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Le sentiment « doux-amer » de voir Brad Marchand soulever la coupe
(Québec) Brad Marchand et Patrice Bergeron ont passé presque 15 ans ensemble chez les Bruins de Boston. Dans l'uniforme noir et jaune, ils ont gagné la Coupe Stanley en 2011. L'un a succédé à l'autre dans le rôle du capitaine.
Leur amitié se passant depuis longtemps de présentation, le Québécois s'est logiquement réjoui en voyant le Néo-Écossais gagner la Coupe Stanley il y a quelques semaines. Mais il n'a pu s'empêcher d'avoir un pincement au cœur de le voir y parvenir avec les Panthers de la Floride.
« C'est doux-amer », a expliqué un Bergeron amusé, jeudi, en marge du Pro-Am Sun Life, match caritatif présenté au Centre Vidéotron de Québec – un évènement qu'il a d'ailleurs lui-même contribué à mettre sur pied avec Simon Gagné et qui en était cette année à sa 17e présentation.
« Je suis vraiment content pour lui, mais ç'a fait drôle de le voir soulever la coupe avec une équipe différente, a-t-il précisé. C'était aussi un moment spécial puisqu'il l'a gagnée plus vieux, avec une famille et des enfants… Je suis vraiment heureux de son accomplissement. »
Il ne semblait, par ailleurs, pas particulièrement jaloux de son ex-coéquipier lorsqu'il a mentionné qu'après avoir célébré (en grand) le triomphe de son nouveau club, Marchand, 37 ans, était retourné à sa préparation estivale en vue du camp d'entraînement en Floride.
Il a encore le feu sacré, il veut continuer… C'est beau à voir !
Patrice Bergeron
Le fait qu'il s'agisse spécifiquement des Panthers n'a pas contribué à atténuer les sentiments conflictuels de Bergeron. C'est contre cette équipe qu'il a conclu sa carrière de 19 saisons dans la LNH, au printemps 2023, après que les Bruins eurent gaspillé de 3-1 au premier tour des séries éliminatoires.
Il rend néanmoins rendu hommage à une équipe « qui mérite tout ce qui revient ».
« Ce qu'ils ont accompli, gagner la Coupe Stanley deux fois de suite, c'est quelque chose, a-t-il reconnu. C'est devenu l'équipe à battre au cours des dernières années. »
Passion
Du reste, Patrice Bergeron n'a pas dérogé du plan qu'il avait établi au moment de prendre sa retraite.
PHOTO WINSLOW TOWNSON, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON
Patrice Bergeron
Comme il l'avait expliqué à La Presse il y a un an et demi, il se consacre désormais à sa famille, sans regret par rapport à son illustre carrière sur la glace.
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Cela ne l'empêche pas, malgré ce « pas de recul », que le hockey demeure pour lui « une passion qui sera toujours là ». Il ne suit plus les activités de la LNH autant qu'avant, dit-il, mais il a toujours un œil sur ses Bruins.
Il croit d'ailleurs que ceux-ci rebondiront après une campagne décevante qui les a vus terminer au 28e rang du classement général l'an dernier et procéder à plusieurs échanges à la date limite des transactions. De vieux routiers comme Brandon Carlo, Charlie Coyle et, bien entendu, Brad Marchand, ont alors été troqués contre des joueurs plus jeunes et des choix au repêchage.
L'organisation a depuis ajouté quelques éléments, notamment le rugueux Tanner Jeannot, dont l'ADN semble drôlement compatible avec celle de son nouveau club.
« Ç'a été un petit creux de vague, mais c'est cyclique… ça arrive au hockey, a noté Patrice Bergeron. Les Bruins sont une rare équipe à être restée compétitive très longtemps, alors on espère qu'après ce petit reset, ils seront de retour et prêts à compétitionner. J'ai encore une grande confiance envers les joueurs, dont certains que j'ai côtoyés longtemps. Et je connais bien le nouvel entraîneur [Marco Sturm]. Je pense que ce sont tous des changements positifs qui les aideront à revenir au sommet du classement. »
L'objectif est probablement ambitieux, et l'on pourrait arguer que les Bruins auraient drôlement besoin, pour y arriver, de l'aide d'un joueur de centre supplémentaire, même s'il est âgé de 40 ans.
Mais ce dossier-là, comme on le sait, est clos, et rien ne pourra le rouvrir. Pas même la douleur de voir Brad Marchand gagner la Coupe Stanley avec les Panthers.