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Le HuffPost France
5 days ago
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Ursula von der Leyen étrillée par Valérie Hayer, les macronistes furieux contre la présidente de la Commission
POLITIQUE - Vilipendée, Ursula von der Leyen vêtue d'une veste rose pale et semblant esseulée dans un coin de l'hémicycle, a mis toute son énergie lundi 7 juillet à Strasbourg pour maintenir une forme d'impassibilité. Face à elle, à la tribune, l'eurodéputée Renew et par ailleurs présidente du groupe, Valérie Hayer, a méthodiquement étrillé la présidente de la Commission européenne et sa méthode. Sans fard et sur un ton plutôt sec, l'élue française, que l'on a connue plus réservée, a fustigé un Parlement européen « totalement instable » où les équilibres « sont mal calculés et anticipés », et une Commission « trop sclérosée » et « trop centralisée ». Une « rupture dans la méthode », où désormais « l'idéologie l'emporte sur des accords politiques ». « On en est où du rapport Draghi ? On en est où de l'union des marchés de capitaux ? On en est où de la protection des mineurs sur les réseaux sociaux », s'est agacée Valérie Hayer à la tribune, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous. Dans l'entourage de l'eurodéputée, contacté par Le HuffPost, on fait valoir un « vrai coup de semonce », « un avertissement très sérieux », à une présidence « qui se comporte dans une forme de toute puissance » mais « qui doit rendre des comptes ». Il faut dire que la liste des griefs contre Ursula von der Leyen, pourtant élue pour un deuxième mandat à la tête de la Commission européenne, grâce aussi aux macronistes, s'est allongée ces derniers mois. Elle ressemble d'ailleurs à certains égards aux reproches que fait Gabriel Attal aux troupes de Bruno Retailleau à l'Assemblée nationale. Rapprochement entre la droite et l'extrême droite Sur le fond, Valérie Hayer reproche notamment un manque de transparence et une forme d'opacité. « Avec ce tir de barrage, nous voulions montrer notre insatisfaction face à une Commission où tout est hypercentralisé dans les équipes de commissaires, mais où finalement on est en retard sur le programme », plaide-t-on du côté de Renew. Dans le détail, les macronistes digèrent mal les cadeaux du PPE (Parti populaire européen, formation de droite centriste), dont est issue Ursula von der Leyen, faits à l'extrême droite. « Qui sont vos alliés dans ce Parlement ? », a d'ailleurs fait mine de demander Valérie Hayer. Dans son viseur, « la rupture du cordon sanitaire » avec le groupe ECR (Conservateurs et réformistes européens) où siègent notamment Marion Maréchal et les élus de Giorgia Meloni, et à qui le PPE a, entre autres, laissé l'attribution d'un dossier clé sur l'immigration. « Honteux de s'allier à ceux qui déconstruisent l'UE », avait réagi dès la semaine dernière l'eurodéputée tricolore Renew Fabienne Keller. Son parti, tout comme le groupe des sociaux-démocrates (S&D), accuse le PPE et son président Manfred Weber d'avoir négocié dans leur dos avec l'extrême droite, pourtant pourfendeuse de l'idéal européen, et d'avoir trahi de fait la plateforme d'alliance scellée dès 2019 et renouvelée en 2024. « Un an après l'élection d'Ursula von der Leyen, on ne sait finalement pas de quel côté penche le Parlement, accuse-t-on dans l'entourage de Valérie Hayer. La droite s'est rendu compte qu'elle avait une majorité alternative avec l'extrême droite et elle s'en sert pour détricoter ». Pas de motion de censure, mais... Autre épisode critiqué par les alliés du PPE : la Commission a menacé - sans prévenir - de retirer une loi contre le greenwashing des entreprises, pourtant en cours de négociation au Parlement européen. Un affront pour certains - « c'est comme si la Commission avait sorti un 49.3 sans nous prévenir. Ce n'est pas une méthode acceptable », fustige-t-on de même source. Mais la décision a été saluée par l'extrême droite, dont l'ECR et les Patriotes, le groupe présidé par Jordan Bardella. À cela, s'ajoute une proposition faite par le PPE et soutenue là encore par l'ECR et les Patriotes, visant à passer au crible les financements des ONG. Les Renew reprochent aux troupes de Manfred Weber d'avoir complètement zappé leur demande d'inclure dans cette proposition les lobbys. Malgré ces nombreux désaccords, et ce qui s'apparente à une profonde crise de confiance, les élus Renew n'ont pas signé et ne voteront pas la motion de censure déposée par... l'ECR, contre Ursula von der Leyen. Contrairement d'ailleurs au groupe de Jordan Bardella, qui entend la soutenir ce jeudi 10 juillet. C'est la première fois depuis plus de dix ans qu'un ou une présidente de la Commission européenne fait face à un texte de défiance, mais... il se murmure même qu'une autre motion de censure, venant des bancs socialistes européens, pourrait être déposée à la rentrée. Et cette fois votée ? Renew n'en dit mot pour l'instant, mais la menace, elle, plane. En attendant, Manfred Weber a lui tenté de temporiser en rappelant que le PPE votait 90 % des textes avec ses alliés. « Il reste 10 %, c'est déjà trop. On ne construit rien avec l'extrême droite qui veut détruire l'Europe », étrille-t-on encore chez Renew.


