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«Un boute-en-train au grand cœur» : la douleur des proches après la mort de Matis, 19 ans, enseveli sous du goudron à 200 °C
Le jeune ouvrier est mort mardi sur un chantier de Sainte-Flaive-des-Loups, en Vendée. Il «mettait de l'argent de côté pour se lancer dans le streaming plus tard», selon sa mère.
Trois jours plus tard, le décès du jeune Matis, 19 ans, sur un chantier de réfection routière mardi aux alentours de 9 h 30 suscite l'incompréhension et la tristesse à Sainte-Flaive-des-Loups, en Vendée. Employé comme «brouetteur» depuis janvier, le jeune travailleur a été enseveli sous une benne déversant du bitume à plus de 200 °C, utilisé pour revêtir la chaussée.
Malgré l'intervention immédiate des secours et son évacuation en urgence absolue vers le CHU de Nantes, Matis n'a pas survécu. «Actuellement, c'est l'enfer sur terre», souffle sa maman, Murielle, auprès du Journal des Sables, annonçant qu'elle veut créer une association pour prévenir les accidents du travail.
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«Un vrai petit clown»
Originaire de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, Matis était le benjamin d'une fratrie de quatre. Fan de jeux vidéo, il avait choisi de devenir «brouetteur» sur des chantiers pour mettre de l'argent de côté et se lancer dans le streaming. Auprès du journal local, sa mère décrit un jeune homme joyeux. «Dans la vie de tous les jours, il avait la joie de vivre ! C'était un vrai boute-en-train», se remémore sa mère.
Deux jours après le drame, elle confie : «On ne dort plus, on ne mange plus… c'est l'enfer sur terre. À 18 h 16 (mardi), notre famille est décédée.» «Un jeune homme rempli d'amour et de bienveillance, écrit sa sœur Océane dans un hommage écrit sur une cagnotte lancée pour la famille. Toujours là pour aider et avec le sourire. Un vrai petit clown qui avait toujours LE MOT pour faire rire, pour redonner le sourire.»
Désireuse d'éviter un nouveau drame similaire, la mère de Matis envisage de fonder une association à son nom, dédiée à la prévention des risques professionnels et à la sensibilisation des travailleurs aux dangers du secteur. Une marche blanche devrait également être organisée dans les semaines à venir, à Sainte-Flaive-des-Loups, «pour dire stop à ces horreurs».
En 2023, selon l'Assurance Maladie, 759 décès ont été recensés en France suite à des accidents du travail, soit 21 de plus qu'en 2022, dans un contexte de plus de 700 000 accidents déclarés.