
Grève illimitée chez Rio Tinto Fer et Titane
(Montréal) Près de 200 salariés qui travaillent à l'usine des poudres métalliques de Rio Tinto Fer et Titane, à Sorel-Tracy, ont déclenché une grève générale et illimitée jeudi soir.
Lia Lévesque
La Presse Canadienne
Ces 181 travailleurs sont membres d'une section locale du syndicat des Métallos, qui est affilié à la FTQ.
Ils s'étaient dotés d'un mandat de grève dans une proportion de 99 %, il y a quelques jours à peine. Et ils avaient du même souffle rejeté l'offre finale de l'employeur dans une proportion de 98 %.
« On l'a vu hier à la table de négociation, il n'y avait plus du tout de mouvement, alors l'heure de la grève a sonné », a lancé Patrick Sarrazin, président de la section locale concernée du syndicat des Métallos.
Le litige porte principalement sur les salaires, mais aussi sur les vacances. M. Sarrazin affirme que l'employeur demande des concessions aux travailleurs à ce chapitre.
Jointe par courriel, la direction de Rio Tinto Fer et Titane n'avait pas encore commenté, au moment d'écrire ces lignes.
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La Presse
2 hours ago
- La Presse
Rémunération des ménages québécois
« La rémunération salariale des ménages québécois a atteint 99,1 % de celle des autres Canadiens en 2024, alors que cette proportion a très longtemps oscillé entre 85 % et 90 % jusqu'en 2015, avant de remonter nettement depuis », écrit Francis Vailles. Pendant des années, les Québécois s'estimaient « nés pour un petit pain », ce qui les condamnait à rester moins riches que les Canadiens anglais et à s'en satisfaire. L'émancipation les a amenés à se débarrasser de cette attitude défaitiste, avec l'espoir de combler un jour le retard de richesse. Or voilà qu'après ce long parcours, on peut maintenant dire que les ménages québécois gagnent autant que les autres Canadiens, du jamais vu depuis des décennies. Pour être plus précis, la rémunération salariale des ménages québécois a atteint 99,1 % de celle des autres Canadiens en 2024, alors que cette proportion a très longtemps oscillé entre 85 % et 90 % jusqu'en 2015, avant de remonter nettement depuis. Nul doute que le premier ministre du Québec, François Legault, s'en réjouira, bien que les raisons soient multiples et que la genèse du phénomène remonte à de nombreuses années. Pour arriver à une telle conclusion, j'ai passé au peigne fin les données de Statistique Canada sur les revenus des ménages qui servent au calcul du Produit intérieur brut (PIB). En 2024, donc, les salariés des ménages du Québec ont touché l'équivalent de 37 300 $ par habitant, en moyenne, ce qui représente 99,1 % des 37 650 $ du reste du Canada. Attention, ce n'est pas la rémunération par salarié, mais par habitant : un ménage de 4 personnes (2 enfants) pourrait donc gagner 4 fois cette rémunération par habitant, en moyenne. Il faut voir le chiffre par habitant comme un indicateur aux fins de la comparaison. Le rapport de 99,1 % de l'année 2024 est un sommet depuis 1981, l'année la plus lointaine pour laquelle Statistique Canada publie des données. Le rattrapage du Québec est éloquent face à l'ensemble des autres Canadiens, comme aux Ontariens plus spécifiquement. La remontée avec l'Ontario a débuté en 1989, et selon les données les plus récentes pour cette province, soit 2023, le rapport de rémunération Québec/Ontario atteint maintenant 96,4 %, alors qu'il était de 77,1 % en 1989. Laissons parler les graphiques. L'information surprend. J'ai donc refait l'exercice avec deux autres bases de données de Statistique Canada sur les revenus des ménages, qui confirment le net rattrapage depuis 10 ans1. Diverses raisons peuvent expliquer l'impressionnant phénomène. L'économie du Québec s'est redressée après le retour à l'équilibre budgétaire de 2015. La vigueur du marché du travail, jumelée au taux d'activité record des femmes grâce au programme de garderie, y est pour beaucoup. Cette vigueur, en combinaison avec le vieillissement de la population, a créé une pénurie de main-d'œuvre, avec des pressions sur les salaires. Il faut aussi admettre que certaines autres provinces ont reculé pendant la même période, notamment l'Ontario après la crise financière de 2007, et l'Alberta, après la crise pétrolière de 2014. Charles St-Arnaud, économiste en chef d'Alberta Central, a bien expliqué la sous-performance albertaine depuis une décennie – et pas seulement à cause du pétrole –, source du mécontentement alimentant le mouvement séparatiste là-bas. Le pouvoir d'achat y a reculé de 13 % depuis 10 ans2. Enfin, l'Ontario accueille un nombre très important