant 171,7 milliards d'euros tandis que les exportations ont connu une plus forte baisse (-2,3%) pour un total de 148,8 milliards. Sur les six premiers mois de 2025, le déficit atteint 43 milliards d'euros, soit une dégradation de 4,4 milliards d'euros par rapport au second semestre de l'année 2024.
Bien que l'année 2024 ait été globalement marquée par une amélioration des soldes commerciaux dans la plupart des secteurs, notamment grâce à la baisse des prix, en particulier ceux de l'énergie, le déficit commercial demeure préoccupant. Il reste en effet plus élevé qu'avant la crise du Covid-19, soulignant les défis structurels auxquels l'économie française est confrontée en matière de compétitivité.
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La France, première puissance agricole de l'UE, affichait depuis quinze ans un excédent structurel du solde des biens agricoles. Mais il est devenu déficit lors des quatre derniers trimestres. «Le solde agricole s'améliore mais demeure déficitaire» sur les trois derniers mois, constatent les Douanes. Ce retournement s'explique par une hausse marquée des importations de produits agricoles, alors que les exportations progressent de manière plus modérée. En 2024, les conditions météorologiques défavorables de l'été – vagues de chaleur et épisodes orageux – ont provoqué une nette baisse des récoltes céréalières, en recul de 16,3%.
Le solde de l'énergie s'améliore légèrement mais demeure très largement négatif : -12,8 milliards d'euros. La chute des prix a certes permis la diminution des importations mais elle a affecté la valeur des exportations d'électricité. «La dégradation du solde commercial au deuxième trimestre 2025 est intégralement portée par les produits manufacturés», poursuivent les Douanes, avec un net ralentissement des ventes de matériels de transport (avions, voitures, navires).
Au deuxième trimestre 2025, les plus fortes détériorations du solde sont enregistrées avec l'Union européenne et avec l'Asie avec -7,5 milliards d'euros et -16,6 milliards d'euros. «Depuis l'entrée en vigueur des droits de douane additionnels provisoires aux États-Unis début avril, les exportations de la France vers les États-Unis diminuent légèrement, concluent les Douanes. La hausse des importations originaires de la Chine, d'Asie du sud-est, du Mexique et du Canada pose la question d'un possible report vers la France et l'Union européenne d'une partie des exportations de ces pays».
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an hour ago
- Le HuffPost France
La loi Duplomb en partie censurée par le Conseil constitutionnel, « inacceptable » pour la FNSEA
LOI DUPLOMB - La FNSEA et la Coordination rurale se sont insurgées ce jeudi 7 août contre la décision du Conseil constitutionnel de censurer la réintroduction de l'acétamipride, pesticide interdit, prévue par la loi Duplomb, tandis que la Confédération paysanne a salué une « victoire d'étape ». « C'est un choc, c'est inacceptable et incompréhensible », a déclaré jeudi à l'AFP Jérôme Despey, vice-président du puissant syndicat agricole, la FNSEA, alliée aux Jeunes agriculteurs. « C'est inacceptable que le Conseil constitutionnel continue à permettre des surtranspositions » du droit européen qui autorise l'acétamipride jusqu'en 2033 dans l'Union européenne, a-t-il ajouté. Le texte adopté au Parlement prévoyait cette réintroduction « pour faire face à une menace grave compromettant la production agricole », sans limite dans le temps ni de restriction sur les produits concernés, mais avec une clause de revoyure « à l'issue d'une période de trois ans ». Les Sages ont estimé que « faute d'encadrement suffisant » sur la durée, le type ou la technique de traitement et sur les filières concernées, cette mesure était contraire à la Charte de l'environnement, qui a valeur constitutionnelle et affirme notamment « le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ». Un « abandon » Pour Jérôme Despey, cette censure est due à un « manque de précisions » dans l'écriture de loi et il a appelé le président Emmanuel Macron et le Premier ministre François Bayrou à « trouver un cadre législatif » pour concrétiser leurs promesses aux agriculteurs. Il a toutefois salué la validation des « allègements administratifs » pour construire des bâtiments d'élevage et des ouvrages de stockage de l'eau. « Cette décision marque l'abandon pur et simple de certaines filières de l'agriculture française, alors même que notre dépendance aux importations s'accentue au détriment de nos exigences sociales et environnementales », a ajouté Arnaud Rousseau, président du syndicat, sur X, en référence entre autres aux betteraviers qui voulaient notamment combattre la jaunisse