logo
#

Dernières actualités avec #AvoineBeaumont

Une entraîneuse d'Avoine-Beaumont suspendue provisoirement après l'interview de Kaylia Nemour dans « L'Équipe »
Une entraîneuse d'Avoine-Beaumont suspendue provisoirement après l'interview de Kaylia Nemour dans « L'Équipe »

L'Équipe

time3 days ago

  • Sport
  • L'Équipe

Une entraîneuse d'Avoine-Beaumont suspendue provisoirement après l'interview de Kaylia Nemour dans « L'Équipe »

En réaction à la parution de témoignages dénonçant des abus de la part des entraîneurs d'Avoine-Beaumont, dont celui de Kaylia Nemour, dans « L'Équipe », la Fédération française de gymnastique a décidé de suspendre à titre conservatoire Georgeta « Gina » Chirilcenco, dans ses fonctions auprès de l'équipe de France juniors. « On était tellement tous sous emprise. La phrase préférée de Marc et Gina, c'est : ''La gym de haut niveau, c'est comme ça''. » Kaylia Nemour, qui s'est longuement confiée sur les méthodes en vigueur à Avoine dans un entretien accordé à L'Équipe, a été entendue par la Fédération française de gymnastique. Dans un communiqué, la présidente de la FFG, Dominique Merieux, a indiqué « suspendre à titre conservatoire Madame Georgeta Chirilcenco de ses fonctions d'encadrement à l'occasion du Festival Olympique de la Jeunesse Européenne », dans une « logique de précaution », bien que Gina Chirilcenco « demeure présumée innocente », tient à préciser Merieux. « Nous sommes pleinement conscients des conséquences que cette décision peut avoir sur certaines gymnastes, en pleine préparation », poursuit la Fédération, qui précise dans son communiqué qu'elle « apportera toute l'attention et l'accompagnement nécessaires pour sécuriser leur parcours de haut niveau ». « (Mais) aucune médaille ne justifiera jamais le silence, les compromissions ou la souffrance. Aucune pression, aucun calcul, aucune attaque ne nous fera reculer. Notre responsabilité est claire : protéger les gymnastes aujourd'hui et demain », conclut Dominique Merieux, la présidente élue en novembre dernier. Le mari de Georgeta, Marc Chirilcenco, directeur technique avoinais, a réagi en dénonçant « une nouvelle mascarade » et une « cabale qui recommence », lors d'une interview accordée à la Nouvelle République.

« Chaque matin, j'ai une boule au ventre » : à Avoine-Beaumont, la tension monte d'un cran
« Chaque matin, j'ai une boule au ventre » : à Avoine-Beaumont, la tension monte d'un cran

L'Équipe

time6 days ago

  • Sport
  • L'Équipe

« Chaque matin, j'ai une boule au ventre » : à Avoine-Beaumont, la tension monte d'un cran