d'immigrants, notamment ceux issus de réunifications familiales (conjoints, enfants et grands-parents), bien davantage qu'au Québec, ce qui peut exercer une pression à la baisse sur la rémunération moyenne. Quoi qu'il en soit, les Québécois n'ont plus à rougir de la comparaison pancanadienne à cet égard. Cela dit, malgré la remontée, les Québécois conservent encore moins d'argent dans leurs poches qu'ailleurs au Canada pour payer leurs dépenses courantes (hypothèques, épicerie, etc.). La base de données que j'ai utilisée sert ultimement au calcul du revenu disponible des ménages, qui correspond à l'ensemble des revenus après impôts et transferts. Or, ce revenu disponible par habitant des Québécois représente 91 % de celui des autres Canadiens en 2024, selon les données, après un creux historique de 83 % en 2015. La progression des ménages québécois est nette depuis 2015, comme la rémunération salariale, mais sans rejoindre le niveau des autres Canadiens. Le revenu disponible, faut-il savoir, englobe non seulement la rémunération des salariés, mais aussi l'ensemble des transferts reçus des gouvernements et des entreprises. Parmi ces transferts, mentionnons l'assurance-emploi et l'aide sociale, mais surtout les prestations de retraite du privé et du public (RRQ, pension fédérale, etc.), très importantes. À cette somme sont soustraits les transferts versés aux gouvernements, notamment l'impôt sur le revenu et les taxes foncières, ce qui donne le revenu disponible. Qu'est-ce qui explique cette différence ? Comme on peut s'y attendre, les Québécois reçoivent davantage de transferts des gouvernements qu'ailleurs, mais ils paient aussi plus d'impôts. Notez que le revenu disponible est calculé avant le paiement des dépenses, et donc avant le prélèvement des taxes de vente. Ces taxes de vente sont plus élevées au Québec (15 %) qu'en Ontario (13 %), en Colombie-Britannique (12 %) ou en Alberta (5 %). Malgré tout, le pouvoir d'achat s'est accru nettement plus au Québec qu'ailleurs au Canada depuis 10-15 ans. Plus précisément, le revenu disponible par habitant au Québec a crû de 3,8 % par année entre 2015 et 2024, en moyenne, alors que l'inflation annuelle a été de 2,6 %. Ailleurs, la croissance annuelle a été de 2,8 %, soit un niveau comparable à l'inflation (2,7 %). Bref, les Québécois se sont enrichis, tandis que la moyenne des autres Canadiens a stagné3. Enfin, ce portrait explique pourquoi le taux d'épargne des Québécois augmente davantage qu'ailleurs au Canada. L'épargne est mesurée après avoir soustrait du revenu disponible les dépenses de consommation des ménages. Le taux d'épargne représente 9,2 % du revenu disponible au Québec au premier trimestre de 2025, contre 4,8 % ailleurs au Canada. Cet écart est l'un des plus importants depuis quatre décennies. Le graphique illustre le phénomène, comme l'anormalité des données de la période pandémique, qui a vu les Canadiens obtenir l'aide financière des gouvernements. Voilà le portrait de la situation. Cela dit, bien que les Québécois aient rejoint les autres Canadiens en matière de rémunération salariale, leur patrimoine demeure plus faible, notamment le patrimoine immobilier. Quoi de mieux que l'épargne pour combler cette différence, n'est-ce pas ? Autre élément : la situation des Québécois, comme celle des Canadiens, se compare mal à bien des pays développés. C'est le prochain rattrapage à faire. 1. Pour la première des deux sources de comparaison, le Québec a égalé la moyenne canadienne en 2022 et pour la seconde, le Québec est encore 10 % sous la moyenne canadienne en 2023. La différence s'explique notamment par le type d'enquêtes et ce qu'elles cherchent à mesurer. La première tire ses renseignements des déclarations de revenus à l'Agence du revenu du Canada et compare le revenu des familles constituées du même nombre de personnes (par exemple un couple avec deux enfants). La seconde est l'Enquête canadienne sur les revenus (ECR), qui est liée à l'enquête sur la population active (EPA), celle qui mesure notamment le taux de chômage au moyen d'un questionnaire auprès de 60 000 ménages. Notez que dans ces deux cas, il s'agit de revenus médians, qui illustrent mieux le ménage type que la moyenne. 2. Alberta Central est l'association des coopératives de crédit de l'Alberta. Pour lire l'analyse de Charles St-Arnaud, voir ici : Lisez l'analyse de Charles St-Arnaud (en anglais) 3. J'ai aussi fait la comparaison avec l'année 2010 plutôt qu'avec le creux de 2015. Le gain de pouvoir d'achat des Québécois est moins grand, mais demeure nettement plus important que celui des autres Canadiens.