des plantes avec l'acétamipride. « 400.000 agriculteurs face à 2 millions de pétitionnaires » Les Jeunes Agriculteurs se disent « exaspérés car certains en ont profité pour relancer une énième guerre de tranchées visant à opposer agriculture et écologie dans un débat qui se radicalise », a complété leur président Pierrick Horel dans un communiqué. La Coordination rurale, deuxième syndicat agricole, a vivement réagi dans un communiqué : « L'agriculture n'est rien pour eux (les juges du Conseil constitutionnel, ndlr) par rapport à l'environnement. Les 400.000 agriculteurs ne sont rien par rapport à 2 millions de pétitionnaires ». « Peu importe pour eux si les standards sanitaires, sociaux et environnementaux des produits étrangers que nous consommerons demain sont largement inférieurs à ceux imposés à l'agriculture française », ajoute la Coordination rurale, appelant à « favoriser les produits français ». Une « victoire d'étape » pour d'autres À l'inverse, la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, qui prône une « réelle » transition agroécologique, militait avec de nombreux ONG et scientifiques contre le retour de ce pesticide qualifié de « tueur d'abeilles ». Son porte-parole Stéphane Galais a salué auprès de l'AFP une « victoire d'étape », appelant à « continuer de mettre la pression pour obtenir une réorientation des politiques agricoles ». « On espère que la mobilisation ne s'éteindra pas », a-t-il ajouté en référence au succès inédit d'une pétition qui a réuni plus de deux millions de signataires contre la loi Duplomb et la réintroduction de ce néonicotinoïde. Cette décision « n'est qu'une victoire en demi-teinte (...) Les articles restants annoncent la fin d'une agriculture indépendante, familiale et transmissible », a ajouté la Confédération paysanne dans un communiqué. Entre « ingérence des juges » et « victoire pour l'écologie » « En se comportant comme un législateur alors qu'il n'en détient pas la légitimité démocratique, le Conseil constitutionnel scie la branche sur laquelle il est assis », a estimé Marine Le Pen après la censure des « Sages » quant à la réintroduction de l'acétramipride. Le chef de file des députés LR, Laurent Wauquiez, a quant à lui dénoncé « le niveau d'ingérence des juges constitutionnels » qui « devient un vrai problème pour notre démocratie ». « Difficile encore une fois de trouver normal que le Conseil constitutionnel décide à la place des élus d'interdire ce qui était autorisé il y a 5 ans », a-t-il écrit sur X. C'est « une victoire pour l'écologie », « la santé » et « la démocratie », a de son côté salué le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure. « Il faudra tout de même retenir et prendre la mesure des actes de ce gouvernement » qui a « fait voter avec ferveur une loi qui niait la réalité scientifique, reculait sur l'environnement, bafouait le Parlement, réautorisait les pesticides tueurs d'abeilles, et sacrifiait à la fois la santé des agriculteurs, des consommateurs et la biodiversité », a ajouté le patron des socialistes, dénonçant notamment le fait qu'aucun réel débat n'ait pu se tenir dans l'hémicycle de l'Assemblée sur ce texte très contesté.


Le Figaro
2 hours ago
- Le Figaro
Nouveaux droits de douane américains: les négociations s'accélèrent
Des pays continuent jeudi de négocier avec Washington dans l'espoir de réduire l'impact des surtaxes massives désormais imposées sur leurs produits par Donald Trump, qui entend remodeler le commerce international au profit des États-Unis. Appliquées depuis 00H01 (04H01 GMT) ces surtaxes viennent remplacer, pour les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, les droits de douane de 10% mis en place en avril, qui restent cependant en vigueur pour plus d'une centaine de pays. Elles ont pour but, selon le président américain, de rééquilibrer les échanges entre les États-Unis et leurs partenaires, qui «profitent» d'après lui de la première puissance économique mondiale. «Il est minuit !!! Des milliards de dollars de droits de douane affluent maintenant vers les États-Unis d'Amérique», a-t-il claironné sur son réseau Truth Social quelques minutes après l'échéance. Publicité Ces surtaxes se situent dans une large fourchette, comprise entre 15% et 41%. Parmi les partenaires visés par les taux les plus élevés, la Suisse tentait toujours ces derniers jours de négocier avec Washington, dans l'espoir de faire baisser la surtaxe de 39% désormais appliquée aux produits helvétiques. En signe de bonne volonté, Berne a annoncé jeudi ne pas envisager «pour l'instant» de représailles sur les produits américains. Autres surtaxes à venir Le gouvernement sud-africain a annoncé de son côté que le président Cyril