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Le Figaro
3 days ago
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«C'est une occasion unique !» : ces jeunes en service civique qui défilent le 14 juillet sur les Champs-Élysées
«C'est un aboutissement symbolique du service civique !», s'exclame Jean-Baptiste. Le jeune homme âgé de 20 ans a effectué une mission de six mois à la mairie de Paris, rattaché au service de propreté de la ville. Cette année, il fait partie des 18 jeunes en mission de service civique qui défileront ce lundi 14 juillet sur les Champs-Élysées. Créé en 2010, le service civique a fait sa première apparition au sein du défilé de la fête nationale en 2013. Cette année, c'est le thème du Bleuet de France qui guidera ce défilé. Il s'agit d'un symbole de la mémoire et de la solidarité envers les anciens combattants. C'est pourquoi, parmi les 18 jeunes sélectionnés, beaucoup sont engagés dans des missions « Mémoire et Citoyenneté ». C'est le cas d'Émelyne, dont le service civique s'est déroulé à l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre, de septembre à mai dernier. «L'objectif était de transmettre la mémoire au sein de lieux de commémoration», explique celle qui intégrera un master d'histoire à l'UPEC à la rentrée. Après une licence d'histoire, Émelyne a choisi de faire une année de césure pour s'engager. «Je voulais choisir une mission en lien avec l'histoire et le patrimoine. Et la médiation est un métier qui m'intéresse, donc il m'est apparu comme une évidence de m'engager dans la transmission de la mémoire», explique-t-elle. C'est au début du mois de mai, seulement quelques jours après la fin de son service civique, qu'Émelyne reçoit un mail plutôt inattendu. «On me proposait de défiler le 14 juillet. J'ai accepté sans me poser de questions, en pensant que c'était une occasion unique et inoubliable qui ne se représenterait pas». «Un honneur et une fierté» Les jeunes se sont entraînés toute la semaine du 7 juillet sur la place de la Concorde de 7h30 à 8h15, puis de 13h30 à 17h l'après-midi dans un centre d'entraînement, aux côtés des forces armées. «On se réveille tôt, les horaires sont assez denses. Mais c'est nécessaire pour arriver à de bons résultats», affirme Émelyne. Ils profitent également de visites culturelles, d'ateliers, d'activités collectives et de rencontres institutionnelles. Adélaïde, de son côté, est en service civique à la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris depuis décembre et jusqu'à la fin du mois de septembre. «Je souhaitais faire quelque chose d'utile et d'opérationnel, en lien avec des valeurs de cohésion», explique la jeune femme de 25 ans. Lors de son service civique, elle effectue tous types de missions de secours aux victimes, et réalise des gardes de 24 heures 3 à 4 fois par mois. Elle prend ainsi la place d'un pompier dans un véhicule de secours et d'assistance aux victimes. Lorsqu'elle reçoit un appel de la personne en charge des services civiques de la brigade, Adélaïde est loin d'en imaginer la raison. «Je pensais que c'était simplement pour des éléments administratifs. Et puis elle m'a demandé ce que je faisais du 7 au 14 juillet». Elle rejoint alors les entraînements avec enthousiaste, et se dit «très excitée» à l'idée de défiler. «Ce matin, on a assisté au défilé de toutes les armées, c'était incroyable. Généralement, on les voit à la télé, ça n'a rien à voir. C'est un honneur et une fierté de pouvoir faire partie de tout ça», se réjouit-elle. «On a pu assister au défilé en avant-première» Le service civique peut aussi être une alternative temporaire aux études pour certains jeunes. «Après le bac, j'ai fait une prépa ECG au lycée Le Rebours , qui s'est très bien passée. Mais au moment des concours, je n'ai pas eu les écoles que je voulais. Les inscriptions pour la fac étaient déjà passées, et je me suis retrouvé sans formation scolaire. J'ai donc choisi d'occuper mon temps utilement en m'engageant auprès de la mairie de Paris», raconte Jean-Baptiste. Son service civique a commencé en février et prendra fin au début du mois d'août. Ses missions consistent à promouvoir le tri et le recyclage, mais aussi participer à la médiation entre acteurs locaux dans le 12e arrondissement. «Je présente le tri sélectif dans des immeubles, je distribue des sacs pour les déchets alimentaires... Le service civique m'a permis à la fois de garder une activité sociale et de m'engager». Et lorsqu'il est choisi pour défiler, le jeune homme se sent reconnaissant. «C'est très symbolique pour moi d'y participer», affirme-t-il. Stressés avant le grand jour ? Les trois jeunes volontaires se disent plutôt confiants. «Je ne le suis pas pour le moment, même si ça viendra peut-être après !», s'exclame Adélaïde. Pour ce qui est de Jean-Baptiste, l'expérience est un peu différente. «Je suis passé de la prépa, un milieu stressant, au service civique, un univers beaucoup plus détendu. Donc c'est vrai que le stress lié au défilé peut faire surgir de mauvais souvenirs. Mais la pression n'est que motivante !». Très optimiste, Émelyne affirme quant à elle se sentir «tranquille», même si «le stress se fera peut-être ressentir le jour J». Et de conclure : «On a pu assister au défilé en avant-première, voir les coulisses. Et on aura l'occasion de le vivre différemment du grand public, c'est vraiment magnifique».


