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Booking.com face à une action en justice menée par plus de 10.000 hôteliers européens
HOTELLERIE - L'offensive des hôtels. va faire face à une action juridique collective lancée par plus de 10.000 hôteliers européens, rapporte The Guardian jeudi 7 août. Le but : obtenir réparation pour les pertes causées par l'utilisation des clauses « meilleures prix » pendant vingt ans.
Celles-ci interdisaient aux hôtels de proposer des logements à des tarifs inférieurs sur leur propre site internet, afin que les clients n'aillent pas réserver directement chez eux après avoir trouvé leur référence sur
C'est l'Association des hôtels, restaurants et cafés d'Europe (Hotrec), représentant le secteur au sein de l'UE, qui intente l'action en justice. Elle est soutenue par plus de 30 associations hôtelières nationales. Selon The Guardian, ce procès devrait être l'un des plus importants jamais intentés dans le secteur hôtelier européen. Il sera traité par un tribunal néerlandais et coordonnée par la fondation Hotel Claims Alliance.
« C onditions injustes et coûts excessifs »
« Plus de 10 000 hôtels ont déjà rejoint l'initiative paneuropéenne visant à réclamer une indemnisation pour les pertes financières causées par l'utilisation par de clauses illégales de 'meilleur prix' », a déclaré l'Hotrec dans un communiqué, cité par le média britannique.
Les plaignants veulent obtenir une indemnisation pour les dommages subis entre 2004 et 2024. C'est en effet le 19 septembre 2024 que la Cour de justice de l'Union européenne a émis un arrêt qui stipule que la clause « meilleur prix » est illégale. La plateforme basée à Amsterdam, a ainsi supprimé ces clauses en Europe conformément à la loi européenne sur les marchés numériques.
« Les hôteliers européens souffrent depuis longtemps de conditions injustes et de coûts excessifs. Il est temps de s'unir et d'exiger réparation », a déclaré le président de l'Hotrec, Alexandros Vassilikos, cité par le Guardian et dénonçant les « pratiques abusives sur le marché numérique » en Europe.
Des déclarations « incorrectes et trompeuses » pour Booking
a qualifié ces déclarations d' « incorrectes et trompeuses » dans un communiqué, ajoutant que la plateforme n'avait pas reçu de « notification formelle d'un recours collectif ».
Selon elle, l'arrêt de la CJUE n'a pas jugé que les clauses de « meilleur prix » de étaient anticoncurrentielles, mais « a simplement déclaré que de telles clauses relèvent du champ d'application du droit de la concurrence de l'UE et que leurs effets doivent être évalués au cas par cas ».
L'entreprise s'était défendue en évoquant son « engagement en faveur d'une concurrence loyale », où, dit-elle, « les clauses de parité passées servaient à favoriser des prix compétitifs plutôt qu'à les restreindre ».