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«Ici on ne manifeste pas» : l'État refuse d'ouvrir une nécropole de tirailleurs sénégalais pour un hommage jugé trop politique
«Ici on ne manifeste pas» : l'État refuse d'ouvrir une nécropole de tirailleurs sénégalais pour un hommage jugé trop politique

Le Figaro

time18-07-2025

  • Politics
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«Ici on ne manifeste pas» : l'État refuse d'ouvrir une nécropole de tirailleurs sénégalais pour un hommage jugé trop politique

L'Office national des combattants et des victimes de guerre (OnacVG) a refusé d'ouvrir la nécropole dite du Tata sénégalais de Chasselay (Rhône), dédiée aux tirailleurs africains, à une délégation de militants voulant y tenir une cérémonie d'hommage jugée trop politique. Ils sont restés à la porte de la nécropole. Ce vendredi 20 juin, une délégation de militants associatifs parisiens s'est déplacée jusqu'au Tata sénégalais de Chasselay (Rhône), ce cimetière où reposent 196 tirailleurs africains massacrés par les nazis en 1940. Issus des collectifs Coordination 75 des sans-papiers et La Marche des solidarités, ils n'ont pu accéder à l'intérieur de ce lieu de mémoire, leur demande ayant été refusée par l'Office national des combattants et des victimes de guerre (OnacVG), en raison de la coloration politique cet hommage. Cette décision a été jugée inadmissible par plusieurs élus La France Insoumise, dont Aurélien Taché, député du Val d'Oise et président du groupe d'amitié France-Sénégal à l'Assemblée nationale. «C'est avec une profonde tristesse et un sentiment de honte pour la France que j'ai appris que vous aviez délibérément interdit l'accès au Tata sénégalais de Chasselay, le 20 juin dernier, à un groupe de personnes venues s'y recueillir», a-t-il écrit à la directrice de l'OnacVG, exigeant des excuses publiques. «L'État a délibérément humilié les personnes présentes, ajoute un élu local de la commune de L'Arbresle, Sébastien Majerowicz, sur laquelle a eu lieu une partie du massacre du 20 juin 1940. L'objectif de ces personnes, pour certaines descendantes de soldats, était de se recueillir avec gravité et dignité sur les tombes du Tata sénégalais». Dans les messages annonçant l'évènement, les militants parisiens et Sébastien Majerowicz (LFI) ont aussi critiqué le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau (LR), accusé de «rafles» au lendemain du lancement de son opération anti-migrants pour laquelle 4000 policiers, gendarmes, douaniers et militaires ont été déployés dans les gares. C'est justement cette coloration politique qui a motivé le refus de l'OnacVG. Publicité Un hommage trop politique ? «Le Tata sénégalais est ouvert à l'occasion de cérémonies commémoratives mais pas dans le cadre de manifestation, indique la préfète du Rhône, Fabienne Buccio, dans un courrier adressé au député l'ayant interpellée ainsi qu'à ses collègues LFI du Rhône. En effet, une manifestation à caractère officiellement politique, présentée par ses organisateurs comme une mobilisation générale en solidarité avec les 'tirailleurs d'aujourd'hui qui résistent contre le racisme au pouvoir' ne peut être considérée comme une cérémonie d'hommage ou une commémoration.» «Ici on ne manifeste pas, il y a un devoir de mémoire pour ces soldats sacrifiés pour la France», a déclaré le maire Jacques Pariost qui a accueilli les militants dans sa commune. Il les a conduits devant la nécropole, leur a présenté le lieu et son histoire, et a promis de déposer la gerbe de fleurs laissée à l'extérieur. Il a aussi évoqué un précédent en 1996, quand une cérémonie similaire s'était «très mal passée». «C'est peut-être pour ça que le gouvernement n'a pas voulu», a-t-il esquissé. À lire aussi «Honte et indignité» : Macron s'insurge après des dégradations dans une nécropole dédiée aux tirailleurs sénégalais Les militants ont quant à eux regretté de ne pas avoir pu entrer dans la nécropole pour leur cérémonie d'hommage, finalement tenue devant les grilles du Tata. «Les organisateurs de la manifestation ont été prévenus en amont de cette fermeture», précise la préfecture du Rhône. Elle rappelle aussi que l'OnacVG a déjà eu l'occasion de fermer des lieux de mémoire à des manifestations politique, notamment au Mont Valérien.

