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La Presse
5 days ago
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Environ 2000 arrestations en lien avec les arnaques en ligne
Cette image publiée par l'Agence Kampuchea Presse vendredi montre des policiers et du matériel informatique saisi lors d'un raid contre un centre de cyberarnaques, dans la province de Kandal. Environ 2000 arrestations en lien avec les arnaques en ligne (Phnom Penh) Les autorités cambodgiennes ont arrêté 2000 personnes depuis que le premier ministre a ordonné lundi le renforcement de la lutte contre les centres de cyberarnaques, a indiqué vendredi un ministre à l'AFP. Agence France-Presse « Jusque-là, quelque 2000 suspects ont été arrêtés », a déclaré le ministre khmer de l'Information Neth Pheaktra, par ailleurs membre du comité spécialement constitué sur les escroqueries en ligne. « Le Cambodge va démanteler tous les réseaux d'arnaqueurs, qu'importe où ils se cachent », a-t-il insisté. La police a effectué des descentes dans des sites soupçonnés d'abriter ces activités illégales dans neuf provinces, dont la capitale Phnom Penh, a précisé le responsable. PHOTO AGENCE KAMPUCHEA PRESS, FOURNIE PAR ASSOCIATED PRESS Personnes arrêtées dans un immeuble de la province de Sihanoukville Parmi les personnes ciblées, se trouvent notamment des Chinois, des Vietnamiens, des Indonésiens et des Indiens. Au moins 226 Chinois ont été arrêtés, selon un rapport des forces de l'ordre. Certaines têtes pensantes de ces réseaux seront poursuivies au Cambodge, alors que beaucoup d'autres suspects seront bientôt expulsés du pays, a écrit la police. Le premier ministre Hun Manet a appelé les responsables politiques et les forces de l'ordre à « éradiquer toutes les activités de fraudes sur l'internet » dans leur juridiction, sous peine de les limoger. Les fermes à arnaques numériques ont pullulé en Asie du Sud-Est ces dernières années, générant des dizaines de milliards de dollars de revenus par an pour les réseaux criminels internationaux. Amnistie internationale a recensé plus de 50 centres au Cambodge, dans un rapport publié en juin. L'ONG a accusé le gouvernement khmer de fermer les yeux sur les atteintes aux droits de l'homme incluant l'esclavage, la traite des êtres humains, le travail des enfants et la torture.


Le Figaro
15-07-2025
- Politics
- Le Figaro
Conflit Cambodge-Thaïlande : «La France doit défendre la carte issue du traité de 1907»
TRIBUNE - La mort d'un soldat cambodgien, le 28 mai, dans la région de Mum Bei, une zone disputée, a déclenché une crise diplomatique entre Phnom Penh et Bangkok. Pour Pen Bona, ministre délégué auprès du premier ministre du Cambodge, un traité signé par la France stipule pourtant que ce territoire appartient à son pays. Pen Bona, ministre délégué auprès du premier ministre et chef du service des porte-parole du Gouvernement royal du Cambodge. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Pour les lecteurs français, le Cambodge, aujourd'hui, c'est avant tout un trésor culturel, des tours de grès d'Angkor au ballet khmer dont les danseuses impavides évoquent les mythiques apsaras. Mais c'est aussi un partenariat moderne entre nos deux États, marqué par une relation commerciale d'un milliard d'euros, une coopération par l'intermédiaire de l'Agence française de développement (AFD) et des décennies d'efforts conjoints pour améliorer les infrastructures, l'éducation, la santé et la conservation du patrimoine. Par-dessus tout, la France et le Cambodge sont unis par la conviction commune que les différends doivent être réglés par le droit et non par la force. Publicité Cette conviction partagée est aujourd'hui sérieusement menacée. Depuis fin mai, un conflit frontalier latent entre le Cambodge et la Thaïlande s'est transformé en crise. Le 28 mai, un soldat cambodgien, non armé et en civil, a été abattu par les troupes thaïlandaises dans la région de Mum Bei, dans la province cambodgienne de Preah Vihear. Dans les