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« Le numéro 10 est en voie de disparition » : Isco décrypte son jeu, l'apport de Zidane et sa renaissance au Betis
« Le numéro 10 est en voie de disparition » : Isco décrypte son jeu, l'apport de Zidane et sa renaissance au Betis

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time2 days ago

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« Le numéro 10 est en voie de disparition » : Isco décrypte son jeu, l'apport de Zidane et sa renaissance au Betis

L'Espagnol Isco, ancienne star déchue du Real Madrid, a retrouvé de sa superbe au Betis Séville. À 33 ans, ce meneur de jeu à l'ancienne carbure à l'amour du jeu et à la liberté. Son poste : « Mes inspirations ? Zidane, Ronaldinho, Iniesta, Xavi » « J'ai commencé à jouer dans mon quartier (Arroyo de la Miel, au sud de Malaga). Dans la rue, on apprend et on vit le foot différemment qu'en centre de formation. J'ai directement commencé comme meneur de jeu. J'aime porter le ballon, dribbler, donc c'est là où je me sens le mieux. Mes inspirations ? Zidane, Ronaldinho, Iniesta, Xavi... Leur football était beau, presque magique. Malheureusement, le numéro 10 est en voie de disparition. Le football d'aujourd'hui est plus physique et les systèmes utilisés par les entraîneurs nous sacrifient peu à peu. Pour moi, le système qui valorise le mieux un numéro 10, c'est le 4-2-3-1. J'ai de la chance, c'est celui du Betis Séville et de l'équipe nationale. Le Barça aussi continue à croire en ce poste, on le voit avec Dani Olmo ou Pedri. Un bon 10, c'est le chef d'orchestre d'une équipe. Pour en être un, il faut sentir le jeu, savoir quand ralentir ou accélérer, où se placer et à quel moment... C'est nous qui dictons le tempo. » Son instinct : « Je ne prépare jamais mes matches » « Numéro 10 est un poste très instinctif. Je ne prépare jamais mes matches, je ne suis pas du genre à étudier mon vis-à-vis. Une fois sur le terrain, j'analyse tout. Je cherche la zone idéale pour ressortir le ballon et faire mal à l'adversaire. En fonction de ce que je remarque, j'ajuste mon placement. L'idée est faire dézoner le numéro 6. Quand je vois qu'il me colle trop, je m'écarte du jeu, je me rapproche de l'aile. S'il me suit, ça laisse un espace libre pour un coéquipier. Le tout, c'est de sentir le jeu et de s'adapter. Même chose avec les dribbles. Je marche à l'instinct. Ma tête sait ce que le jeu demande. Mon geste préféré, c'est la "croqueta" (dribble en double contact, popularisé par Andrés Iniesta). Je tente souvent la roulette à la Zidane, aussi. (Rires.) Ma vision du jeu est en grande partie innée. Le plus important, c'est d'apprendre à anticiper, de savoir ce que tu vas faire avant de recevoir le ballon. Sur le terrain, ça va à une vitesse folle. Si tu réfléchis trop, tu le paies. » Sa polyvalence : « On sous-estime ma capacité à défendre » « Au Real Madrid (de 2013 à 2022), avec des joueurs comme Gareth Bale, Cristiano Ronaldo et Karim Benzema, il était quasi impossible d'installer un meneur. Notre rôle de footballeur est aussi de nous adapter au système, à nos coéquipiers, à ce que l'entraîneur demande. À plusieurs moments de mes années madrilènes, j'ai dû reculer en 8, jouer un peu ailier gauche... Et ça l'a fait. Entre bons joueurs, on est obligés de bien s'entendre ! Lors de mes premières années avec Ancelotti (2013-2015), j'ai montré que j'étais capable de faire de très bons matches ailleurs qu'à mon poste. Pourtant, dans les médias, j'ai entendu que je ne défendais pas assez... Je trouve qu'on me sous-estime sur ce point. Je pense être de ces joueurs qui donnent l'impression de ne pas défendre, mais qui, en réalité, le font. Peu importe où on m'a positionné, j'ai toujours fait de mon mieux. Mais, bien sûr, ça reste en 10 que vous avez vu le meilleur Isco. » Son utilisation par Zidane : « Il a changé le système pour moi » « Zidane a été le seul entraîneur à Madrid qui a misé sur moi à mon poste naturel. Il a changé le système pour me placer meneur, derrière Cristiano