logo
#

Dernières actualités avec #CatherineBasselier

Séparation et divorce en Île-de-France : les couples modestes plus concernés et les femmes plus impactées
Séparation et divorce en Île-de-France : les couples modestes plus concernés et les femmes plus impactées

Le Parisien

time10-07-2025

  • Business
  • Le Parisien

Séparation et divorce en Île-de-France : les couples modestes plus concernés et les femmes plus impactées

En Île-de-France , l'équation est implacable : plus les revenus sont faibles, plus le risque de séparation croît. La conclusion d'une étude inédite de l'Insee, qui ausculte les couples franciliens, est sans appel. Chaque année, ce sont 76 300 couples qui se séparent dans la région, avec des disparités criantes selon les niveaux de vie. Les chiffres sont édifiants. Dans la région, 3,1 % des couples les plus modestes (ceux qui gagnent moins de 17 100 euros par an et par personne) se séparent chaque année. Un taux qui grimpe même à 3,3 % pour la catégorie juste au-dessus (revenus entre 17 100 et 24 000 euros), contre seulement 1,9 % pour les individus les plus fortunés. « Près de la moitié des séparations concernent les individus modestes et les plus modestes, contre un septième pour les plus aisés », souligne l'étude. La question de l'âge joue aussi un rôle prépondérant dans ce phénomène. « La différence se creuse vraiment à 40 ans passés. C'est à partir de ce moment-là que l'on observe que les couples les plus modestes se séparent plus que les autres », précise Catherine Basselier, chargée d'étude à la division démographie et politique sociale au sein de la direction régionale d'Île-de-France de l'Insee. Épreuve émotionnelle de prime abord, la séparation et le divorce sont aussi dans la majorité des cas synonymes de pertes financières conséquentes. « En moyenne, en Île-de-France, le niveau de vie médian d'une personne diminue de 10,5 % l'année qui suit une séparation, passant de 24 900 euros annuels par unité de consommation à 22 200 euros. » Mais là encore, les situations varient fortement selon les revenus initiaux. Paradoxalement, « les personnes les plus modestes voient leur niveau de vie médian augmenter légèrement après une séparation, passant de 13 000 euros annuels avant la séparation à 13 800 euros l'année suivante. » Une amélioration qui s'explique principalement par « une hausse du salaire liée à un retour à l'emploi ou à une augmentation du temps de travail, mais aussi parfois par le versement d'une pension alimentaire », liste l'experte. Elle ajoute que cette tranche de revenus est aussi « très peu impactée par l'impôt et peut donc bénéficier pleinement de cette très légère augmentation ». À l'inverse, plus le niveau de vie initial est élevé, plus la baisse du niveau de vie est importante. Elle atteint même 21 % pour les individus les plus riches . D'ailleurs, plus de la moitié des personnes appartenant aux catégories intermédiaires et au-delà basculent après la séparation dans une catégorie de revenus inférieure à celle initiale, observe l'institut. L'étude de l'Insee met en lumière une autre réalité : « Quelle que soit la catégorie de niveau de vie à laquelle appartiennent les femmes avant la séparation, elles sont systématiquement plus lésées », pointe du doigt Catherine Basselier. Les chiffres sont particulièrement frappants chez les plus riches puisque le niveau de vie des femmes diminue en moyenne de 15 100 euros par an, contre 6 400 euros pour leurs homologues masculins. Un constat qui s'explique entre autres car dans cette tranche de revenus « les femmes ont souvent des salaires moins élevés et contribuent moins au revenu du foyer. Elles ont aussi plus souvent la garde des enfants lors d'une séparation », indique Catherine Basselier. Ce dernier point apparaît même comme un facteur déterminant : « Après la séparation, le niveau de vie des parents qui ont la garde des enfants est moindre par rapport à celui de leurs ex-conjoints. » Les chiffres sont éloquents. Les parents conservant la garde de leur(s) enfant(s) subissent une perte de niveau de vie plus importante (- 11 %) que ceux n'en conservant pas la garde (- 6 %), malgré les dispositifs redistributifs. Cette radiographie des séparations franciliennes révèle ainsi un cercle vicieux : la précarité fragilise les couples, et les séparations creusent davantage les inégalités.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store