Dernières actualités avec #AleksandarVucic


Le Figaro
03-08-2025
- Politics
- Le Figaro
Emmanuel Macron insiste sur le «destin européen» de la Serbie, pays proche de la Russie
Le président serbe est un proche partenaire de Vladimir Poutine, il continue d'acheter l'immense majorité de son gaz à Moscou et n'a imposé aucune sanction à la Russie depuis le début de l'invasion de l'Ukraine. Le président français Emmanuel Macron a insisté dimanche sur «le destin européen» de la Serbie, restée proche de la Russie malgré sa candidature à l'Union européenne, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue Aleksandar Vucic. «Je lui ai redit ma conviction que le destin de la Serbie était européen et mon espoir qu'elle puisse progresser, dans un esprit de dialogue, sur le chemin des réformes et de l'adhésion», écrit le chef de l'État sur X. D'importantes manifestations se sont encore tenues en juin dans le pays des Balkans pour tenter de faire pression sur Aleksandar Vucic et réclamer des élections anticipées. Cette mobilisation a débuté après la mort de 16 personnes en novembre 2024 dans l'effondrement du toit d'une gare ferroviaire dans la ville de Novi Sad (Nord), une catastrophe largement imputée à la corruption. Publicité Numéro d'équilibriste Aleksandar Vucic est un proche partenaire du président russe Vladimir Poutine et son pays, qui continue d'acheter l'immense majorité de son gaz à Moscou, n'a imposé aucune sanction à la Russie depuis le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022. Belgrade est en même temps candidate à l'entrée dans l'UE, un partenaire économique essentiel pour la Serbie, et joue donc un numéro d'équilibriste fragile entre Bruxelles et Moscou. Emmanuel Macron a aussi insisté sur l'attachement de la France à «la stabilité, à l'unité et à la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine, ainsi qu'au respect de l'État de droit». Le chef des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, a été condamné vendredi en appel à un an de prison et six ans d'inéligibilité. La Cour d'appel de Bosnie reproche notamment à l'indéboulonnable président de l'entité serbe de Bosnie (Republika Srpksa, RS) d'avoir refusé d'accepter l'autorité du haut représentant international, Christian Schmidt, dont le rôle est de veiller au respect de l'accord de paix de Dayton. Aleksandar Vucic, qui soutient Milorad Dodik, a rejeté samedi cette condamnation, jugeant qu'elle engendrait une crise sans précédent dans la région.


Le Figaro
01-08-2025
- Business
- Le Figaro
39% de surtaxes pour la Suisse, 50% pour le Brésil... Pourquoi certains pays sont-ils autant punis par Donald Trump ?
DÉCRYPTAGE - Faute d'accord avec Washington, plusieurs pays hériteront de droits de douane considérables à partir du 7 août, date d'application du décret signé jeudi soir par le président américain. Les motivations ne sont pas toujours purement économiques. Ils n'ont pas signé un accord à temps et vont désormais en payer le prix : vingt-six pays écoperont de droits de douane supérieurs à 15% d'ici le 7 août et l'application du décret signé jeudi soir par Donald Trump. Certaines nations ont même été particulièrement punies, avec des surtaxes atteignant jusqu'à 41 % dans le cas de la Syrie. Citant un haut responsable de l'administration américaine, CNN rapporte que les États-Unis justifient ces mesures par un déficit commercial excessif avec ces nations. Toutefois, les motivations, parfois peu explicites, ne sont pas toujours purement économiques. En Europe, alors que l'Union européenne a signé dimanche dernier un accord prévoyant 15% de surtaxes pour ses produits, la Serbie a écopé d'un taux de 35%, et la Bosnie-Herzégovine de 30%. Difficile de ne pas faire le lien avec la proximité plus ou moins assumée de la classe politique de ces deux pays avec la Russie. Le président serbe, Aleksandar Vucic, s'est notamment toujours refusé à infliger des sanctions à Moscou. Considérée comme l'un des principaux acheteurs de pétrole russe, l'Inde voit ses produits frappés d'une surtaxe de 25%, à laquelle s'ajoutera une «pénalité». Publicité La