Créolisation du français: LFI veut désormais que la francophonie rompe avec «l'héritage colonial»
Créolisation du français: LFI veut désormais que la francophonie rompe avec «l'héritage colonial»

Le Figaro

time17-07-2025

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Créolisation du français: LFI veut désormais que la francophonie rompe avec «l'héritage colonial»

Dans une tribune publiée le 16 juillet, Nadège Abomangoli et Aurélien Taché appellent à refonder la francophonie autour d'une langue «créolisée», portée par l'Afrique, loin de la conception actuelle qu'ils jugent «élitiste» et «héritée de la colonisation». Voilà qui s'appelle en remettre une couche. Dans une tribune publiée hier 16 juillet dans l'hebdomadaire antilibéral Politis, Nadège Abomangoli, vice-présidente insoumise de l'Assemblée nationale, et le député LFI du Val-d'Oise Aurélien Taché, appellent à «en finir avec une certaine idée de la francophonie». Laquelle? Celle qu'ils décrivent comme «élitiste, réduite à des sommets diplomatiques stériles et à une image nostalgique d'une France coloniale idéalisée.» Quelques jours plus tôt, le député du Val-d'Oise présentait à l'Assemblée nationale un rapport d'information sur la francophonie, appelant à rompre avec «toute forme d'impérialisme culturel». Et de conclure: «L'avenir ne pourra qu'être anti-impérial et décolonial». Ce rapport qu'il a mis deux ans à établir, en auditionnant 200 acteurs engagés dans la francophonie (diplomates, artistes, linguistes et universitaires), s'inscrit dans la continuité du colloque sur la francophonie organisé par Aurélien Taché en juin, resté dans les mémoires pour la sortie remarqué de Jean-Luc Mélenchon sur la créolisation. Publicité De là, la polémique. Pourtant, leur contre-offensive se pose en victime. Ce ne serait pas eux qui chercheraient la controverse, mais «la droite conservatrice, friande de polémiques réactionnaires et de frayeurs à peu de frais », toujours prompte à «épier les moindres faits et gestes de LFI pour y déceler les signes d'une organisation anti-France», comme on peut lire au début de la tribune. Le français sans la France ? «Cette approche folklorique et néocoloniale ne mène nulle part», expliquent les élus de la France insoumise. Mais où nous invitent-ils à aller? Que proposent-ils exactement? La vision est claire : il s'agit de défaire l'autorité symbolique du «français de France». Ce n'est qu'ainsi qu'il sera possible d'aller vers une nouvelle vision de la francophonie comme «espace politique fondé sur un principe d'égalité entre les peuples», un espace où le français de France, langue «créolisée», n'est qu'un idiome parmi les autres. Leur argument central? «La langue française est multiple, elle appartient à tous ceux qui la parlent et elle évolue.» Selon certaines prévisions, en 2050, 70% des francophones dans le monde vivront en Afrique. Parmi eux, 90 % seront des jeunes. Les langues vivent, se transforment, s'infusent de leurs usages. Mais de ce constat linguistique que personne ne remettra en cause, LFI tire une conclusion radicale: puisque les locuteurs francophones sont désormais majoritairement étrangers, et demain majoritairement africains, la France ne peut plus revendiquer aucun rôle central dans la définition de la langue française. «La langue française appartient donc bien à ces 350 millions de locuteurs, qui font vivre cette langue commune, l'enrichissent, la modifient et lui permettent d'être autre chose qu'un "patrimoine précieux" voué au rabougrissement identitaire d'une droite aux illusions décadentistes.» Dès lors, la France ne doit plus transmettre, mais se taire. Elle ne doit plus faire autorité, mais se dissoudre dans une agora linguistique globale. Comme l'écrivent les députés : «Le français n'est pas pour nous un héritage figé à préserver via des institutions de France, à Paris, comme l'Académie française, mais un levier de coopération autour de grands projets collectifs – scientifiques, maritimes, spatiaux – et de valeurs partagées : décolonialisme, anti-impérialisme et paix.» Ils dénoncent ainsi cette «hiérarchie symbolique» qui placerait le «français parisien» au sommet. La langue «s'étend» mais «ne se décentre pas» La question est délicate. Hélène Carrère d'Encausse, regrettée secrétaire perpétuelle de l'Académie française, résumait cela dans Le Figaro par une formule très juste, expliquant que «la langue française ne se décentre pas, elle s'étend.» Et d'ajouter: «C'est cela, la francophonie, c'est notre richesse et il est de notre responsabilité collective d'y participer et de l'accompagner. Tous les francophones sont beaucoup plus attentifs à la langue française que nous ne le sommes, hélas, en France ». Publicité À ceux qui osaient suggérer que le français serait désormais « moins français que francophone », elle répondait sans trembler : «Non, certainement pas. La langue française est notre patrimoine, et elle est éternelle. Les francophones ont une passion pour la langue française. C'est la langue de Voltaire, de Chateaubriand, etc. La francophonie est comme une famille, on ressemble beaucoup à ses parents, un petit peu moins à ses grands-parents et ainsi de suite, mais c'est le français qui est la langue de la francophonie. Et c'est cela qui a séduit des centaines de millions de personnes à travers le monde, et le mouvement ne cesse de s'amplifier.»

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