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Le salut final de Charles Philibert-Thiboutot
Le salut final de Charles Philibert-Thiboutot

La Presse

time3 days ago

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Le salut final de Charles Philibert-Thiboutot

Comme il s'agit de la dernière saison de la carrière de Charles Philibert-Thiboutot, chaque moment représente une dernière fois. Une dernière course de 800 mètres. Une dernière compétition contre certains adversaires connus. Sa dernière fois, vécue mercredi, à la Classique d'athlétisme de Montréal, avait un cachet particulier : c'était la dernière course devant ses partisans, au Québec. « J'étais émotionnel quand on m'a présenté. La foule a été chaleureuse », a-t-il reconnu, toujours essoufflé, quelques minutes après avoir couru le 800 mètres. Les quelques partisans amassés au Complexe Claude-Robillard lui ont servi des applaudissements nourris, au soleil couchant. Difficile de demander plus romantique. Ça, Charles Philibert-Thiboutot ne l'aurait peut-être pas constaté, il y a quelques années. Cette année, je profite un peu plus de ce que j'ai accompli dans le passé. Je regarde plus derrière, au lieu de simplement regarder en avant, avec le couteau entre les dents. Charles Philibert-Thiboutot Cette mentalité lui permet de demeurer serein malgré des performances récentes décevantes. À Montréal, le début de la course aura été plus jovial que la fin. Il a franchi le fil d'arrivée au huitième rang sur 10, en 1 : 51,05. « Ce n'était pas une très bonne course », tranche-t-il. « On avait une course parfaite, j'étais près d'un record personnel avant les 200 derniers mètres, mais j'ai vraiment frappé un mur d'acide lactique ». Il faut dire que le 800 mètres est loin d'être sa spécialité. Philibert-Thiboutot ne s'entraîne presque jamais sur cette distance, et ne l'exécute en compétition que très rarement. Le spécialiste du 1500 mètres a surtout choisi cette distance pour se ménager, après avoir effectué plusieurs longues courses au cours des dernières semaines. Charles Philibert-Thiboutot l'avoue sans détour : son corps peine à suivre la cadence cette année. « Avant, même si je vieillissais, même si je sentais que c'était plus dur de rester en forme. j'avais le couteau des dents. J'avais des objectifs clairs. Cette année, j'ai un peu moins de tout ça. Ça fait un peu toute sorte que les maux, puis les douleurs, puis les petits bobos, je les sens plus », a partagé l'athlète de 34 ans. Quand je me lève le matin, et que je boite de l'entraînement de la veille, je me rappelle que cette douleur, dans quelques mois, je ne la sentirai plus. Charles Philibert-Thiboutot Rédemption Même s'il s'avoue moins avide de nouveaux jalons à atteindre, l'œil de Charles Philibert-Tiboutot s'enflamme lorsque l'on évoque les Championnats mondiaux d'athlétisme, tenus à la mi-septembre. Sa présence n'a rien d'acquise. Présentement, il se situe au 54e rang au classement chez les coureurs du 1500 mètres. Seuls les 55 premiers y participeront. Philibert-Tiboutot avait raté les Jeux olympiques de Tokyo par un seul rang au classement mondial, en 2021. Le destin veut que les Championnats mondiaux d'athlétisme se déroulent aussi dans cette ville, cette année. Il redoute que le scénario se répète. « De pouvoir retourner au stade où je n'ai pas pu courir en 2021 pour terminer ma carrière, ce serait parfait », rêve Philibert-Thiboutot. Mais serait-ce nécessaire, à ses yeux, pour connaître la fin de carrière idéale ? « Je pense que oui », répond-il. « Je me croise les doigts pour que ça puisse fonctionner, parce que je le sais, mes courses ont été moyennes récemment. » Le natif de Québec connaît en effet une saison en dents de scie. Après avoir battu le record canadien du 10 km sur route en mai dernier, il a peiné lors des Championnats canadiens, la semaine dernière. Sa performance aux Championnats continentaux, à la mi-août, sera donc déterminante. Partir de loin PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE L'entraîneur de Charles Philibert-Thiboutot, Félix-Antoine Lapointe Quoi qu'il arrive, son entraîneur Félix-Antoine Lapointe est inconditionnel. « Rater les Championnats mondiaux d'athlétisme n'enlèverait rien à sa carrière. Avec deux participations aux Jeux olympiques, plusieurs records provinciaux et nationaux, il peut partir la tête haute », considère-t-il. Les deux hommes se connaissent depuis 15 ans, alors que Philibert-Thiboutot faisait ses débuts avec le Rouge et Or de Québec. Lapointe, qui entraînait alors l'équipe, se souvient d'un bon athlète local, « sans plus ». « Il n'y a absolument rien qui laissait présager qu'il aurait un jour une carrière internationale. Il a toujours travaillé fort, ne s'est jamais imposé de limites. C'est pour ça que son évolution a explosée, entre 20 et 23 ans », se rappelle Félix-Antoine Lapointe. Sa participation aux Jeux olympiques de Rio était « exceptionnelle et inattendue », rappelle-t-il. Son ascension en demi-finale l'était tout autant. Ses années suivantes ont été ponctuées par beaucoup de blessures, en raison desquelles Philibert-Tiboutot a manqué les Championnats mondiaux d'athlétisme, puis les Jeux olympiques de Tokyo. « Probablement que 90 % des gens dans sa situation auraient pris leur retraite. Mais lui savait qu'il pourrait revenir à un meilleur niveau. Il n'a jamais abandonné. Il a toujours refusé de terminer sur une note négative », observe Lapointe. On connaît la suite. Après les jeux de 2021, Philibert-Thiboutot s'est retroussé les manches, et s'est qualifié aux Olympiques suivant, à Paris. Reste à voir s'il pourra accomplir un autre exploit de la sorte, en participant aux Championnats mondiaux, à Tokyo.

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