Ramaphosa s'était entretenu mercredi avec son homologue américain, Pretoria assurant que «les deux dirigeants se sont engagés à poursuivre leurs discussions». L'Afrique du Sud est le pays d'Afrique subsaharienne le plus durement visé, avec des droits de douane additionnels de 30% désormais imposés sur ses exportations. Avant l'entrée en vigueur de ces nouvelles taxes, le taux effectif moyen appliqué aux produits entrant aux États-Unis était déjà de 18,4%, soit le plus élevé depuis 1933, selon le centre de recherche Budget Lab de l'Université Yale. Ce taux devrait maintenant s'établir à près de 20%, selon les analystes de Pantheon Macroeconomics. Et de nouvelles annonces sont attendues, puisque le locataire de la Maison Blanche souhaite également taxer les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs importés. Ces derniers, ainsi que les puces, devraient se voir appliquer une taxe de 100%, a-t-il précisé mercredi. Wall Street n'a malgré tout pas semblé particulièrement inquiet devant cette nouvelle étape, les indices à la Bourse de New York ouvrant en hausse jeudi, suivant la tendance observée sur les marchés européens. Impact économique attendu Les investisseurs estiment que l'entrée en vigueur de ces droits de douane apporte plus de certitudes et observent qu'un certain nombre d'exceptions ont été ajoutées, selon les pays, réduisant l'amplitude des surtaxes. Pour l'heure, alors que le gouvernement américain assurait que «des dizaines d'accords» seraient signés ces derniers mois, tout juste sept ont été annoncés, notamment avec l'UE, le Japon ou le Royaume-Uni. Il s'agit le plus souvent de préaccords, devant encore être formalisés, accompagnés de promesses d'investissements massifs aux États-Unis. Publicité Signe que tout ne semble pas encore finalisé, Tokyo et Washington faisaient ces dernières heures une lecture différente sur la manière dont les 15% sont désormais appliqués sur les produits japonais. Le Japon y voit un plafond (si les droits de douane antérieurs étaient inférieurs à 15%), alors que les États-Unis soulignaient qu'ils venaient s'ajouter aux taxes préexistantes. La trêve dans la guerre commerciale avec la Chine reste également en vigueur, les deux premières économies mondiales s'étant accordées le mois dernier sur le maintien d'une pause tarifaire afin de poursuivre leurs négociations: les droits de douane supplémentaires américains sur les produits chinois sont fixés temporairement à 30%, tandis que les taxes chinoises sur les importations américaines restent à 10%. Prévue pour arriver à expiration le 12 août, la trêve devrait être prolongée «de 90 jours supplémentaires», a estimé sur Fox Business le secrétaire au Commerce Howard Lutnick, «c'est mon sentiment». Le président Trump a vanté les mérites des accords déjà conclus, qui gonflent les recettes publiques d'une économie largement endettée. Selon Howard Lutnick, les surtaxes devraient rapporter aux États-Unis 50 milliards de dollars chaque mois. «Ce sont des chiffres incroyables. Et personne ne riposte», a-t-il vanté. L'impact de ces taxes sur les importations continue cependant d'inquiéter les économistes, qui les voient nourrir l'inflation et ralentir la croissance aux États-Unis, avec des effets sur l'emploi.


Le Figaro
3 hours ago
- Le Figaro
L'éditorial de Gaëtan de Capèle : «Le déficit commercial, l'autre boulet de la France»
Réservé aux abonnés Les droits de douane américains, qui n'ont pas encore produit leurs effets, promettent d'aggraver la situation dans des secteurs clés, comme la pharmacie ou les vins et spiritueux. Les ricaneurs ont beau jeu de se gausser des débuts laborieux de François Bayrou sur YouTube. À l'évidence, l'univers du Béarnais, l'un des derniers Mohicans de la politique dite « à l'ancienne », c'est-à-dire posée et réfléchie, n'est pas celui des influenceurs. La pédagogie qu'il déploie sur le danger mortel de la dette vaut pourtant bien davantage que le tintamarre des professionnels du buzz médiatique. On pourrait d'ailleurs suggérer au premier ministre de se lancer dans un exercice similaire sur le désastre de notre commerce extérieur, cet autre boulet de l'économie française, qui le mériterait tout autant. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié À lire aussi Pourquoi le déficit commercial de la France se dégrade toujours plus Depuis plus de vingt ans, la France affiche, dans ses échanges avec ses partenaires étrangers, un déficit annuel qui dépasse aujourd'hui 80 milliards d'euros. Comme ceux du déficit public et de la dette, ce chiffre, vertigineux mais un peu impressionniste, n'évoquera sans doute pas grand-chose aux yeux d'une grande majorité de l'opinion. Il traduit pourtant la détérioration…