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« Elle agit comme un épouvantail terrible par rapport à son fils » : Véronique Rabiot, un ovni dans le monde du football français
« Elle agit comme un épouvantail terrible par rapport à son fils » : Véronique Rabiot, un ovni dans le monde du football français

L'Équipe

timea day ago

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« Elle agit comme un épouvantail terrible par rapport à son fils » : Véronique Rabiot, un ovni dans le monde du football français

Agente d'Adrien, son fils cadet, et figure controversée, Véronique Rabiot défie les codes d'un milieu masculin et incarne, à sa manière, les contradictions d'un monde féroce. Son coup de sang le plus spectaculaire date du 28 juin 2021. À Bucarest, l'équipe de France s'incline aux tirs au but face à la Suisse, en huitièmes de finale de l'Euro (3-3, 4-5 aux t.a.b.). Chaleur, nervosité, invectives entre joueurs : la tension se diffuse partout dans le stade. Quand Kylian Mbappé manque la tentative qui scelle l'élimination des Bleus, Véronique Rabiot ne parvient plus à contenir sa colère. Dans la tribune des familles, elle s'en prend à Wilfrid Mbappé sans se soucier des regards. Furieuse de l'arrogance supposée du fils de ce dernier, elle l'invite fermement à le recadrer. La scène est surréaliste. « Sur le coup, j'étais en colère, raconte Fayza Lamari, la mère de l'attaquant français. Ce qu'elle disait n'avait pas de sens, elle criait dans les oreilles de Wilfried. C'était la goutte d'eau. Je suis allée la voir. J'ai haussé le ton, je ne pouvais pas la laisser parler ainsi devant Ethan, qui avait 14 ans à l'époque. Je lui ai demandé de nous laisser tranquilles. Mais elle me criait dessus, ce n'était pas très constructif. » Il a fallu du temps pour que la discorde s'évapore : « Elle ne m'a pas dit bonjour pendant longtemps, et puis c'est passé, les relations sont de nouveau cordiales. Ce sont des choses qui arrivent dans des moments d'émotion, tu ne peux pas reprocher éternellement des choses à quelqu'un pour une minute trente de déviation. J'ai du respect pour cette femme. » Véronique Rabiot est un ovni dans le monde du football français. Avec la mère de Mbappé, elles sont les seules femmes à conduire la carrière de joueurs aussi prestigieux. Mais autant la mère du capitaine des Bleus, ancienne handballeuse professionnelle, a toujours été immergée dans le monde du sport, autant Rabiot a dû s'affranchir de tout. « Elle détestait le foot, raconte Philippe Kontostavlos, l'homme qui a adressé Adrien à Manchester City, en 2008. Mais elle posait beaucoup de questions. Elle sait se servir des gens quand cela l'arrange, et elle a appris. Elle a commis des erreurs, Adrien aurait pu avoir une meilleure carrière, mais c'est vrai qu'elle a su manoeuvrer dans un milieu qu'elle ne connaissait pas du tout. » Une situation « très, très compliquée » Quoi qu'il en soit, elle divise. Certains la critiquent avec une grande virulence - « Elle envoie chier tout le monde, ça agace, forcément », dit un agent -, d'autres admirent sa force de caractère et son parcours. « On vient tous de milieux difficiles mais il y a des cas plus compliqués que d'autres, et Adrien en est un », raconte un ancien dirigeant du Paris-SG. « Sans entrer dans les détails, poursuit Kontostavlos, ils étaient dans une situation financière et personnelle très, très compliquée. Adrien n'avait même pas été retenu par l'INF Clairefontaine, et il y a eu ce coup de pouce du destin, j'ai réussi à convaincre City de le prendre. » Véronique Rabiot vit alors à Créteil avec ses deux plus jeunes fils (*). Séparée du père des enfants, Michel Provost - décédé en 2019 après avoir été atteint pendant douze ans d'un syndrome d'enfermement qui l'a laissé paralysé -, elle les élève seule et traverse des difficultés financières considérables. « Mais je ne l'ai jamais entendue se plaindre de ça, raconte Arnaud Péricard, son ancien avocat, devenu