24-07-2025
Série sur Paramount/Canal +: Dexter: Resurrection taille sa route
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Cette suite renoue avec l'ironie croquignolesque des premières saisons. Ça va saigner. Paramount/Canal + , 10 x 47-58 min. Publié aujourd'hui à 13h45
Le plus sympa des tueurs en série, « Dexter Morgan », se rappelait déjà à notre bon souvenir en 2021 avec une suite classique après avoir sévi huit saisons (2006-2013), puis avec une mini-série « Dexter: Les origines » l'an dernier. Voilà que le bougre renaît de ses cendres dans le sillage de «Dexter: New Blood».
Pour quelques dollars de plus… mais pas seulement. Mené par l'équipe de base – les scénaristes Clyde Phillips et Scott Reynolds, le comédien Michael C. Hall –, «Dexter: Resurrection» retrouve la patine irrésistible du bon vieux Dexter.
Pour mémoire, le Boucher de Bay Harbor avait été laissé pour mort, flingué par son propre fils Harrison. Miracle de la neige où il succombait il y a quatre ans, Dexter a survécu. Autre prouesse, les flics le tiennent pour un héros, hormis un détective soupçonneux. De là, le «sombre voyageur» part à New York en quête du fiston, désormais banal groom dans un hôtel.
Revenu d'entre les morts avec un supplément de sagesse, encouragé par des hallucinations où il discourt avec son propre père, Dexter Morgan est décidé à épauler son Harrison, voire de tenter une réconciliation, histoire de maintenir la transmission entre les générations. De près ou à distance, les circonstances décideront.
Jusqu'au jour où son quotidien de chauffeur de taxi à Big Apple bascule. Harrison s'est fourré dans de sales draps en sauvant une cliente d'un violeur. Coïncidence désagréable, un imitateur de Dexter s'est mis à sévir dans les rues. De quoi anéantir les résolutions les plus fermes.
En lui bruissent toujours les pulsions qui ont taillé sa voix vengeresse, que le convalescent maîtrise à peine. Les a-t-il passées en héritage à son fils si candide, l'interrogation le tenaille. Mais par expérience, les dilemmes philosophiques ne retiennent pas longtemps des shows runners décidés à retrouver la veine de jadis.
Dosant tragédie macabre et ironie sarcastique dans une savante perfusion, émaillant l'action de péripéties grotesques et de gags référencés, «Dexter: Resurrection» rend justice à l'ADN du show. Avec une maturité inespérée, le psychopathe vedette des années 2000 retrouve des couleurs cartoonesques parfois ternies au long de ses longues aventures.
Comme les superhéros des comics américains promis à un éternel envol, ces Penguin ou Superman qui soudain surprennent par la grâce d'un scénario inventif, ce Dexter Morgan séduit dans son innocence héroïque. La comédienne Uma Thurman en pleine phase « Kill Bill » vient même lui donner un coup de pouce.
Notre note: 3,5 étoiles
Cécile Lecoultre, d'origine belge, diplômée de l'Université de Bruxelles en histoire de l'art et archéologie, écrit dans la rubrique culturelle depuis 1985. Elle se passionne pour la littérature et le cinéma… entre autres! Plus d'infos
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