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Retour de festival: au Paléo, l'herbe hésite entre pâturage helvétique et prairie texane

Accueil | Culture | Festivals | Le deuxième jour s'est ouvert sous les nuages et dans la bande-son pareillement ouatée de Black Sea Dahu et de Texas. Le calme avant Will Smith… Publié aujourd'hui à 21h00 Sharleen Spiteri, de Texas, en action mercredi sur la grande scène. Chantal Dervey La météo menace, mais elle est bien la seule. Après la séance de marteau-piqueur de la veille sous le martellement mécanique des basses de Justice et des semelles de son public, la plaine de l'Asse a bien le droit d'espérer un peu de répit. Et Paléo, mercredi, de s'éveiller au son de guitares pas trop vicelardes. Black Sea Dahu Ça tombe bien, celles d'Olympic Antigua au Club Tent jouent un rock graissé de soul, idéal pour les grasses matinées très tardives, du genre qui s'achèvent à 16 h. Les portes s'ouvrent, le public s'étire comme un long bâillement, mais se laisse volontiers attraper par le groove confortable du groupe valaisan. Qui partage avec une autre formation suisse la tâche de démarrer la soirée, à ceci près que Black Sea Dahu (car c'était lui) s'est vu offrir la scène Vega et sa quinzaine de milliers de places disponibles! Un joli cadeau du Paléo, qui illustre la solidité acquise notamment en Allemagne par le groupe zurichois. Mais qui réclame pas mal de talent pour occuper un tel espace pour l'heure très vide. Black Sea Dahu, beaucoup de cheveux sur scène. Chantal Dervey Épaulé par un trio de violonistes, le quintette né dans l'élan folk des années 2010 et le succès de Mumford & Sons fait montre d'une assurance impressionnante face à un exercice pas facile. D'autant plus que le groupe au nom de drôle d'animal évite le chemin trop balisé de ses chansons les plus connues pour explorer des textures fragiles et des tempos en pointillé, dont la classe musicale ne lui interdit pas de signaler à la fois un prochain concert aux Docks lausannois (le 30 avril 2026) et la vente… de chaussettes faites à la main par les membres, «une bonne idée s'il pleut», assure une musicienne. On mettra cet excès de jubilation commerciale et de pessimisme météorologique sur le compte du plaisir – partagé – de Black Sea Dahu à tenir la «petite» grande scène. La batteuse de Texas. Chantal Dervey Cela dit, sur la «grande» grande scène, une autre chanteuse explose d'un même enthousiasme. Sharleen Spiteri débarque face à la foule éparse mais grossissante avec l'énergie d'une néophyte. Depuis 1989 pourtant, Texas est l'infatigable bretteur écossais d'un rock FM sans écharde, aux refrains radiophoniques à souhait, qui ne feront jamais trembler les classiques, mais tapissent agréablement un festival au public très large, venu aussi bien pour les Écossais que pour Jean-Louis Aubert et Will Smith – le grand écart, donc. Pour l'anecdote, Paléo avait déjà une formation écossaise pour invitée, la veille, version new wave avec Simple Minds. Mais si ces derniers, impériaux, attendirent la fin du concert pour dégainer leurs tubes, Texas attaque illico avec «I Don't Want a Lover», histoire de rappeler qu'ils colorièrent aux aussi la bande-son des années 80. Autre point commun: les deux groupes ont confié les clés du rythme à une batteuse, renversante chez Simple Minds, solide chez Texas, bien suffisamment pour lancer «Summer Son» et espérer que l'été ne flanche pas: Paléo a encore quatre jours à tenir. Nyon, jusqu'au 27 juillet. Plus de Paléo François Barras est journaliste à la rubrique culturelle. Depuis mars 2000, il raconte notamment les musiques actuelles, passées et pourquoi pas futures. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.