Le Parisien
6 days ago
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- Le Parisien
Surtaxes douanières américaines : les Européens « unis dans leurs négociations face à Washington »
« Contrairement à ce qu'on aurait pu craindre », les Européens sont unis dans leurs négociations face à Washington pour trouver un accord sur les surtaxes douanières , et ce malgré leurs intérêts nationaux « différents », estime ce lundi le ministre français délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin. Cette approche commune « servira pour la suite », notamment pour conclure « des accords commerciaux avec le reste du monde », a exposé le ministre sur RTL. « L'ambiance (des négociations) , elle est compliquée depuis maintenant plusieurs mois », souligne-t-il, notamment parce que côté européen, « c'est la Commission qui, au nom de tous les États membres, doit (mener) cette négociation », alors que chaque pays a « des intérêts prioritaires différents » à faire valoir. « Nous pouvons considérer qu'une augmentation faible des droits de douane peut être acceptée si et seulement si, sur certains secteurs clés d'exportation européens, et notamment français - je pense à l'aéronautique, à nos vins et spiritueux, à nos cosmétiques - (les droits de douane) peuvent être réduits », a détaillé le ministre du point de vue tricolore. « C'est cela qui est encore en train d'être discuté » dans les « dernières heures de discussions » avec les États-Unis, selon lui, alors que l'administration américaine compte appliquer à partir du 1er août de vastes droits de douane. Mais « vous n'aurez jamais vu pendant ces six mois, contrairement à ce qu'on aurait pu craindre au début de l'année, des voix dissonantes » dans l'Union européenne, a fait remarquer le ministre français. « On ressortira avec une unité européenne qui servira pour la suite et notamment pour aller chercher des accords commerciaux avec le reste du monde », a-t-il estimé. « Il n'y a pas que les États-Unis dans la vie. On va aussi faire des accords commerciaux avec l'Inde, avec la Malaisie, avec les Philippines, avec l'Indonésie, avec l'Australie », a poursuivi le ministre. « Et peut-être avec l'Amérique du Sud si on arrive à faire évoluer, effectivement, l'accord » du Mercosur, poussé par l'UE mais qui ne convient pas en l'état aux Français qui déplorent l'absence de « protection » sur leur filière bovine, a dit Laurent Saint-Martin. « Je reviens d'Amérique latine. J'ai eu la garantie côté argentin et brésilien qu'ils étaient d'accord pour discuter sur le principe d'un protocole additionnel avec la Commission européenne », a ajouté le ministre français, pour qui « la balle est dans le camp » de l'exécutif européen. Dans le même temps, la Chine a déclaré ce lundi que les BRICS ne cherchaient pas la « confrontation » après que le président américain Donald Trump a menacé d'imposer 10 % de droits de douane en plus sur les pays qui s'alignent avec le groupe incluant notamment le Brésil, la Russie et l'Inde. « En ce qui concerne l'imposition de droits de douane, la Chine a toujours affirmé sa position selon laquelle les guerres commerciales et tarifaires ne font pas de gagnants et que le protectionnisme ne permet pas d'avancer », a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Donald Trump a annoncé ce lundi qu'il enverrait ses premières lettres menaçant de droits de douane exorbitants les pays récalcitrants à conclure un accord commercial avec Washington, quelques jours avant l'expiration du délai annoncé aux partenaires commerciaux pour conclure un accord. Le président américain avait déclaré ce dimanche qu'il enverrait une première série de quinze lettres, avertissant que les taxes américaines sur les importations reviendraient aux niveaux élevés qu'il a fixés en avril si les pays ne parvenaient pas à conclure des accords.


Le Figaro
04-07-2025
- Business
- Le Figaro
Entre Bruxelles et Kiev, un accord de compromis pour calmer la colère des agriculteurs européens
Réservé aux abonnés DÉCRYPTAGE - L'entre-deux, obtenu au terme d'âpres négociations, fixe de nouveaux quotas d'importation sur une liste de produits sensibles. En échange d'un meilleur accès au marché ukrainien. L'accord va-t-il définitivement calmer la colère des agriculteurs polonais et européens ? Ce vendredi, Bruxelles a rendu public les détails de la version révisée de la « zone de libre-échange approfondie et complète » (ZLEA) avec l'Ukraine, le cadre qui régit les relations commerciales entre les deux parties, en place depuis 2016. Pour contenter les producteurs ukrainiens tout en ménageant les secteurs européens identifiés comme « sensibles », notamment l'agroalimentaire, la Commission affirme avoir trouvé un entre-deux, en accordant à Kiev une amélioration de l'accès au marché européen par rapport aux conditions d'avant-guerre, sans toutefois rétablir totalement les mesures de libéralisation du commerce en vigueur depuis 2022. Violente contestation politique et sociale Ces mesures commerciales autonomes (MCA), instaurées unilatéralement par Bruxelles au commencement de la guerre d'agression russe et qui ont pris fin le 5 juin dernier, avaient largement libéralisé les échanges avec l'Ukraine et permis à Kiev de compenser…