Suisse tombe de haut Les États-Unis ne sont pas moins indulgents avec les pays jugés proches de la Chine. Ainsi, en Asie du Sud Est, le Laos (40%) et la Birmanie (40%) font partie des États les plus sévèrement touchés par le décret américain, alors que la plupart des autres nations de la région - Corée du Sud, Japon, Vietnam, Cambodge - sont parvenues à faire baisser leur taux. Une sanction qui peut aussi s'expliquer par le déficit commercial notable des États-Unis avec le Laos - 763 millions de dollars en 2024 - ou le Myanmar - 580 millions de dollars. À lire aussi 15% pour l'UE, 50% pour le Brésil... À combien s'élèvent les droits de douane instaurés par Donald Trump ? Ce sont sans doute également des motivations géopolitiques qui ont justifié les taux très élevés infligés au Moyen-Orient à l'Irak (35%) et à la Syrie (41%). La Suisse, en revanche, tombe de haut. Le jour de sa fête nationale, le pays hérite d'un taux considérable de 39%, soit 8 points de plus que le taux jusqu'ici évoqué. Il y avait pourtant des «progrès dans le cadre des discussions bilatérales», s'est étonné dans un post sur X le Conseil fédéral suisse, soulignant au passage la «position très constructive de la Suisse». Les annonces de dizaines de milliards d'investissements des géants suisses de la pharmacie Roche et Novartis aux États-Unis n'auront donc pas suffi. Donald Trump reste préoccupé par le déficit commercial des États-Unis avec la Suisse, qui a approché les 43 milliards d'euros en 2024. Spécialisée dans le très haut de gamme, la Suisse exporte surtout des produits pharmaceutiques, mais aussi des machines, des équipements électriques et des métaux. Sans oublier les montres, savoir-faire unique et très demandé outre-Atlantique. À lire aussi «Un coup dur» : pourquoi la Suisse est si lourdement frappée par les droits de douane de Donald Trump Le Brésil paye ses représailles contre Bolsonaro L'Afrique du Sud a elle aussi tenté de négocier jusqu'au bout, et hérite finalement de surtaxes de 30%. Pretoria s'était pourtant engagée à acheter du gaz américain et à investir à hauteur de 3,3 milliards aux États-Unis. En vain. Des responsables sud-africains affirment que des questions de géopolitique et même de politique intérieure interfèrent avec les négociations purement commerciales. Donald Trump désapprouve notamment fortement une loi sud-africaine favorisant la discrimination positive, et ne cesse de répéter, à tort, que les agriculteurs blancs sud-africains sont victimes d'un «génocide». Son administration a également peu goûté que l'Afrique du Sud porte plainte contre Israël pour «génocide» devant la Cour pénale internationale. Quant au Brésil, il se voit infliger 50% de surtaxes en représailles aux poursuites lancées dans le pays contre l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d'État. À lire aussi Droits de douane, procès de Jair Bolsonaro... Les relations s'enveniment entre les États-Unis et le Brésil Publicité Le Canada sévèrement puni Si le Mexique, longtemps menacé de 30% de surtaxes, bénéficie d'un délai supplémentaire pour négocier, les États-Unis ne se sont pas montrés tendres avec leur autre voisin nord-américain : le Canada. Les droits de douane appliqués à ses produits sont passés de 25% à 35%, taxe qui ne concerne toutefois que la minorité de produits ne transitant pas dans le cadre de l'accord de libre-échange nord-américain (ACEUM). «Le Canada n'a pas été en mesure de coopérer afin de réduire le flot de fentanyl et autres drogues», entrant aux États-Unis, a regretté la Maison-Blanche dans un document justifiant cette décision. Le Canada a par ailleurs «pris des mesures de représailles» et a tout récemment fait part de son intention de reconnaître la Palestine, une annonce que Donald Trump a fustigée. Enfin, en Afrique du Nord, le Maroc est le seul rescapé régional, puisque l'Algérie, la Tunisie et la Libye sont sévèrement touchés, avec des taux respectifs de 30%, 25% et 30%, officiellement pour des relations commerciales «malheureusement loin d'être réciproques», selon un courrier envoyé par Donald Trump le 9 juillet dernier.