6 days ago
En Bretagne, les algues vertes envahissent de nouveau la baie de Douarnenez
Rarement les marées vertes n'ont aussi (tristement) bien porté leur nom en baie de Douarnenez. La célèbre plage du Ris, à cheval entre Douarnenez et Kerlaz (Finistère), qui offre une vue splendide sur la baie et la cité sardinière, s'est littéralement métamorphosée en pelouse géante.
Un échouage massif d'algues vertes, rarement observé depuis des dizaines d'années a touché le Ris. Trois jours avant, c'était la plage de Trezmalaouen, à Kerlaz (où on a pu compter 50 à 60 cm d'épaisseur d'algues par endroits) et encore avant, les plages de Kervel et de Saint-Anne-La-Palud à Plonévez-Porzay.
Les habitants n'ont pu que constater, impuissant,
le retour en force des algues
bien moins présentes l'an dernier. Sylvain Ballu, responsable du suivi des marées vertes au Centre d'études de valorisation des algues à Pleubian (Côtes-d'Armor), indiquait déjà mi-juin au
Télégramme
, que la surface couverte par les algues vertes en baie de Douarnenez était alors de 70 à 80 % supérieure à la moyenne pluriannuelle sur 25 ans.
La faute à la météo et à un cumul de facteurs climatique : des coups de chaleur quasi-estivaux au printemps, le réchauffement de la température de l'eau et un hiver plus doux avec moins tempêtes cette année. Sans parler
des écoulement de nitrates d'origine agricole
sur le bassin-versant.
Jean Hascoët
, président de l'association Baie de Douarnenez Environnement (BDZE), avait récemment lancé une pétition demandant aux autorités compétentes de revoir
la validation d'extension de deux élevages porcins
sur le bassin versant de la baie. L'association mettait en cause le Parc naturel marin d'Iroise et son fonctionnement.
Les bénévoles n'en démordent pas
: « Il y a un vrai problème et un manque d'expertise. L'équipe du Parc marin (premier parc marin de France à faire cohabiter scientifiques, marins-pêcheurs et institutionnels), qui est censé protéger l'environnement, n'a pas vraiment d'équipe technique ou scientifique ».
Pour Jean Hascouët, « cet échouage massif est une réaction épidermique de la baie devant la façon éhontée dont les gens et les pouvoirs publics font l'autruche. Les plages se réveillent et font malheureusement prendre conscience de la gravité de la situation ».
L'association rappelle que voilà 15 jours, à Plonévez, le lieu de décharge des algues vertes ramassées avait dû fermer à cause des forts taux de sulfure d'hydrogène (H2S), qui risquaient de mettre en péril les ramasseurs. Le spectre des baies de Saint-Brieuc et de Lannion hante Douarnenez.