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24 Heures
01-08-2025
- Politics
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Colombie: L'ex-président Uribe condamné à 12 ans d'assignation à résidence
Alvaro Uribe est condamné pour avoir tenté de faire pression sur un témoin. Sa peine inclut douze ans d'assignation à résidence. Publié aujourd'hui à 22h55 Mis à jour il y a 2 minutes Capture d'écran d'une diffusion en direct montrant l'ancien président colombien Álvaro Uribe gesticulant lors de son audience de condamnation à Bogota, le 1ᵉʳ août 2025. AFP L'ancien président colombien Alvaro Uribe a été condamné vendredi à douze ans d'assignation à résidence pour subornation de témoin et fraude procédurale, devenant le premier ex-chef de l'Etat condamné et privé de liberté en Colombie, a déclaré à l'AFP une source proche du dossier. L'ex-dirigeant de droite âgé de 73 ans, qui fut à la tête de son pays de 2002 à 2010, s'est en outre vu interdire d'exercer toute fonction publique pendant plus de huit ans, selon un document judiciaire divulgué par la presse, dont l'authenticité a été confirmée par une source proche du dossier sous couvert d'anonymat. Alvaro Uribe avait été reconnu coupable lundi d'avoir tenté de faire pression sur un témoin pour éviter d'être associé aux milices d'extrême droite ayant livré une guerre sanglante aux guérillas, dans le premier procès visant un ancien président colombien. Il était également poursuivi pour fraude procédurale. Au début de l'audience de vendredi, la juge Sandra Heredia a protesté contre la fuite dans les médias du jugement – qui doit être officiellement annoncé ultérieurement – et a affirmé que l'un des fils de Salvaro Uribe y avait contribué. «Je proteste avec énergie contre le traitement infligé à mes enfants. Vous m'avez traité de la pire des manières. Je vous ai respectée mais je n'accepte pas que vous mêliez de ma famille» à ceci, s'est emporté l'ancien président, interrompant l'intervention de la magistrate. «Pouvez-vous vous taire, Monsieur Uribe?", lui a rétorqué cette dernière. Quelques heures avant de connaître la sentence, le leader de la droite colombienne avait déclaré sur le réseau social X qu'il trouvait refuge auprès de ses proches et «essentiellement dans la prière». Appel La défense d'Alvaro Uribe a annoncé qu'elle ferait appel de cette décision, qu'elle considère comme politisée et prise sous la pression de la gauche au pouvoir. Une fois l'appel interjeté, l'affaire doit être transférée à la Cour supérieure de Bogotá, qui aura jusqu'au 16 octobre pour confirmer ou non la condamnation. Si cette date était dépassée, la procédure serait classée sans suite. Cette décision de justice n'est que la partie émergée de l'iceberg concernant d'autres enquêtes qui relient l'ancien chef de l'Etat aux escadrons d'extrême droite, responsables de nombreux crimes contre des civils pendant le conflit armé. L'enquête contre Alvaro Uribe avait commencé en 2018 et a connu de nombreux rebondissements, plusieurs procureurs généraux ayant cherché à classer l'affaire. Son procès, ouvert en mai 2024 et diffusé en direct par les médias colombiens, a vu défiler plus de 90 témoins. Il a été très suivi à moins d'un an de la prochaine présidentielle, prévue pour mai 2026. Figure politique clé Alvaro Uribe, à la tête du parti Centre démocratique, demeure une figure clé de la scène politique en Colombie, où il exerce une grande influence sur la droite, dans l'opposition depuis que le premier président de gauche, Gustavo Petro, a pris ses fonctions en 2022 dans ce pays. Il était arrivé au pouvoir avec un discours radical promouvant la «sécurité démocratique» alors que ce pays sud-américain était plongé dans un conflit sanglant entre guérillas, paramilitaires et forces étatiques. Les avocats d'Alvaro Uribe ont par ailleurs dit vendredi dans un communiqué avoir déposé une plainte contre Gustavo Petro pour «harcèlement et diffamation» devant une commission de la Chambre basse habilitée à enquêter sur les dirigeants. Ils affirment que le président a porté cette semaine des accusations infondées contre Alvaro Uribe, l'accusant de crimes tels que le trafic de drogue. Tout avait commencé en 2012: Alvaro Uribe avait accusé devant la Cour suprême le sénateur de gauche Ivan Cepeda d'avoir ourdi un complot pour le lier à tort à des groupes paramilitaires impliqués dans le long conflit armé colombien. Cette juridiction a décidé de ne pas poursuivre Ivan Cepeda et s'est plutôt penchée sur les accusations pesant sur Alvaro Uribe, soupçonné d'avoir contacté d'anciens combattants emprisonnés pour qu'ils mentent en sa faveur. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le Figaro
28-07-2025
- Politics
- Le Figaro
Colombie: verdict pour l'ex-président Alvaro Uribe accusé de subornation de témoins
Il est aussi visé par une plainte pour son implication supposée dans plus de 6.000 exécutions et disparitions forcées de civils imputées à l'armée sous sa présidence. Un tribunal colombien rend lundi son verdict dans une affaire de subornation de témoin visant l'ancien président Alvaro Uribe (2002-2010), le premier chef de l'État colombien à être poursuivi par la justice pénale. L'homme politique de 73 ans risque jusqu'à 12 ans d'emprisonnement. L'affaire remonte à 2012. L'ex-président accuse alors un sénateur de gauche, Ivan Cepeda, de chercher à obtenir de faux témoignages le liant aux paramilitaires en guerre contre les guérillas de gauche entre les années 1990 et le début des années 2000. Publicité Mais cela se retourne contre lui: la Cour suprême s'abstient de poursuivre M. Cepeda et la justice commence au contraire à enquêter sur M. Uribe, le soupçonnant d'avoir lui-même tenté de manipuler des témoins - d'ex-combattants de groupes armés emprisonnés - pour discréditer son adversaire. En 2020, la justice ordonne finalement son arrestation. Une «vengeance politique» La figure de la droite colombienne affirme avoir simplement souhaité les convaincre de dire la vérité et voit dans le procès, ouvert en mai 2024, le produit d'une «vengeance politique». Plus de 90 témoins se sont présentés à la barre. L'enquête, ouverte en 2018, a connu de nombreuses péripéties. Plusieurs ministres de la Justice ont cherché à mettre fin aux poursuites, jusqu'à l'arrivée à la tête du ministère de Luz Camargo, nommée par le président de gauche Gustavo Petro, elle-même ancienne membre d'une guérilla et ouvertement adversaire de M. Uribe. Le parquet affirme disposer de preuves à l'encontre de la version d'Alvaro Uribe, en particulier du témoignage d'un ancien paramilitaire. «Nous avons besoin d'une énorme victoire l'année prochaine», a lancé l'ancien président dans un discours d'une heure, dimanche, à Medellin, sa ville natale du nord-ouest colombien, en référence à l'élection présidentielle de 2026, tout en critiquant le gouvernement Petro. L'ancien président a par ailleurs été entendu dans le cadre d'une enquête préliminaire sur le meurtre d'agriculteurs par des paramilitaires en 1997, alors qu'il était gouverneur du département d'Antioquia (nord-ouest). Il est aussi visé par une plainte pour son implication supposée dans plus de 6.000 exécutions et disparitions forcées de civils imputées à l'armée sous sa présidence. Publicité Lors de son mandat, Alvaro Uribe a mené une campagne militaire contre les cartels de la drogue et la guérilla des Farc qui, en 2016, a signé un traité de paix avec son successeur Juan Manuel Santos.