15-07-2025
Rome s'insurge contre la venue du chef d'orchestre Valery Gergiev, un proche de Vladimir Poutine, en Italie
Le très influent directeur du Mariinsky et du Bolchoï a été invité à diriger au palais de Caserte malgré son soutien à l'invasion en Ukraine. Pour le ministre italien de la Culture, sa présence pourrait servir la « propagande » d Moscou.
Le ministre italien de la Culture, Alessandro Giuli, et la veuve de l'opposant russe Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, ont critiqué mardi l'invitation à se produire près de Naples adressée au chef d'orchestre pro-Poutine Valery Gergiev. Ces derniers estiment que cela contribuerait à la propagande de Moscou.
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Valery Gergiev, directeur Marinskii à Saint-Pétersbourg et du Bolchoï de Moscou et ami personnel du chef du Kremlin, n'a plus eu d'engagement en Occident depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 pour ne pas avoir dénoncé l'offensive contre Kiev. Mais cette mise à l'écart pourrait prendre fin le 27 juillet au palais de Caserte, près de Naples, où il a été invité à diriger un concert dans le cadre du festival Un'Estate da Re, promu par la région Campanie.
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Le Fonds de lutte contre la corruption (FBK), l'organisation de l'opposant Alexeï Navalny mort en prison, avait exigé vendredi « l'annulation du concert » et annoncé l'envoi de lettres en ce sens au festival et aux ministres italiens de la Culture et de l'Intérieur. « En tant 'qu'ambassadeur culturel' de Poutine, Valery Gergiev met en œuvre la politique russe de soft power. Actuellement, l'un de ses objectifs est de normaliser la guerre et le régime de Poutine », explique Ioulia Navalnaïa, veuve d'Alexeï Navalny, dans une tribune publiée mardi dans le quotidien La Repubblica.
Valery Gergiev, une « doublure artistique de Poutine »
Dans un communiqué, le ministre de la Culture déplore lui aussi l'invitation au maestro, qui pourrait transformer le festival en « une caisse de résonance de la propagande russe », alors que le gouvernement ultra-conservateur de Giorgia Meloni a toujours affiché un soutien sans faille à Kiev.
Invité à réagir, le président de la région Campanie Vincenzo De Luca est monté au créneau pour défendre la venue du chef d'orchestre. Tout en dénonçant l'invasion russe, il a affirmé que « l'interruption du dialogue (...) n'aide pas la paix mais sert seulement à alimenter les sources de la haine ». « Les décisions politiques ne sont pas entre les mains de ceux qui font partie du monde de la culture et de l'art », a ajouté ce membre du Parti démocrate, précisant qu'un chef d'orchestre israélien figurait également au programme.
Un avis non partagé par Ioulia Navalnaïa, pour laquelle « prétendre qu'il s'agit simplement d'un événement culturel sans dimension politique (...) est de la pure hypocrisie ». Le directeur général du Metropolitan Opera de New York, Peter Gelb, a de son côté déclaré à l'AFP que Valery Gergiev « n'est rien de moins qu'une doublure artistique de Poutine ». « Il ne peut y avoir d''échange culturel' avec des meurtriers de masse et des kidnappeurs d'enfants, ce qui constitue l'actuel modus operandi du régime russe », a estimé ce fervent défenseur de l'Ukraine.
