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Rencontre avec le réalisateur Matias Carlier, primé à Visions du Réel
Rencontre avec le réalisateur Matias Carlier, primé à Visions du Réel

24 Heures

time29-07-2025

  • Entertainment
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Rencontre avec le réalisateur Matias Carlier, primé à Visions du Réel

Accueil | Culture | Cinéma & séries | Ce jeune Français issu des écoles d'art suisses raconte la genèse de son documentaire «Toute ma vie» et discute du métier de réalisateur en Suisse. Publié aujourd'hui à 09h33 Matias Carlier, réalisateur de 27 ans primé à la dernière édition du festival Visions du Réel. STEEVE IUNCKER-GOMEZ En bref: Avril 2025, Matias Carlier , un jeune réalisateur français ayant fait ses études en Suisse romande, reçoit la Mention spéciale au festival du film documentaire Visions du Réel pour «Toute ma vie», un long métrage produit par Bande à Part Films, qui suit pendant trois ans la trajectoire compliquée de Noah, un jeune lausannois passionné de vélo en rupture avec son environnement. Un thème qui lui est cher, et qui est récurrent dans son œuvre. Portrait. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. De la science au cinéma Une année d'études en faculté d'astrophysique à Paris aura suffi à Matias Carlier. Après avoir étudié la Terre et les planètes, c'est sur sa passion première qu'il jette son dévolu: le cinéma. Direction la Suisse romande, et plus précisément l'École cantonale d'art de Lausanne. Après trois ans d'études, et comme il est de coutume à la fin du bachelor, il réalise en 2021 son premier film: «La fièvre» . «Au départ, je ne connaissais pas grand-chose au format documentaire, et encore moins à la thématique de l'adolescence, explique le jeune réalisateur. C'est durant ma deuxième année d'études que j'ai découvert les deux, en réalisant un documentaire sur une dizaine de jeunes. En les rencontrant, en leur parlant et, surtout, en les écoutant, j'ai été surpris par leur spontanéité.» «La fièvre» met en scène les histoires que ces ados lui ont narrées, parlant à la fois d'amour et de solitude. Un court métrage de vingt-cinq minutes sélectionné notamment à Winterthour, Berlin et même Palm Springs. Accompagné de Lionel Baier après ce succès, Matias Carlier se voit proposer de réaliser un documentaire télévisé sur une bande de jeunes lausannois qui font du vélo en wheeling. Mais tout ne se passe pas comme prévu: «Le rendu était très générique et je me sentais bloqué par le format TV, déplore le jeune réalisateur. On a donc abandonné le projet.» Mais dans cette expérience, il rencontre Noah, un jeune casse-cou féru de deux-roues au parcours compliqué. Un nouveau documentaire se dessine alors. «Ça raconte autre chose que la Suisse carte postale» «Quand j'ai découvert Noah, j'ai tout de suite compris qu'il avait une grande sensibilité, qu'il ne faisait pas semblant devant la caméra et que le vélo n'était pas juste une activité, mais que c'était vital pour lui, relate Matias Carlier. J'ai ensuite rencontré sa mère et sa sœur, et j'ai senti qu'il y avait une réalité à raconter.» Le tournage de «Toute ma vie» , initialement prévu pour quelque mois, dure finalement trois ans, durant lesquels Matias Carlier suit Noah dans son quotidien. Entre problèmes avec la justice et conflits familiaux, ce dernier s'échappe sur les routes à vélo en rêvant d'une vie plus simple. «Noah vivait en foyer depuis ses 6 ans, explique le réalisateur. Ce qui m'a paru intéressant là-dedans, c'est que ça raconte autre chose que la Suisse carte postale, ça parle d'une réalité plus marginalisée qu'on n'a pas toujours l'habitude de voir, même si les foyers ne sont pas le centre de ce documentaire.» Le projet prend soudain une dimension plus intimiste. Après deux ans de tournage, Matias Carlier reçoit un appel de la petite sœur de Noah. «Elle m'a dit que ça faisait trois jours que sa famille était sans nouvelles de lui et qu'il dormait dans la rue. Leur mère s'était fait hospitaliser, il n'avait pas la clé de chez lui et s'était fait expulser de son foyer, il n'avait nulle part où aller. Je l'ai donc accueilli chez moi, à Genève, pour la soirée.» Le lendemain, le réalisateur reçoit un appel de l'assistante sociale de Noah, qui lui demande de l'accueillir le temps qu'une place en foyer se libère. Il restera une semaine. «Jusque-là, j'étais rentré dans la vie de Noah pour la documenter. Je le retrouvais pour le filmer, alors que là, c'est lui qui rentrait dans la mienne. J'ai donc sorti mon caméscope, qui a donné un nouveau souffle au film, avec une partie plus nerveuse et rapide.» Conditions précaires Captivant, «Toute ma vie» est sélectionné en compétition nationale à Visions du Réel, et sera même primé par une Mention spéciale. «Ce qui a touché le public, c'est le regard sincère et sans filtre d'un adolescent rarement écouté et la réelle relation de confiance entre un jeune et un cinéaste, affirme le réalisateur. Et Noah a une présence incroyable à l'écran, où il se montre à la fois drôle, touchant et imprévisible, avec toutes ses contradictions. On est obligé de l'aimer et de le suivre, même si on ne le comprend pas toujours. Ce format laisse place à la réflexion, et le spectateur peut vraiment ressentir les doutes et les émotions du protagoniste.» Matias Carlier parle de la réalité du métier de réalisateur en Suisse. STEEVE IUNCKER-GOMEZ Ce nouveau succès lui confirme qu'il avance dans la bonne direction. Même si en Suisse, être réalisateur, ce n'est pas si facile. «Je n'arrive pas à en vivre pour l'instant, donc j'enchaîne les jobs alimentaires, confie Matias Carlier. Toutefois, j'y trouve d'une certaine manière mon compte. C'est certes très contraignant, mais ça nourrit aussi mes inspirations. Mais les coupes budgétaires à venir, notamment concernant la redevance radio-TV, vont encore plus compliquer la situation.» Obstiné et convaincu malgré tout, Matias Carlier reviendra courant 2026 avec deux nouveaux projets, dont son premier long métrage de fiction. Cinéma Romand Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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