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Il y a 300 millions d'années, à Joggins
Il y a 300 millions d'années, à Joggins

La Presse

time02-08-2025

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Il y a 300 millions d'années, à Joggins

Quel est le lien entre les falaises fossilifères de Joggins, la ville coloniale de Lunenburg et le paysage mélancolique de Grand-Pré ? Il s'agit des trois sites de la Nouvelle-Écosse inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Ils sont tous situés à moins de trois heures de route de Halifax. Il est donc facile de plonger dans le passé et, ainsi, de mieux comprendre le présent. L'érosion dévoile peu à peu des fossiles d'il y a 300 millions d'années à Joggins. Ça prend quand même un peu de temps et d'efforts pour remonter le temps : des autoroutes, puis une tranquille route de campagne, puis un petit village qui a connu de meilleurs jours. Puis, le Centre des fossiles de Joggins, un témoin de ce qui se passait ici il y a plus de 300 millions d'années, à la période du Carbonifère tardif. On n'y trouvait pas de dinosaures, mais de drôles de mollusques, des poissons, des insectes, de la végétation luxuriante. « L'équateur passait alors par Joggins, qui faisait partie du supercontinent de Pangée », explique le guide interprète Dana Brown. Avant d'ajouter, avec un brin de regret : « Depuis, le Panamá a pris notre place. » PHOTO MARIE TISON, LA PRESSE Le guide Dana Brown explique la géologie du site des falaises fossilifères de Joggins. Une petite exposition dans le Centre des fossiles permet de se familiariser avec le site, ajouté à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2008 pour reconnaître la richesse des fossiles qu'on y trouve. Les falaises de Joggins, qui s'étirent sur 15 kilomètres le long de la baie de Fundy, renferment 15 millions d'années d'histoire géologique. Or, la baie de Fundy présente les plus hautes marées du monde. À certains endroits, l'eau peut monter de 15 mètres et atteindre le bas des falaises, accélérant son érosion et bouleversant les cailloux sur la plage. Ainsi, chaque marée peut mettre à jour des fossiles qui étaient dissimulés depuis plus de 300 millions d'années. INFOGRAPHIE LA PRESSE Charbon et fossiles Il est possible de parcourir la plage à son rythme, à condition d'avoir un œil sur la montée des eaux. Mais Dana Brown recommande une visite guidée. « À première vue, tout semble pareil, tout a l'air gris. On risque de ne pas remarquer ce qui est intéressant. » Coiffés de casque (les chutes de pierres sont possibles près des falaises), nous suivons Dana et descendons l'escalier qui nous mène sur la plage, alors que le brouillard s'étend sur la baie. Notre guide nous fait remarquer un épais trait noir au bas de l'escalier : une veine de charbon. PHOTO MARIE TISON, LA PRESSE Une veine de charbon. Où il y a du combustible fossile, il y a des fossiles. Il nous explique que le charbon était au centre de l'économie de Joggins au début du siècle dernier. On y trouvait 83 mines, un quai pour le chargement des navires, une voie ferrée. L'industrie du charbon a toutefois décliné après la Seconde Guerre mondiale. « La qualité du charbon ici n'était pas si bonne que ça, il n'était pas facile de le transporter ailleurs et le pétrole a pris le dessus », explique-t-il. La dernière mine a fermé en 1961, et les mineurs sont partis travailler dans les usines d'automobiles de l'Ontario. Le père de Dana Brown a réussi à demeurer ici en achetant un bateau et en devenant pêcheur. Le village de Joggins a périclité, mais il pourrait bien connaître une nouvelle croissance grâce au tourisme. Le charbon est un combustible fossile. Or, si vous avez des combustibles fossiles, vous avez des fossiles. Dana Brown, guide interprète Et les touristes, souvent, aiment bien les fossiles. Belle découverte Sur la plage, Dana Brown s'arrête ici et là pour montrer différentes traces fossiles : de délicats feuillages, un tronc d'arbre, des ondulations causées par l'eau sur le sable, maintenant immortalisées dans la pierre. PHOTO MARIE TISON, LA PRESSE Un fossile de souche, un autre de racine. Il faut bien regarder pour trouver de petits trésors. PHOTO MARIE TISON, LA PRESSE Une délicate impression d'un feuillage d'il y a 300 millions d'années 1 /2 Les visiteurs se prennent au jeu et cherchent de petits trésors parmi les cailloux. Bientôt, ils montrent leurs découvertes à Dana Brown, qui se fait un plaisir d'expliquer ce qu'on y voit : ici, une ancienne racine qui semble émerger d'un rocher, là, de petites feuilles imprimées sur une pierre. Donna Floyd, d'Alexandria, en Ontario, s'approche du guide en sachant qu'elle a mis la main sur une petite merveille. Elle avait pris le temps de bien regarder les fossiles exposés dans le centre d'exposition avant la visite guidée. Une fois sur la plage, elle a reconnu quelque chose. « Oh, c'est une tête de crevette ! », confirme Dana Brown. Ce devait d'ailleurs être une grosse crevette, la tête fait trois bons centimètres de diamètre. Un pygocephalus, pour être plus précis. PHOTO MARIE TISON, LA PRESSE Un beau fossile trouvé par une visiteuse, une tête de crevette pygocephalus Les visiteurs ne peuvent garder les fossiles et doivent se contenter de photos. Toutefois, l'Institut des fossiles de Joggins détient un permis qui permet la collecte des fossiles à des fins d'éducation et de recherche. C'est ainsi que Dana Brown met le petit trésor de Donna Floyd dans sa besace. De retour au centre après la visite, il remplit un rapport avec la description du fossile, les coordonnées de Donna, et prend une photo de l'Ontarienne et de sa découverte en vue d'une publication sur les réseaux sociaux. C'est la gloire ! Consultez le site des falaises fossilifères de Joggins (en anglais)

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