6 days ago
« Leur image de la police change » : ce centre de loisirs pour jeunes veut réduire la délinquance
Sur la base de loisirs de Saint-Leu-d'Esserent (Oise), aux cris de joie des baigneurs se mêlent ceux des adolescents du Centre de loisirs jeunes (CLJ) de l'Agglomération Creil Sud Oise (ACSO). Une trentaine de collégiens, ce jour-là, y suit un stage de sécurité routière. Et les rôles sont précis : ceux en trottinette électrique, et ceux qui jouent les panneaux.
Même la police nationale, qui encadre le tout, se prête au jeu. Le Major Bendjafer, créatrice du centre et de l'îlot pédagogique, un espace réservé au CLJ sur la base de loisirs, monte sur l'engin à deux roues puis se lance.
Elle double un enfant « sens interdit », dépasse un autre « interdiction de tourner à droite ». « Ah, ça fait quatre infractions en 30 secondes, c'est un record ! », plaisante un de ses collègues.
Le but de ce stage, mais aussi de tout le dispositif du CLJ, est de créer du lien tout en faisant de la prévention. « Ça leur permet de sortir du contexte du quartier, explique la directrice. Nos objectifs, c'est de leur inculquer les valeurs républicaines, la laïcité, le vivre-ensemble. »
Et c'est en passant par des activités ludiques que cela fonctionne, selon elle. « On fait souvent des activités canoë-kayak, continue la professionnelle. Ça leur apprend le goût de l'effort. Ce sont des enfants qui sont habitués à rester chez eux. Parfois marcher juste 20 mètres leur est impossible. »
« On mixe les villes et les quartiers »
Pour sa troisième année, le centre, qui est le seul de la région, affiche complet avec une quarantaine d'adhérents. Mais derrière l'objectif de prévention, le but du CLJ est de réduire la délinquance. « On mixe les villes, les quartiers, indique l'agent de police. Une fois qu'ils se connaissent, qu'ils se sont côtoyés, ils sont moins susceptibles de finir dans des rixes. »
Grâce à ce dispositif, la police nationale souhaite redonner confiance aux jeunes dans l'institution. « On veut les accompagner au mieux dans leur future vie de citoyen, continue-t-elle. Notre rôle c'est d'expliquer notre mission en tant que policiers. »
Et ce climat, permettant des « échanges libres », est essentiel selon la professionnelle. « Il faut leur montrer que nous sommes là pour les protéger, pas pour les réprimer de prime abord. Et on voit que leur image de la police change lors des stages. » Un travail de longue haleine pour le Major Bendjafer, qui confie devoir parfois « reprendre à zéro » quand un jeune ne vient pas dans le centre pendant un certain temps.
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