Les témoignages de Kaylia Nemour et de licenciés d'Avoine-Beaumont s'inscrivent alors que l'enquête judiciaire se poursuit autour du club de Marc et Gina Chirilcenco. Après trois ans de bras de fer, la Fédération française de gymnastique semble jouer l'apaisement avec le club d'Avoine-Beaumont, multiple champion de France. Gina Chirilcenco, qui y officie avec son mari Marc, a ainsi été réintégrée au staff de l'équipe de France dès les Championnats d'Europe juniors 2024, où deux de ses protégées avaient participé au titre collectif, Elena Colas étant même sacrée en individuel. Quelques mois plus tard, un autre joyau du club, l'Algérienne Kaylia Nemour, devenait championne olympique aux barres asymétriques. Une performance majuscule qui aurait dû rejaillir sur ses entraîneurs... Si la jeune femme de 18 ans n'avait choisi de s'éloigner d'Avoine. Victime de nombreuses attaques par son ancien club, elle a décidé de s'exprimer. Une voix qui porte sans doute plus que les quelques anonymes qui avaient jusque-là osé lever le voile sur un environnement clos et dur. Début 2022, le médecin fédéral Pierre Billard alertait sur « des situations de mise en danger d'autrui » et « une suspicion d'emprise générale », la Fédération avait alors effectué un signalement à la mi-mai 2022, entraînant l'ouverture de plusieurs procédures, dont une enquête administrative menée localement et qui a absous le club et ses entraîneurs, cette dernière concluant même à un « acharnement de la Fédération française de gymnastique » contre Avoine. Mais, dans l'interview qu'elle nous a accordée, Nemour ose utiliser ce terme d'emprise. Alors qu'un livre sera publié en fin d'année, qui racontera son histoire, elle parle déjà d'humiliations. Et si elle réfute les violences physiques, d'autres gymnastes ou leurs parents affirment qu'elles existent. Plusieurs ont évoqué de tels faits dans le cadre d'une enquête judiciaire qui se poursuit depuis trois ans. Les gendarmes multiplient les auditions, même si Marc et Gina Chirilcenco n'auraient toujours pas été convoqués à ce jour. La procureur de Tours n'a pas souhaité faire de commentaire. Des SMS édifiants Le couple de techniciens sait souffler le chaud et le froid : jeudi, ils avaient invité plusieurs de leurs gymnastes chez eux, pour profiter de leur piscine et du jacuzzi. Les sourires sur les visages juvéniles tranchent avec d'édifiants SMS que l'on a pu consulter : « Chaque matin, j'ai une boule au ventre », écrit une jeune internationale ; « Rappelle-toi que c'est une secte », insiste une maman ; « Peur de la compétition, peur de Marc et la douleur, moi, maman, je ne dors plus », s'inquiète une autre. « Ma fille écrivait qu'elle avait envie de sauter du balcon » La maman d'une jeune gymnaste La mère d'une petite fille de 11 ans, sous couvert d'anonymat, confie : « Un jour, elle fait un stalder (élément aux barres asymétriques), elle m'a expliqué qu'elle a ressenti "comme si (sa) peau se déchirait sur la fesse". Elle l'a dit aux entraîneurs qui ne l'ont pas cru : "ça suffit, c'est dans ta tête." Elle ne pouvait même plus s'asseoir sur sa chaise à l'école ou à la cantine. Ma fille écrivait qu'elle avait envie de sauter du balcon. Je l'ai emmenée voir la psychologue. J'ai pleuré pour avoir une échographie qui a révélé une déchirure à l'insertion de l'adducteur, avec un épanchement de sang. Aucun entraîneur ne s'est excusé de ne pas l'avoir crue, juste qu'ils allaient s'adapter. Quand ils lui ont dit qu'elle pouvait quand même faire des barres, elle est restée devant, tétanisée et mutique. Et l'entraîneur a mis ses maniques à la poubelle. » Des situations comme celle-ci ne sont pas uniques. Une enfant souffre d'une fracture du coude, une technicienne lui retire son attelle et la force à tendre son bras ; une autre multiplie les crises d'angoisse quotidiennes, Gina Chirilcenco convainc sa maman de se taire : « Elle m'a dit que ce qui se passait dans la salle devait y rester, qu'il ne fallait pas que ma fille pleure à l'école, parce qu'il y avait une nouvelle directrice, qu'elle ne devait pas parler à la maîtresse, parce qu'elle ne voulait pas perdre ce sport-études qu'elle a mis tant de temps à construire. J'avais fini par me sentir coupable de l'impact que mes paroles pourraient avoir sur les autres gymnastes. Alors je fâchais ma fille. » Jusqu'à cette ultime crise d'anxiété : par peur d'aller au gymnase, la petite s'était enfermée dans les toilettes de l'école. Un membre du staff du club, qui l'a quitté depuis, a alors dit à la mère que tout était lié à la gym, qu'elle devait retirer sa fille pour la protéger. Aucune plainte déposée à ce jour Comment est-il possible que rien n'ait réellement filtré, que tout le monde accepte ces méthodes d'un autre âge ? Ici, on inculque aux enfants et leurs parents que ce qu'ils vivent est normal et nécessaire pour accéder au haut niveau. Présidents successifs du club, les pères de Youna Dufournet, de Carolann Héduit, puis la mère de Kaylia Nemour, toutes médaillées européennes et/ou mondiales, ont défendu le club. «Je culpabilise de ne pas avoir protégé mes filles, de ne pas avoir vu et de ne pas avoir protégé les autres enfants alors que j'étais présidente » Stéphanie Nemour, ancienne présidente du club Quand sa fille lui a parlé en début d'année, Stéphanie Nemour a été bouleversée. « Depuis huit ans, j'ai défendu corps et âme les entraîneurs, j'ai confié mes enfants avec une telle confiance. Je culpabilise de ne pas avoir protégé mes filles, de ne pas avoir vu et de ne pas avoir protégé les autres enfants alors que j'étais présidente », souffle-t-elle. Elle a récemment démissionné, comme trois membres du bureau, et c'est désormais le beau-frère de Marc Chirilcenco qui occupe le poste de président. Le 12 mai, Stéphanie Nemour a été convoquée par le major qui diligente l'enquête judiciaire, elle a été entendue pendant six heures et demie et risque de potentielles poursuites. Elle aurait aussi pu porter plainte, ne l'a pas fait. D'ailleurs, s'il y a eu des signalements, aucune plainte n'a été déposée à ce jour. À lire aussi Nemour : «Je n'oublierai jamais d'où je viens, ni ce que j'ai vécu» De Jesus Dos Santos : «J'aurais tellement aimé être moi-même» Viktor Gyökeres: «Je suis à la table des meilleurs attaquants du monde» Merlier-Milan, un duel entre finesse et puissance

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store