La Presse
14 hours ago
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Pannes d'électricté, fermetures de route et vols annulés
Vers 16 h 20 dimanche, Hydro-Québec signalait 96 289 adresses sans accès à l'électricité sur son territoire. Les averses et orages violents qui déferlent sur le sud de la province ont forcé la fermeture de nombreux tronçons de route, ainsi que l'annulation de plusieurs vols aériens, dans la métropole. En début de soirée, plus de 44 000 clients d'Hydro-Québec se retrouvent sans électricité dans la province. Au total, environ entre 60 et 70 mm de pluie sont tombés dans les dernières heures à Montréal, selon Environnement Canada. Vers 17 h 20, Hydro-Québec signalait toujours plus de 40 000 adresses sans accès à l'électricité sur son territoire. Une heure plus tôt, deux fois plus d'adresses étaient dans la même situation. Montréal est la région la plus touchée, avec près de 14 000 clients sans courant, mais les Laurentides, la Montérégie et Lanaudière la suivent de près, selon le site Info-pannes d'Hydro-Québec. Depuis 13 h 30 dimanche, les météorologues de l'agence fédérale surveillaient un orage violent « pouvant produire des rafales très fortes, de la grêle pouvant atteindre la taille d'une pièce de cinq cents et de la pluie forte ». Consultez le site Info-pannes d'Hydro-Québec pour voir les zones touchées De nombreuses routes dans la métropole, complètement inondées, ont dû être fermées à la circulation en fin d'après-midi. Selon Québec 511, le Pont Papineau-Leblanc entre Montréal et Laval, en direction nord, n'est pas accessible. Il en va de même pour certains tronçons de l'autoroute 15 et de l'autoroute 40, ainsi qu'un accès à l'autoroute 25. Selon Environnement Canada, les averses devraient cesser au cours de la nuit prochaine, mais la chaleur se fera ressentir pour encore plusieurs jours. Jusqu'à mercredi, les températures maximales s'élèveront au-dessus de 30 degrés Celsius, à Montréal. Vols perturbés À l'aéroport international Montréal-Trudeau, un arrêt au sol a été émis jusqu'à 17 h 15, selon le site NAV Canada, responsable du contrôle aérien au pays. Les chances que cet avis soit prolongé sont « médiums », ajoute la société. Aéroports de Montréal a averti les usagers que la météo aurait un impact sur « l'horaire des vols, les opérations au sol et la livraison des bagages », avec une publication sur ses réseaux sociaux. Près de 20 vols devant décoller dimanche de Montréal-Trudeau ont été annulés, montre la liste officielle des départs de l'aéroport. De nombreux vols ont aussi subi un retard, parfois de plusieurs heures. PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Un homme se rafraîchit à Montréal. À l'orage violent, les météorologues ont ajouté un avertissement de chaleur, anticipant un ressenti avec humidex de près de 40 degrés jusqu'en soirée.


