23-07-2025
Cette nouvelle loi pourrait faire perdre 1 milliard à la Suisse
Face aux projets de loi sur le renseignement, la société genevoise gèle ses investissements en Suisse. Un milliard pourrait nous échapper. Publié aujourd'hui à 21h25
Le fondateur et directeur général de Proton, Andy Yen, ne mâche pas ses mots au sujet de la révision de la loi sur le renseignement proposée par le conseiller fédéral Beat Jans.
LAURENT GUIRAUD/TAMEDIA
En bref:
La société tech genevoise Proton , qui compte 100 millions d'utilisateurs dans le monde, vient d'annoncer le lancement de sa propre intelligence artificielle générative baptisée Lumo.
Cette IA promet une confidentialité absolue grâce à un chiffrement renforcé, positionnant Proton comme une alternative européenne face aux géants américains et chinois du secteur (Google Gemini, ChatGPT, DeepSeek).
Paradoxalement, ce leader des communications sécurisées annonce ce mercredi dans «Le Temps» sa décision de geler tous ses investissements stratégiques en Suisse, notamment ceux dédiés au développement de cette nouvelle IA. Loi sur le renseignement
Dans une interview avec le quotidien, Andy Yen, directeur de Proton, se justifie en évoquant les risques liés à la révision de la loi sur le renseignement proposée par le conseiller fédéral Beat Jans. Selon lui, ce projet imposerait une « surveillance de masse» qui rendrait ses services en Suisse «moins privés que ceux de Google».
Une loi déjà critiquée lors de sa mise en consultation en avril dernier, le directeur s'était dit «prêt à quitter Genève » lors d'un entretien diffusé dans nos titres. Un milliard d'investissements
Conséquence concrète: les 100 millions de francs prévus pour développer l'infrastructure de Lumo seront investis en Allemagne et en Norvège plutôt qu'en Suisse.
Bien que la refonte de l'ordonnance rencontre de nombreuses oppositions et que rien ne soit encore décidé, Andy Yen dénonce l'absence d'assurances de la part de Beat Jans face à ses inquiétudes. L'urgence technologique ne permettant pas d'attendre, cette décision décrite comme «irréversible» a été prise.
Cependant, cet investissement initial ne représente que «10% du total» que le patron de la tech ambitionne de déployer. Il prévoit l'investissement de plus de 1 milliard de francs d'ici à la fin de la décennie.
Et la Suisse reste encore dans la course: «J'aimerais pouvoir réinvestir les 900 millions restants ici, à Genève», assure-t-il au «Temps». Mais l'avenir de ces fonds dépendra de l'évolution de la situation politique suisse. Les autorités fédérales réagiront-elles à ce signal envoyé?
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Autres newsletters Sonia Imseng est journaliste au sein de la rédaction numérique. Elle couvre l'actualité, la société et la culture. Elle a aussi travaillé pour Femina, la RTS, Le Temps, Le Courrier. Plus d'infos @SoniaImseng
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