12-07-2025
Mythomane, perverse et nymphomane : Jeanne de La Motte, la géniale intrigante qui a fait vaciller la monarchie
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GRAND RÉCIT - En 1784 commence un scandale qui éclaboussera, à tort, la reine Marie-Antoinette. À l'origine cette affaire du collier, une ambitieuse doublée d'une tacticienne de génie, en quête de puissance et d'argent.
« Jeanne de La Motte souffrait de trois pathologies : la mythomanie, la nymphomanie, la perversité », tranche sans détour le romancier Camille Pascal, auteur d'un récit haletant sur le sujet. Cette femme, née en 1756 au sein d'une famille désargentée, a mis sa rouerie et son habileté au service d'un puissant désir de revanche, contracté dans ses jeunes années. Elle s'est échinée sans relâche à réparer seule le déclassement de sa famille, vécu comme une injustice. Dans son esprit, le monde devait s'ordonner selon son vœu, son fantasme, son caprice. Elle parvint en partie à tailler ce projet dans le tissu de la réalité, usant d'une énergie hors du commun et transgressant insolemment l'ordre moral et politique. « La blessure héritée de son enfance, durant laquelle ses parents l'ont prostituée pour nourrir leur famille tandis qu'elle se savait descendante des Valois en ligne directe, est devenue le moteur de Jeanne de La Motte », décrit l'auteur de La Reine du labyrinthe (Robert Laffont…