Le Figaro
3 days ago
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Au défilé du 14 Juillet, La Marseillaise sera chantée par Yvard, le rocker à la gueule cassée
L'ancien gendarme, 48 ans, rompu aux opérations antiterroristes extérieures, mène aujourd'hui carrière dans la musique. Les téléspectateurs du défilé du 14 Juillet se souviennent rarement du nom du chanteur ou de la chanteuse qui chante La Marseillaise. Cette année, quand il s'avancera face à la tribune présidentielle en veste Napoléon dessinée par le couturier Romain Courret, jean noir et bottes carmin, Yvard, le rocker à la gueule cassée, ne devrait laisser personne indifférent. Sa voix chaude qui hurle sa vie fracassée fait frissonner. Cet ancien gendarme a mené près de 200 missions à haut risque dans l'antiterrorisme et les opérations extérieures. À 48 ans, il en est revenu vivant, dit-il, mais « mort de l'intérieur ». À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour Pour se reconstruire, il s'est lancé dans la musique. Avant La Marseillaise, Yvard interprétera On sera là. Ces paroles de réconfort écrites à Noël par Jean-Jacques Goldman s'adressent aux blessés qui ne peuvent plus servir la nation comme avant. Face aux menaces de Moscou, Jean-Jacques Goldman a pris conscience que la paix éternelle depuis la chute du mur de Berlin relève du passé. L'icône, retirée de la vie publique depuis vingt-cinq ans, a spécifiquement demandé à Yvard de la chanter. Ensemble, ils l'ont enregistré à Paris dans le studio préféré de Céline Dion. Jean-Jacques Goldman a offert ses droits d'auteur au Bleuet de France, l'association qui aide les soldats attaqués en mission et les victimes du terrorisme. L'idée est de rattraper la notoriété des « poppies », ces coquelicots portés par les Britanniques, chaque 11 novembre. Publicité Si David est bien le prénom d'Yvard, Thurisaz est un pseudonyme. Son nom de scène est un clin d'œil à Ivar le Désossé, un grand chef viking lui aussi porteur d'un handicap. Né en 1976, Yvard est un Breton qui a l'amour de l'océan. Sportif de haut niveau, sélectionné au niveau national en basket et en athlétisme, il pensait s'engager dans les commandos marine. Un amiral lui a conseillé les troupes d'élite de la gendarmerie. Parti en mission dès 1997, il s'est illustré par son sang-froid face au danger et son rôle fédérateur au sein de l'escadron. Par deux fois, il a été grièvement blessé. Et puis il y a eu les violentes manifestations des « gilets jaunes », dont il est sorti le coude fracassé. Des démons dont on fait des chansons Si les chirurgiens louent sa résilience, le plus dur reste le syndrome du stress post-traumatique. Missions en Irak, souvenir des enfants comoriens dévorés par les requins en tentant de rejoindre Mayotte en pirogue… Devoir se mettre en congé longue maladie en 2018 a été particulièrement difficile à accepter. « Je suis entré par conviction dans ce métier, ne plus être utile a été terrible, » dit-il. Il a donc fait du rock aux titres évocateurs : Kalachnikov, c'est le Bataclan ; Kanuméra, la Nouvelle-Calédonie. La musique est sa nouvelle raison de se lever le matin. « Le retour vers la joie de vivre est difficile. Je me bats chaque jour, c'est énergivore », témoigne-t-il. La nuit, il fait des cauchemars. Le jour, il est en hypervigilance. Il s'est construit une vie simple mais active. Outre une cinquantaine de concerts par an, il compose dans son studio en Dordogne.