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L'entartage subi par Jean Chrétien a changé la scène politique canadienne
L'entartage subi par Jean Chrétien a changé la scène politique canadienne

La Presse

time3 days ago

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L'entartage subi par Jean Chrétien a changé la scène politique canadienne

Il y a 25 ans, le premier ministre fédéral Jean Chrétien recevait une tarte en plein visage alors qu'il faisait campagne à l'Île-du-Prince-Édouard. (Ottawa) Il y a 25 ans, le premier ministre fédéral Jean Chrétien recevait une tarte en plein visage alors qu'il faisait campagne à l'Île-du-Prince-Édouard. Catherine Morrison La Presse Canadienne Un quart de siècle plus tard, la donne a considérablement changé en matière de protection des personnalités politiques. Les menaces contre des élus sont aujourd'hui devenues plus monnaie courante. « Plusieurs pensent qu'on est une cible juste si l'on est un politicien, déplore Catherine McKenna qui a fait l'objet de plusieurs menaces quand elle était ministre fédérale. On a besoin de gens qui s'impliquent en politique sans se sentir menacés. C'est une question de santé démocratique, sinon ceux qui pourraient s'impliquer ne l'accepteront pas, les familles ne l'accepteront pas non plus. » Des documents publiés par le Bureau du conseil privé indiquent que le nombre de menaces contre le premier ministre et les ministres a bondi au cours des dernières années. Un tableau mentionne que 40 menaces contre le premier ministre et les membres du conseil des ministres ont été enregistrées en 2021. Ce nombre a grimpé en flèche au cours des années subséquentes, passant de 91 en 2022 à 311 en 2024. Onze de ces menaces visaient Justin Trudeau en 1991. Le chiffre s'élevait à 212 en 2024. De 2021 au 17 juillet 2024, le document du Bureau du conseil privé indique que M. Trudeau a fait l'objet de 90 menaces de mort. Mme McKenna se rappelle que la majorité des menaces contre elle ont été proférées sur l'internet. Elle a souvent été agressée verbalement quand elle était ministre de 2015 à 2021. « Cela arrive tout le temps à l'échelle nationale, provinciale ou locale. Je ne rencontre jamais un politicien, particulièrement des personnes racialisées, des Autochtones ou des membres de la communauté LGBTQ qui ne m'en parlent pas. On ne sait jamais. 99 % des menaces sont probablement fausses, mais une seule suffit. On ne peut pas rigoler avec ça. » Une tarte au visage Le 16 août 2000, l'incident s'était déroulé au moment où M. Chrétien visitait une foire agricole à Charlottetown. Le premier ministre est entré dans un édifice et a commencé à serrer des mains. Un homme est alors sorti de la foule et lui a jeté une tarte en plein visage. La GRC avait alors reconnu qu'un tel incident n'aurait jamais dû se produire. Toutefois, ce n'était pas la première fois que l'on constatait des failles dans la protection du premier ministre. En 1996, M. Chrétien avait empoigné au cou un manifestant lors d'un rassemblement prévu pour fêter le drapeau canadien, à Hull. PHOTO JUSTIN TANG, LA PRESSE CANADIENNE Jean Chrétien L'année précédente, sa femme Aline s'était retrouvée face à face avec un intrus armé d'un couteau qui était entré dans la résidence officielle du premier ministre. Chris Mathers, un agent de la GRC à retraite et président d'une firme de consultants, dit que l'incident de 2000 démontrait que M. Chrétien demeurait rarement dans « sa boîte de protection » Justin Trudeau, lui, restait dans le périmètre du service de protection, sans doute parce qu'il était fils d'un premier ministre. Il était bien au courant des menaces contre les politiciens. « Si l'on reste dans le périmètre, on court moins de risque d'être confronté par quelqu'un armé d'une tarte, d'un couteau, d'un fusil ou d'une bombe », dit M. Mathers. La commissaire adjointe de la GRC, Michèle Paradis, directrice générale de la Police de protection, dit que les forces de l'ordre doivent garder « un équilibre précaire » entre la protection des élus et l'accessibilité des citoyens. « Si les députés ou les ministres ne vont plus rencontrer leurs électeurs, cela entraînera des conséquences sur la démocratie, reconnaît-elle. Mon rôle est d'assurer que nos agents soient bien équipés pour arrêter une menace et aient la présence d'esprit de la repérer. Elle rappelle qu'en 2019, les agents avaient rapidement neutralisé une personne qui s'était trop approchée de M. Trudeau lors d'un défilé à Montréal. Mme McKenna préférait la création d'un service de protection indépendant dont le rôle serait de protéger uniquement le premier ministre et les ministres fédéraux. Elle souhaite que la Chambre des communes adopte le projet de loi sur les préjudices en ligne et tient les réseaux sociaux responsables des menaces affichées sur leur plateforme. Elle espère que les politiciens cesseront de se lancer des attaques personnelles entre eux dans le seul but de mousser leur popularité sur les réseaux sociaux. « Ces attaques personnelles aident les gens à déshumaniser les uns et les autres. Si c'est correct de dire des choses horribles sur des gens, alors c'est correct de crier après eux dans la rue et de les menacer. »

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