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Drones, moustiques éléphants et amendes : comment la Chine combat l'épidémie de chikungunya
Plus de 7 700 personnes ont été infectées par la fièvre chikungunya ces dernières semaines dans la province de Canton (Chine), selon les autorités locales. La majorité des cas se concentre dans la ville industrielle de Foshan, à environ 180 km de Hongkong, qui a enregistré 2 770 cas entre le 27 juillet et le 2 août, selon le bureau local de contrôle des maladies.
Il s'agirait de la plus vaste épidémie de chikungunya jamais recensée en Chine continentale, selon Cesar Lopez-Camacho, chercheur à l'université d'Oxford, cité par l'agence Associated Press.
Drones intelligents
Ce virus, porté par les moustiques-tigres (Aedes albopictus) provoque fièvre, douleurs articulaires et maux de tête parfois persistants. Bien que rarement mortel, il n'existe pas de traitement spécifique, et les deux vaccins récemment approuvés ne sont pas encore largement déployés. Alors, les autorités chinoises passent par d'autres moyens pour y faire face.
Pour briser les chaînes de transmission, les autorités ont notamment lancé un programme baptisé « ville sans moustiques ». Des pulvérisations d'insecticides sont menées dans les rues et les parcs pour restreindre leur prolifération. Selon le média indien The Economic Times, des drones équipés de capteurs intelligents sont mobilisés pour localiser les eaux stagnantes, y compris dans des zones urbaines difficiles d'accès comme les toits et les chantiers.
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La Chine mise également sur le contrôle biologique : des poissons mangeurs de larves et des moustiques dits « éléphants » (Toxorhynchites splendens), élevés en laboratoire, sont relâchés dans les zones à risque. Les larves de ces insectes, qui ne piquent pas les humains, se nourrissent des larves d'autres moustiques vecteurs de maladies.
Amendes et coupures de courant
La campagne menée par les autorités chinoises passe aussi par des mesures restrictives. Des agents sont chargés d'inspecter les domiciles pour vérifier la suppression des réservoirs d'eau stagnante. Des amendes allant jusqu'à 10 000 yuans (environ 1 200 euros) peuvent être infligées aux habitants qui ne les suppriment pas. À Guicheng, dans le district de Foshan, plusieurs foyers ont vu leur électricité coupée pour non-respect des règles.
Des témoignages anonymes cités par le New York Times font également état d'entrées forcées dans des logements et des confiscations de plantes. Les individus contaminés sont contraints de rester à l'hôpital pendant une semaine, bien que le virus ne soit pas transmissible entre humains. Ils sont pris en charge dans des « zones de quarantaine » dans des hôpitaux, où leurs lits sont systématiquement équipés de moustiquaires pour éviter toute nouvelle contamination. Ils ne peuvent être libérés qu'après un test négatif.