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Le Figaro
6 days ago
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Emplois fictifs : Le Canard enchaîné, arroseur arrosé ?
Réservé aux abonnés RÉCIT - Le procès d'anciens dirigeants de l'hebdomadaire, qui avait révélé l'affaire Fillon, s'ouvre mardi à Paris. Les prévenus nient toute malversation. Y a-t-il eu un « escarogate » au Canard enchaîné ? L'hebdomadaire satirique qui, en 2017, avait fait ses choux gras de l'affaire Fillon, salariait-il lui-même depuis des lustres la compagne d'un dessinateur retraité, André Escaro, sans aucune contrepartie ? Coïncidence piquante, l'homme par qui la supposée malversation a été mise au jour est l'un des journalistes qui a sorti le dossier Fillon. Membre de la rédaction du Canard, Christophe Nobili signale à la justice, en mai 2022, qu'il a découvert par hasard la présence dans la liste des effectifs d'une certaine Édith Vandendaele. Il ne la connaissait pas et il n'était d'ailleurs pas le seul puisque les investigations conduites sous l'autorité du parquet de Paris semblent montrer que personne, au siège du journal, n'était en mesure de décrire les activités de l'intéressée - ni même de décrire l'intéressée qui ne venait jamais sur place. D'après les enquêteurs, l'emploi fantomatique - si l'on prend pour argent comptant le procès-verbal de synthèse signé par le patron de la brigade financière - a causé un préjudice de près de 1,5 million d'euros entre 2010 et 2022 Seuls les dirigeants de l'époque aujourd'hui poursuivis, Michel Gaillard, 81 ans, et Nicolas…


Le Parisien
06-07-2025
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Soupçons d'emploi fictif au Canard enchaîné : procès d'un ancien dessinateur et sa compagne à partir de mardi
Il avait été renvoyé une première fois à la demande de la défense. Le procès de deux ex-dirigeants du Canard enchaîné , d'un ancien dessinateur et de sa compagne, soupçonnés d'abus de biens sociaux au préjudice de l'hebdomadaire satirique doit s'ouvrir mardi. Pendant quatre jours, Michel Gaillard, président du Canard de 1992 à juillet 2023, Nicolas Brimo, qui lui a succédé, l'ancien dessinateur André Escaro et sa compagne Édith Venderdaele, seront jugés devant la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Ils devront répondre d'abus de biens sociaux ou recel de ce délit, déclaration frauduleuse pour obtenir une carte de presse, faux et usage de faux et déclaration frauduleuse à un organisme social. Initialement prévu en octobre 2024 , le procès avait été reporté à la demande de la défense d'André Escaro, 97 ans, qui arguait de son état de santé. Cette affaire a provoqué une profonde crise interne dans ce titre centenaire, célèbre pour ses calembours, ses caricatures et les nombreux scandales politiques et économiques qu'il a dévoilés. En mai 2022, Christophe Nobili, l'un des journalistes à l'origine des révélations sur les emplois fictifs de l'épouse de François Fillon pendant la campagne présidentielle 2017, porte plainte contre X. Il dénonce le fait que la compagne d'André Escaro, dessinateur et ex-administrateur du journal, aurait bénéficié pendant 25 ans d'une rémunération du journal sans y avoir travaillé. Selon un rapport de synthèse de juillet 2023 de la brigade financière, révélé par Mediapart et dont l'AFP a eu connaissance, André Escaro a expliqué aux enquêteurs qu'une fois parti à la retraite en 1996, il avait continué à envoyer chaque semaine des dessins et qu'il s'était mis d'accord avec les dirigeants du journal pour que sa compagne, qui lui apportait « une contribution morale et technique à la préparation des caricatures », soit rémunérée par le journal. Si dans sa plainte Christophe Nobili estimait le préjudice à plus de trois millions d'euros , les enquêteurs l'ont pour leur part évalué à près de 1,5 million d'euros entre 2010 et 2022, les faits commis avant 2010 étant prescrits. « Les lecteurs du Canard enchaîné sont impatients de connaître les raisons pour lesquelles 3 millions d'euros ont été détournés au profit de la femme d'un ancien dirigeant du journal », ont déclaré à l'AFP Pierre-Olivier Lambert et Maria Cornaz Bassoli, avocats de Christophe Nobili. « Les pratiques de ces dirigeants d'un autre temps doivent être condamnées, pour que le Canard enchaîné puisse poursuivre avec le sérieux et l'ironie qu'on lui connaît, son travail d'investigation en toute indépendance », ont-ils ajouté. Sollicité par l'AFP, Jérémie Assous, conseil d'André Escaro, n'a pas donné suite. En mars 2023, Christophe Nobili a publié « Cher Canard » (JC Lattès), un ouvrage revenant sur toute cette affaire, qui a mis au jour des fractures au sein de la rédaction. Après sa parution, la direction a déclenché une procédure de licenciement à l'encontre du journaliste, mais a été déboutée à plusieurs reprises par l'inspection du travail et par le ministre, ainsi que par le tribunal administratif, selon Me Lambert. De son côté, Christophe Nobili a intenté une procédure pour harcèlement contre Nicolas Brimo et Michel Gaillard, avec le soutien des syndicats SNJ-CGT et SNJ. Le conseil de prud'hommes les a condamnés à lui verser 10 000 euros chacun pour discrimination syndicale. L'hebdomadaire a quant à lui déposé en mars 2024 une plainte pour « perquisition numérique illégale » , effectuée via un « lien » numérique fourni par Christophe Nobili. Cette plainte a été classée sans suite en juillet pour absence d'infraction, mais le journal a déposé une autre plainte avec constitution de partie civile pour obtenir la saisine d'un juge d'instruction.