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10 millions de dollars de récompense : qui est « Le Grand-Père », ce narcotrafiquant mexicain recherché par les États-Unis ?
Traits tirés, yeux rougis et moustache taillée, Juan José Farias Alvarez fixe l'objectif. Sur le site du gouvernement américain, il apparaît sous la mention « Wanted ». Depuis jeudi, les États-Unis offrent une récompense allant jusqu'à 10 millions de dollars pour toute information permettant l'arrestation de celui qu'on surnomme « El Abuelo » (Le Grand-Père).
gé de 54 ans, le Mexicain est accusé d'être à la tête de Cartel unis, une « organisation parapluie pour plusieurs cartels plus petits, qui travaillent ensemble pour acquérir, produire et distribuer des drogues illégales ». Basés dans l'État de Michoacán, les Cartels Unis ont été classés le 20 février parmi les « organisations terroristes étrangères » par l'administration Trump, au même titre par exemple que Sinaloa, l'organisation d'« El Chapo ».
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Juan José Farias Alvarez n'est pas le seul à être recherché, ses compères Alfonso Fernandez Magallon, Luis Enrique Barragan Chavez, Edgar Orozco Cabadas et Nicolas Sierra Santana le sont aussi. Pour chacun d'entre eux, des récompenses oscillant entre 3 et 5 millions d'euros sont prévues. Tous sont suspectés d'inonder les États-Unis de méthamphétamine, de fentanyl et de cocaïne au moins depuis 2019, année du début de l'enquête.
« Les accusations portées aujourd'hui (jeudi) visent à démanteler les Cartels unis et à traduire leurs dirigeants en justice pour avoir semé la mort et la destruction parmi les citoyens américains », a déclaré la ministre de la Justice, Pamela Bondi, dans un communiqué.
Le département du Trésor américain a pour sa part annoncé qu'il imposait des sanctions financières aux membres de ce groupement de cartels et d'un autre groupe connu sous le nom de Los Viagras. Selon le ministère de la Justice, les profits effectués sur le marché américain serviraient à « acquérir des armes lourdes, recruter des mercenaires, soudoyer les autorités locales et financer le train de vie luxueux des chefs des cartels ».
« On pourrait dire que je suis un chapon »
Dans un entretien accordé à El País, en 2014, « El Abuelo » repoussait d'un revers de main les accusations le visant. Il affirmait au contraire faire partie d'un mouvement civil d'autodéfense contre le cartel des Chevaliers templiers au sein de sa ville, Tepalcatepec. « Il n'y a aucun crime à se défendre. Il est plus criminel de se laisser voler », plaide le quinquagénaire.
À ce moment-là, Juan José Farias Alvarez est marié, père et grand-père. Il se décrit comme un agriculteur, éleveur et vendeur de fromage, et non comme un chef : « À la rigueur, on pourrait dire que je suis un chapon (un coq castré, engrossé et consommé) car j'ai subi une vasectomie il y a un an. » Tout juste admettait-il avoir été écroué pour possession d'arme à usage exclusif de l'armée. Mais il l'assurait alors : il avait été piégé.