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21 hours ago
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Des économistes prévoient une légère hausse de l'inflation en juin
Statistique Canada publiera mardi les données de l'Indice des prix à la consommation (IPC) pour juin. (Ottawa) Des économistes s'attendent à une accélération de l'inflation en juin, la Banque du Canada continuant d'analyser les données sur les prix en fonction des droits de douane. Craig Lord La Presse Canadienne Statistique Canada publiera mardi les données de l'Indice des prix à la consommation (IPC) pour juin. La Banque CIBC s'attend à ce que ces données indiquent une hausse du taux d'inflation annuel d'un dixième de point de pourcentage pour atteindre 1,8 %. Katherine Judge, économiste principale à la Banque CIBC, a mentionné lors d'une entrevue qu'elle s'attendait à ce que l'inflation des biens alimente les pressions sur les prix au cours du mois. Cette hausse pourrait être en partie liée à l'impact du différend commercial entre le Canada et les États-Unis, a-t-elle ajouté. À l'inverse, Mme Judge souhaite un allégement des prix des loyers afin de freiner l'inflation du logement. « L'indice des loyers n'a pas encore pris en compte les baisses de loyers que nous avons observées pour les logements vacants dans l'ensemble du pays, ce qui compensera en partie l'impact des droits de douane », a-t-elle analysé. La publication de l'IPC de juin sera le dernier aperçu de l'inflation par la Banque du Canada avant sa prochaine décision sur les taux d'intérêt, prévue le 30 juillet. Les marchés financiers s'attendent, dans l'ensemble, à ce que la banque centrale maintienne son taux directeur inchangé pour la troisième fois consécutive. LSEG Data & Analytics a rapporté que la probabilité d'une baisse d'un quart de point était tombée à seulement 13 % vendredi après-midi, après que Statistique Canada a annoncé une création inattendue de 83 000 emplois en juin. Le gouverneur de la banque centrale, Tiff Macklem, avait fait savoir le mois dernier que les responsables de la politique monétaire remarquaient une « volatilité inhabituelle » dans les chiffres de l'inflation. Il avait également indiqué que l'inflation sous-jacente pourrait être « plus forte » que la banque centrale ne le pensait initialement, ce qui pourrait refléter la hausse des coûts liés aux droits de douane entre le Canada et les États-Unis. La Banque Royale du Canada (RBC) prévoit que le rythme annuel de l'inflation s'est accéléré pour atteindre 1,9 % en juin. Claire Fan, économiste principale à la RBC, s'attend à ce que l'inflation sous-jacente demeure tenace en juin, oscillant autour de la limite supérieure de la fourchette cible de 1 à 3 % fixée par la banque centrale. Elle a indiqué que l'inflation des prix alimentaires est un élément qui devrait continuer à faire grimper l'indice des prix à la consommation, selon RBC. Alors que la Banque du Canada et d'autres observateurs économiques examinent les données sur les prix à la recherche de preuves de pressions liées au conflit commercial avec les États-Unis, Mme Fan ne s'attend pas à « d'importants effets des droits de douane pour l'instant ». D'autres sources à prendre en compte Les données sur l'inflation étant par nature rétrospective, Mme Fan a souligné qu'elle s'appuyait davantage sur les enquêtes de la Banque du Canada auprès des entreprises et des consommateurs, prévues la semaine prochaine. Ces enquêtes trimestrielles donnent à la banque centrale une idée de la manière dont les entreprises gèrent les pressions tarifaires et de la rapidité avec laquelle elles pourraient répercuter les coûts sur les consommateurs. La sous-gouverneure Sharon Kozicki avait expliqué dans un discours prononcé le mois dernier que la Banque du Canada s'appuyait davantage sur des sources de données alternatives, telles que les enquêtes et les réservations de restaurants, pour atténuer une partie de l'incertitude entourant les données économiques traditionnelles. « Nous disposons actuellement de très peu de données sur l'inflation, mais l'enquête [sur les perspectives des entreprises] a toujours été un indicateur très utile des attentes futures », a déclaré Mme Fan. Mme Judge a fait savoir que, même si elle accordait habituellement plus d'importance aux données de l'IPC, le rapport sur l'emploi étonnamment solide de Statistique Canada pour juin devrait probablement contraindre la banque centrale à suspendre ses activités jusqu'en septembre. Benjamin Reitzes, directeur général des taux canadiens et stratège macroéconomique de BMO, a déclaré vendredi dans une note qu'il s'attend à ce que l'inflation globale atteigne 2 % en juin. Il a souligné que la hausse des coûts des aliments et des transports, ainsi que des comparaisons moins optimistes avec les données de prix de l'année dernière, étaient à l'origine de cette accélération. Notant que l'ampleur de l'inflation s'est élargie dans les chiffres de l'IPC de mai, M. Reitzes a suggéré que la Banque du Canada surveillerait les signes d'un retournement de tendance le mois dernier afin de rétablir la confiance dans un possible allégement des pressions sur les prix. « Après l'importante création d'emplois en juin, il faudra une baisse marquée de l'inflation sous-jacente pour que la [Banque du Canada] envisage ne serait-ce que de réduire ses taux en juillet », a-t-il écrit.