16-07-2025
Nvidia annonce relancer les ventes à la Chine d'un modèle de puces avancées pour l'IA
Les exportations de puces vers la Chine avaient été interdites ou restreintes, notamment celles permettant de développer des technologies d'IA de pointes. Mais la Chine reste un marché crucial pour le géant technologique américain.
C'est un tournant pour Nvidia. Le géant technologique américain a annoncé mardi 15 juillet reprendre les ventes à la Chine d'un modèle de puces avancées pour l'intelligence artificielle (IA), à la veille d'un déplacement de son PDG Jensen Huang à Pékin. «Nvidia a déposé des demandes pour vendre à nouveau le GPU Nvidia H20. Le gouvernement américain a assuré à Nvidia que les licences seraient accordées et Nvidia espère commencer les livraisons bientôt», a déclaré la société dans un communiqué.
Jensen Huang participera à cet évènement sur invitation des organisateurs, parmi lesquels le Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT). En mai, il avait qualifié d'«échec» les restrictions américaines à l'exportation de puces vers la Chine. «Les entreprises locales (chinoises, ndlr) sont très très talentueuses et très déterminées, et le contrôle des exportations leur a donné l'état d'esprit, l'énergie et le soutien du gouvernement pour accélérer leur développement», avait affirmé Jensen Huang lors du salon Computex à Taïwan.
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Sous la présidence de Joe Biden (2021-2025), les États-Unis ont interdit ou restreint les exportations des puces les plus sophistiquées vers la Chine, notamment celles permettant de développer des technologies d'IA de pointe et des superordinateurs. Le gouvernement de son successeur, Donald Trump, a récemment annulé de nouvelles restrictions à l'exportation de semi-conducteurs, qui auraient particulièrement pénalisé Pékin.
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«Potentiel de l'économie chinoise»
Ces nouvelles règles, qui devaient s'ajouter, à partir du 15 mai, à des contrôles déjà mis en place en 2022 et 2023, avaient été annoncées par le gouvernement de Joe Biden mi-janvier, quelques jours seulement avant la fin de son mandat. Mais le ministère américain du Commerce a remplacé ces nouvelles règles par des recommandations, qui «avertissent (...) le public des conséquences potentielles qu'induirait le fait de laisser des puces américaines être utilisées» pour développer des «modèles chinois d'IA».
La Chine est un marché crucial pour Nvidia, mais ces dernières années, le resserrement des exportations de Washington l'a confrontée à une concurrence plus rude de la part d'acteurs locaux tels que le champion local Huawei. Le géant américain envisage d'ouvrir un centre de recherche et développement (R&D) à Shanghai, avait révélé en mai le Financial Times. Jensen Huang s'était rendu en Chine en avril en pleine offensive de droits de douane lancée par Donald Trump. Il avait rencontré le maire de Shanghai, Gong Zheng, pour faire avancer ce projet de centre, toujours selon le Financial Times.
Il s'était également entretenu avec le vice-Premier ministre He Lifeng, à qui il avait dit apprécier «le potentiel de l'économie chinoise», d'après un média d'État. La croissance de l'économie chinoise a légèrement ralenti au deuxième trimestre, selon des données officielles publiées mardi, mais reste conforme aux prévisions, notamment grâce à des exportations vigoureuses. La Chine est confrontée à plusieurs défis pour atteindre son objectif de croissance «d'environ 5%» pour 2025, compliqué par le bras de fer commercial engagé par le président américain Donald Trump.