un ami. Elle a beaucoup de pudeur, c'est vraiment une femme de valeur. Malheureusement, personne ne sait vraiment la lire. » Un jour, elle a eu cette phrase magnifique : « Dans le football, tout le monde ment et tout le monde sait que tout le monde ment. » Cela laisse peu de doutes sur la considération qu'elle porte à un univers qui ressemble parfois à un grand cirque. « Elle ne se mélange pas, elle dit bonjour une fois sur deux, donc ça fait souvent jaser dans les familles de joueurs, raconte le membre de la famille d'un international français. Mais elle a tellement dû se battre pour les siens que tout le monde admire et respecte ce côté-là. Elle a vraiment deux visages, en fait. Quand tu arrives à discuter avec elle, elle peut être très prévenante, vraiment gentille. C'est juste que de temps en temps, les fils se touchent et alors là, elle n'a plus de filtre. » « Mais bon, ajoute ce témoin, c'est aussi une femme qui se retrouve dans un milieu de machos. Elle ressent sans doute le besoin d'impressionner à travers sa posture. » « Quand il a fallu protéger son gamin, je trouve qu'elle l'a bien fait, et c'est tout à son honneur » Fayza Lamari, la mère de Kylian Mbappé « Quand il a fallu protéger son gamin, je trouve qu'elle l'a bien fait, et c'est tout à son honneur, poursuit Lamari. On a l'impression qu'une maman ne peut pas exister professionnellement parlant. Un père, ça ne pose aucun problème. Une mère, si. Elle n'a pas tout bien fait mais c'est extrêmement dur d'être une femme dans ce milieu et elle en a pâti, c'est évident. » « Il faut voir comment on parlait d'elle il y a dix ans, ajoute encore Péricard. On l'a quasiment traité de prostituée. Elle en a souffert. Mais elle a toujours pris tous les coups, et c'est ce qui a permis à Adrien de se protéger de beaucoup de choses. » « C'est mon bouclier » : Adrien Rabiot défend sa mère Véronique Un verbe acéré, le sens de la formule : quand Rabiot pique, c'est souvent brutal, et toujours adressé aux puissants. Un jour, elle s'en prend au PSG : « Adrien est prisonnier. Il est même otage du PSG. Bientôt, c'est au pain sec, à l'eau et au cachot. » Un autre, au président de la Fédération française de football : « Tout à fait droit dans mes bottes, je vous le dis : Monsieur Le Graët est un menteur. » En mars, après les insultes indécentes du public du Parc des Princes à son égard, elle fustige cette fois le rôle de Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG : « Pensez-vous qu'on peut faire entrer des banderoles de cette taille sans que personne ne soit au courant ? Il les a planquées où le gars ? Dans son slip ? » Nature peinture, Rabiot n'a peur de rien. Caractère volcanique, incontrôlable et néfaste à la carrière de son fils ? Femme courageuse, intelligente et protectrice ? Les analyses diffèrent. « Elle agit comme un épouvantail terrible par rapport à son fils, affirme un agent qui exerce sur le marché international. Autant son fils peut donner envie à des grands clubs de le prendre, autant dès qu'ils commencent à parler avec la mère, il y a beaucoup de gens qui s'écartent. Au bout du deuxième rendez-vous, elle leur dit où et comment doit jouer son fils. Les gars prennent peur. » « L'histoire n'est pas facile, et pas seulement par rapport au papa. J'ai toujours eu un rapport très sincère avec elle » Leonardo, ancien directeur sportif du PSG Ancien directeur sportif du PSG, Leonardo a permis à Adrien Rabiot, 30 ans désormais, de signer son premier contrat professionnel, en juillet 2012. Il ne partage pas ce point de vue : « Il y a eu beaucoup de complicité et beaucoup de respect entre nous, parce que je sais aussi ce qu'ils ont vécu. L'histoire n'est pas facile, et pas seulement par rapport au papa. J'ai toujours eu un rapport très sincère avec elle, très direct, c'était fluide. Quand on a signé ce premier contrat, c'était quelque chose de nouveau pour elle. Mais elle a bien compris les choses, sans excès. Elle est très