semaines qui ont suivi, l'armée thaïlandaise a unilatéralement réduit les horaires d'ouverture des principaux postes de contrôle, en a fermé d'autres et a menacé de couper l'électricité, la fourniture de carburant et les connexions internet. Le Cambodge respecte la ligne née du traité ; la Thaïlande la redessine. Telle est l'origine des tensions actuelles. Ben Pona Ces changements perturbent le quotidien de nombreuses familles le long de la frontière, contredisant les affirmations publiques de Bangkok selon lesquelles «toutes les portes restent ouvertes». En réponse, le Cambodge a privilégié l'action en justice et préféré la retenue stratégique aux représailles. Pourquoi cela devrait-il intéresser la France ? Le fondement juridique de la frontière actuelle a été posé par le traité franco-siamois de 1907, signé entre le Siam et la France au nom du Cambodge. Le Siam n'a pas contesté la carte à l'échelle 1/200 000e issue des travaux de la Commission mixte franco-siamoise et, à la demande de Bangkok, imprimée à Paris. Cette carte n'a pas été contestée pendant 50 ans. Elle a été confirmée par des traités franco-siamois ultérieurs, en 1925 et en 1937, ainsi que par la Convention de Washington de 1946. C'est ce que n'a pas manqué de souligner la Cour internationale de Justice (CIJ) lorsque la Thaïlande a contesté la souveraineté du Cambodge sur le temple de Preah Vihear. La CIJ s'est appuyée sur cette carte dans son arrêt de 1962 en faveur du Cambodge, décision confirmée en 2013. Publicité Pourtant, la Thaïlande considère désormais comme faisant autorité une carte militaire unilatérale, créée de toutes pièces. Il s'agit d'un document jamais approuvé, jamais déposé auprès de l'ONU et totalement incompatible avec la carte issue du traité de 1907. Le Cambodge respecte la ligne née du traité ; la Thaïlande la redessine. Telle est l'origine des tensions actuelles. Pour sortir de l'impasse, Phnom Penh a convoqué une commission de haut niveau, conseillée par le professeur Jean-Marc Sorel, juriste français et avocat du Cambodge auprès de la CIJ de 2011 à 2013. Il s'agit de préparer une nouvelle requête à la CIJ sur quatre secteurs en suspens contestés par la Thaïlande : Ta Mone Thom, Ta Mone Touch, TaKrabey et MumBei. Alors que l'armée thaïlandaise se fait menaçante en se déployant largement de son côté de la frontière, le Cambodge fait le choix de s'adresser à la CIJ pour prévenir le risque d'escalade et non pour provoquer son voisin. Nous ne demandons pas à la France de prendre parti, mais de défendre le traité qu'elle a jadis négocié, signé et ratifié, dont est issue la carte qu'elle a tracée avec le Siam. Ben Pona Dans ses déclarations, le gouvernement thaïlandais appelle au calme, mais l'observation sur le terrain révèle une tout autre réalité. Des voyageurs cambodgiens et étrangers ont été bloqués, des commerçants sont entravés dans leurs déplacements et même des convois humanitaires ont été retardés. Le centre de commandement de Bangkok tient des propos d'ouverture, tandis que les commandants provinciaux maintiennent les barrières fermées. De telles contradictions érodent la confiance entre les deux pays, de même que la rhétorique nationaliste en Thaïlande qui, selon les médias régionaux, inclut désormais des appels à la prise d'Angkor Wat par la force. La fermeture des points de contrôle a paralysé le commerce, réduit les salaires journaliers et contraint les travailleurs frontaliers, vulnérables, à emprunter des voies clandestines où rôdent les trafiquants. Elle contrevient également à l'engagement fondamental de libre circulation et de coopération qui réunit les pays de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est. Si rien n'est fait, les tensions locales pourraient déborder la région du Mékong. Le Cambodge n'oublie pas le rôle fondamental pour le respect du droit des traités joué par d'éminents juristes français comme André Gros et Paul Reuter. Il est sensible au rôle international de la France : un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, le plus vaste réseau diplomatique de l'UE en Asie du Sud-Est et une stratégie indopacifique tournée vers l'avenir qui valorise la centralité de l'Asie du Sud-Est, l'État de droit et la connectivité maritime et terrestre. Publicité La France est donc particulièrement bien placée pour encourager la Thaïlande à reconnaître la compétence de la CIJ, en érigeant les tribunaux et non les casernes, en lieu de règlement ; pour soutenir l'accès humanitaire en appelant à la réouverture complète et inconditionnelle de tous les points de contrôle aux frontières ; pour lutter contre la désinformation en apportant une assistance technique aux initiatives médiatiques régionales qui promeuvent une information vérifiée et multilingue et pour soutenir la diplomatie de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est au sein des forums de l'UE et de l'ONU. Nous ne demandons pas à la France de prendre parti, mais de défendre le traité qu'elle a jadis négocié, signé et ratifié, dont est issue la carte qu'elle a tracée avec le Siam. Nous lui demandons de poursuivre sa défense d'un ordre multilatéral fondé sur le droit et non sur la force. Paris sait que lorsque les frontières légales sont remises en question sur un continent, les frontières partout dans le monde deviennent moins sûres.


La Presse
08-07-2025
- Business
- La Presse
Les pays d'Asie du Sud-Est vont exprimer leur « préoccupation »
La ville de Poipet, dans la province cambodgienne de Banteay Meanchey, à la frontière avec la Thaïlande. (Kuala Lumpur) Les nations d'Asie du Sud-Est vont exprimer leur « préoccupation » vis-à-vis des droits de douane américains, selon un projet de déclaration consulté mardi par l'AFP, après des menaces de Donald Trump d'augmenter ces droits de douane pour une dizaine de pays. Agence France-Presse Le sujet devrait être l'un des principaux discutés cette semaine entre les ministres des Affaires étrangères de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN), réunis dans la capitale malaisienne, Kuala Lumpur. « Nous avons exprimé notre préoccupation face à la montée des tensions commerciales mondiales et aux incertitudes croissantes dans le paysage économique international, en particulier les actions unilatérales liées aux droits de douane », vont indiquer les ministres, selon un projet de communiqué conjoint consulté par l'AFP. Sans nommer directement les États-Unis, ils estiment dans ce texte que les droits de douane sont « contre-productifs et risquent d'accentuer la fragmentation de l'économie mondiale ». Les réunions de Kuala Lumpur ont débuté mardi. Elles interviennent après que Donald Trump a adressé des lettres à une dizaine de pays pour annoncer le rétablissement, dans trois semaines, de droits de douane suspendus en avril, avec des hausses encore plus marquées qu'initialement prévu. Parmi les pays visés figurent les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, comme le Japon et la Corée du Sud, qui pourraient être frappés par des droits de douane de 25 %. L'Indonésie, le Laos, la Thaïlande, la Malaisie et la Birmanie, membres de l'ASEAN, risquent eux des taxes douanières allant de 25 % à 40 % – faute d'accord avec Washington d'ici au 1er août. Le Vietnam, membre de l'ASEAN fortement dépendant des exportations, fait partie des rares pays à avoir conclu un accord de principe avec les États-Unis. Il lui permet d'être soumis à des hausses de droits de douane moins élevés qu'initialement prévu. Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, participera jeudi et vendredi aux réunions de l'ASEAN. Il s'agira de son premier voyage en Asie depuis son entrée en fonction. Ses homologues russe et chinois, Sergueï Lavrov et Wang Yi, sont également attendus. Donald Trump avait annoncé des droits de douane généralisés le 2 avril, avant de suspendre temporairement ceux dépassant 10 % face à la panique des marchés. La Malaisie et la Thaïlande ont déclaré poursuivre les négociations avec les États-Unis.