Ronaldo et Benzema. J'étais un électron libre, je devais jouer dans les espaces que laissaient les autres milieux (Toni Kroos, Luka Modric et Casemiro). Et ça a très bien marché. J'ai adoré ça. La première saison complète de Zidane, en 2016-2017, a été ma meilleure sur le plan individuel et collectif (13 buts, 10 passes décisives, toutes compétitions confondues). On gagne la Liga et la Ligue des champions. Nous étions une vraie équipe, sur et en dehors du terrain. J'ai été très heureux à Madrid. J'y ai vécu des expériences inoubliables, remporté beaucoup de titres... Même si certains disaient que j'avais un profil "Barça-compatible", aller au Real était la bonne décision. Je serai à jamais reconnaissant envers le club. » Son passage à vide : « Je suis seul responsable de mon échec » « L'entraîneur avec qui j'ai eu le plus de mal, c'était Solari (en 2018-2019). Je revenais du Mondial avec une appendicite et, je ne sais pas, peut-être qu'il préférait un autre joueur ou que je n'étais pas à la hauteur. Des entraîneurs t'apprécient plus que d'autres, c'est le foot. Après ça, à Madrid, tout a été plus compliqué pour moi. Quand on n'est pas bien mentalement, ça se ressent dans son jeu. J'étais dans une mauvaise passe sportive et personnelle. Je ne savais pas comment rebondir. Le seul responsable de mon échec, c'est moi. Au Séville FC (août-décembre 2022), ça n'a pas marché non plus. L'atmosphère au club n'a pas aidé. Là-bas, je n'ai eu de problèmes qu'avec Monchi (le directeur sportif, avec qui il a eu une grosse altercation). À partir de là, j'ai décidé de prendre du temps pour moi (il est resté sans club entre janvier et juillet 2023). Me retrouver, récupérer, retrouver ma force mentale. Forcément, j'ai eu des moments de doute. Mais je ressentais une sorte de dette envers moi-même. Je ne pouvais pas terminer ainsi. J'ai travaillé dur pour retrouver mon niveau. On me dit souvent que j'aurais dû faire une meilleure carrière. On ne le saura jamais. J'ai fait du mieux que j'ai pu, je suis fier de mon parcours. Enfant, je n'aurais jamais pu imaginer vivre ce que j'ai vécu. » Sa renaissance au Betis : « Pellegrini, coach le plus important de ma carrière » « Retrouver mon niveau n'a pas été une surprise. Je savais qu'en me faisant confiance et en travaillant, ça reviendrait. La présence de Manuel Pellegrini m'a convaincu de venir au Betis. Il est l'entraîneur le plus important de ma carrière. Il m'a lancé à Malaga en 2011 et m'a donné confiance et amour. Et c'est pareil ici. J'ai la chance d'avoir un coach qui croit en ce poste de 10. Il me conseille de rester toujours au plus près du ballon et m'accorde une grande liberté de mouvement. De plus, cette saison, pour la première fois, j'ai été nommé capitaine, une immense fierté. Je vis l'une des périodes les plus heureuses de ma carrière. Je me sens très aimé par le club, mes coéquipiers et les fans. » Son avenir : « Jouer pour m'amuser » « Les conseils de l'entraîneur m'aident encore à comprendre comment mieux aider l'équipe. Par exemple, je pense pouvoir faire plus de passes décisives en jouant plus proche de la surface adverse. Les stats ne m'obsèdent pas (12 buts et 11 passes décisives, toutes compétitions confondues, en 2024-2025). Je préfère bien jouer sans marquer que marquer et mal jouer. Ma philosophie restera la même : jouer pour m'amuser. Peut-être que ça finira par me faire retrouver la sélection régulièrement (il a fêté sa 39e cape en finale de la Ligue des nations, une première depuis juin 2019). Mais je ne me prends pas la tête. Je reviens d'une grave blessure (fracture du péroné entre mai et septembre 2024), alors je savoure chaque jour de ma vie de footballeur, tant que mon corps la supporte. Mon dernier objectif ? Que ce soit moi qui me retire du football et non le football qui se retire à moi. » À lire aussi Comment Le Havre a perdu son phénomène Pourquoi Feio n'est (déjà) plus l'entraîneur L'Allemagne, un mur à faire tomber Un bilan contrasté

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