franche, moi aussi. Ils ont une manière de conduire la carrière d'Adrien que l'on peut aimer ou ne pas aimer mais ils le font avec beaucoup d'honnêteté. » Adrien Rabiot, une saga parisienne Mis à l'écart de décembre 2018 à mai 2019 par le PSG lorsqu'il a refusé de prolonger son contrat, Rabiot s'est alors entraîné avec Laurent Fournier. Lui aussi conserve un excellent souvenir de sa relation de travail avec le joueur et sa mère : « Moi qui suis assez difficile, je peux vous dire que je n'ai eu aucun souci avec elle, au contraire. » « En fait, le problème, avec elle, c'est toujours l'argent » Philippe Kontostavlos, ancien recruteur de Manchester City L'autre reproche qui accompagne la personnalité de Véronique Rabiot concerne son rapport à l'argent et son appât prétendu du gain. « Avec les dirigeants de Manchester City, c'était compliqué, se souvient Kontostavlos. Ils me disaient : "Philippe, on n'en peut plus, ce n'est jamais assez avec elle". C'est Véro, quoi. C'est toujours l'escalade. Il fallait toujours aller réclamer une rallonge au club et moi, je faisais la balle de ping-pong. Elle a dit qu'ils n'avaient pas respecté leurs engagements mais ce n'est pas vrai. La vérité, c'est qu'elle ne se plaisait pas à Manchester, et c'est pour cela qu'ils sont partis au bout de six mois. En fait, le problème, avec elle, c'est toujours l'argent. À City, à Paris, à la Juve, partout, ça a été la même histoire. » Les insultes de Sabatini En quinze ans, Véronique Rabiot, dont la générosité s'exprime dans des actions volontairement discrètes, s'est créé quelques inimitiés profondes. Le 31 mars, Walter Sabatini, qui fut l'un des plus grands dirigeants italiens, notamment à l'AS Rome, a accordé une interview à la Gazzetta dello Sport dans laquelle il expliquait avoir un seul regret dans sa longue carrière : Rabiot. « Et tout est de la faute de sa mère. L'année d'avant, le PSG m'avait donné plus de 30 M€ pour Marquinhos (en 2013), je ne pouvais pas recruter Rabiot libre. J'ai proposé une indemnité à Paris. Quand elle l'a su, elle est devenue folle. Elle haïssait le PSG, mais elle voulait peut-être aussi récupérer l'argent de l'indemnité de transfert, en plus de sa commission à 3 M€. Je me rappelle que Frederic Massara faisait la traduction, il avait honte de traduire toutes les insultes que je lui disais. » Femme d'argent ? Reproches illégitimes émis par des intermédiaires éconduits ? Là encore, les analyses se télescopent. « Elle protège Adrien, comme tous les agents de foot protègent leurs joueurs », dit Leonardo. « Je pense que la liberté a un prix, poursuit Fayza Lamari. Aujourd'hui, elle paie le prix de sa liberté. Quand elle s'occupe des intérêts d'Adrien, c'est aussi de l'argent qui ne circule pas dans le milieu donc ça ne plaît pas forcément à tout le monde. » Véronique Rabiot, l'indomptable mère et agente d'Adrien Victime de ses propres excès et de la cruauté d'un monde sans pitié, la mère du milieu de terrain de l'OM est une personnalité à part, sans filtre, qu'il ne faut pas chatouiller. Une femme complexe, qui étonne et détonne, comme lors de l'enregistrement d'un entretien accordé il y a quelques semaines à nos confrères de Complément d'Enquête, sur France 2, afin de témoigner sur Al-Khelaïfi. « C'était assez lunaire comme moment, raconte Tristan Waleckx, le présentateur de l'émission. Elle a instauré un rapport de force hallucinant. Je m'attendais à recevoir quelqu'un de tout à fait normal. Mais elle est arrivée comme une rock star, avec son sac Vuitton, ses avocats, son communicant. On avait l'impression de voir surgir Rihanna. Elle voulait nos questions avant, nos relances. On a vraiment cru qu'elle allait nous planter juste avant l'interview. En fait, je pense qu'elle a la sensation que soit on est avec elle, soit on est contre elle. À la fin, je me suis dit : "Mais c'est quoi ce personnage ?" Elle a un charisme incroyable, quelque chose, aussi, finalement, d'extrêmement touchant. »

