11-07-2025
L'Olympique Lyonnais accusé de « discrimination » envers des joueuses mineures par la Défenseure des droits
Dans des observations rendues le 30 juin, la Défenseure des droits Claire Hédon accuse l'Olympique Lyonnais de « discrimination » après avoir privé jusqu'en juin 2023 les joueuses mineures de conventions de formation dans le but de réaliser des économies. Ces conventions leur auraient permis d'être rémunérées, alors que l'OL en accorde à tous les garçons de moins de 18 ans.
Club à la sélection féminine la plus titrée de l'histoire en Ligue des champions (huit sacres), l'Olympique Lyonnais (rebaptisé OL Lyonnes en mai) est accusé de « discrimination » envers ses jeunes joueuses par la Défenseure des droits Claire Hédon. D'après Mediapart, cette dernière, chargée d'alerter notamment sur des atteintes aux droits des enfants et de lutter contre les discriminations, a rendu le 30 juin un avis dénonçant l'absence de conventions de formation proposées aux joueuses mineures par l'OL jusqu'en juin 2023 afin de réaliser « des économies ».
Accordées à tous les joueurs mineurs, ces conventions assurent une rémunération minimale et « l'assurance d'une communication claire et motivée si leur formation venait à s'arrêter », explique Mediapart. La Défenseure des droits avait notamment été saisie par Myriam (*), une joueuse qui avait rejoint l'OL à l'âge de 15 ans, puis avait été renvoyée en juin 2018 au bout d'une saison après avoir dénoncé des faits de harcèlement sexuel de la part de son entraîneur. Elle avait été informée de son éviction par un simple coup de téléphone.
« Comment réparer le préjudice d'une fille qu'on présentait comme la future Messi ? »
Slim Ben Achour, avocat d'une jeune joueuse renvoyée par l'OL en juin 2018
Condamné dans cette affaire en novembre 2023, le club rhodanien a versé 3 000 euros de dommages et intérêts à la famille de la joueuse et sa famille, qui réclamaient près de 2 millions d'euros. « On demande des dommages et intérêts basés sur la perte de chances. Comment réparer le préjudice d'une fille qu'on présentait comme la future Messi ? » a expliqué à Mediapart l'avocat de Myriam, Slim Ben Achour.
Depuis juin 2023, l'Olympique Lyonnais fournit des contrats de formation à ses jeunes joueuses. La Défenseure des droits dénonce toutefois la « tardiveté de la réponse » accordée à ce qu'elle considère comme une discrimination.