La justice française refuse une seconde fois de remettre le prince Paul de Roumanie à Bucarest
La justice française refuse une seconde fois de remettre le prince Paul de Roumanie à Bucarest

Le Parisien

time09-07-2025

  • Entertainment
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La justice française refuse une seconde fois de remettre le prince Paul de Roumanie à Bucarest

Il est en plein cœur d'un conflit sur la succession royale. Pour la seconde fois, la cour d'appel de Paris a refusé de remettre le prince Paul de Roumanie à Bucarest, qui le réclamait pour exécuter une peine de prison dans une affaire de trafic d'influence . « J'ai toujours dit que je croyais en la justice française », a réagi Paul Philip Al Romaniei, dit Paul de Roumanie, 76 ans et descendant du roi de Roumanie Carol II, à l'issue du délibéré mercredi. « C'est un soulagement pour mon fils, qui a quinze ans, et mon épouse. Nous avons été persécutés pour quelque chose que nous n'avons pas fait », a ajouté le prince, cheveux blancs peignés en arrière et costume sombre. Le président de la chambre des extraditions de la cour d'appel de Paris a souligné que les autorités roumaines étaient fondées à délivrer un nouveau mandat d'arrêt mais qu'il revêtait « un caractère disproportionné ». Le juge a précisé qu'il ne se prononçait que sur la recevabilité du mandat d'arrêt, mais pas sur le fond de cette affaire. Il a également ordonné la levée du contrôle judiciaire auquel était soumis le prince depuis sa remise en liberté après une brève incarcération en avril . « Ce mandat d'arrêt est valable en France mais comme vous le savez, la Roumanie diffuse ce mandat d'arrêt dans les autres pays. Si vous franchissez les frontières, vous risquez d'être arrêté », l'a mis en garde le président. En avril 2024, Paul de Roumanie avait été arrêté à Malte, où il s'était rendu pour une cérémonie officielle. La justice maltaise avait finalement refusé sa remise à la Roumanie. Avec cette décision, la cour d'appel de Paris « met un terme à un acharnement procédural inacceptable et réaffirme sa fidélité aux principes fondamentaux de l'État de droit », a considéré l'avocate du prince, Miriame Laïchi. « C'est un refus clair, souverain et fondé opposé à une dérive judiciaire de plus en plus inquiétante de la part de l'État roumain », a-t-elle ajouté. Le descendant du roi Carol II, l'un des derniers rois de Roumanie, est accusé d'avoir œuvré avec une bande d'escrocs, à partir de 2006, pour récupérer des propriétés qu'il revendiquait en tant qu'héritier de la famille royale. En 1947, la famille royale a été chassée de Roumanie par les communistes et ses propriétés ont été confisquées. Des conflits perdurent sur les biens issus de la succession. Bucarest avait délivré un premier mandat d'arrêt à l'encontre du prince Paul en décembre 2020, au lendemain de sa condamnation à une peine de trois ans et quatre mois de prison pour trafic d'influence et complicité. Dans cette affaire, 18 personnes ont été condamnées et le préjudice pour l'État roumain a été estimé à au moins 145 millions d'euros. Mais la cour d'appel de Paris avait rejeté cette demande en novembre 2023, estimant que le droit à un procès équitable n'était pas respecté eu égard aux irrégularités des prestations de serment de deux des trois juges l'ayant condamné. Les autorités roumaines avaient délivré un nouveau mandat d'arrêt à l'encontre du prince en janvier, en s'appuyant sur la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) du 29 juillet 2024, rendue à la suite d'une question préjudicielle. La CJUE avait estimé que la décision de la justice française était « contraire au principe de confiance mutuelle » entre les pays européens en exerçant « un contrôle excessif » du fonctionnement du système judiciaire roumain, avait rappelé lors de l'audience en juin le président de la chambre des extraditions. L'avocat général avait requis la remise de Paul de Roumanie au nom du « principe de primauté de la justice européenne sur le droit national », écartant tout « acharnement ». Son avocate avait dénoncé, une nouvelle fois, « le plus grand scandale politique qu'une famille royale ait connu » en lien avec « le contentieux successoral ». Le père du prince, Carol Mircea Grigore, né en 1920, était un des fils de Carol II, roi de Roumanie de 1930 à 1940.

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