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«Avec une embarcation originale» : Constant Pelhate, l'aventurier qui a suivi une goutte d'eau de la Mayenne jusqu'à l'océan Atlantique
Le trentenaire a rallié en 20 jours Saint-Nazaire, depuis le Mont des Avaloirs en Mayenne, embarqué sur une «plate-à-aubes». Désormais, il compte raconter ce qu'il a vécu dans un film et par l'écriture.
Partir à l'aventure : un rêve devenu réalité pour Constant Pelhate. «Petit, je rêvais de voyages mais on m'avait dit que ça n'était pas un métier», se souvient l'auteur et réalisateur breton. À 30 ans, l'explorateur qui tient un blog intitulé «Etahlep» vit désormais de sa passion. Il vient de boucler un nouveau périple avec un moyen de locomotion inédit.
Le 17 juin, il s'est élancé du Mont des Avaloirs (Mayenne) avant de rejoindre Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) le 6 juillet, après 20 étapes. L'aventurier a suivi le trajet d'une goutte d'eau, de la source de la Mayenne à l'océan Atlantique. «J'ai traversé la France à pied (en 2022), puis la Bretagne (en 2023), et la Slovénie (en 2024). Là, je me suis dit : 'Pourquoi pas une aventure près de l'eau ?'. C'est ici que se crée la vie. Historiquement, en France, d'un côté à l'autre d'une rivière, les gens parlaient une langue différente. Ce sont nos premières frontières», raconte-t-il au Figaro, joint par téléphone.
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Plate-à-aubes
Pour parcourir ces près de 400 kilomètres, Constant Pelhate a majoritairement navigué sur une plate-à-aubes, après quatre jours de marche au début. «Je voulais partir avec une embarcation originale», conte celui qui, lors de ses précédents périples, a pu se déplacer en canoë ou à cheval. Cette année, il a utilisé un bateau à fond plat, surmonté d'un vieux vélo découpé faisant tourner une roue à aubes. Son concept de plate à aubes, qu'il a inventé, se prénomme «Copine», en écho au nom de la plate qu'il a récupérée pour bricoler le fond. Cette plate, remontant à 1968, était utilisée à l'époque dans un chantier naval par des ostréiculteurs qui allaient chercher des huîtres dans le golfe du Morbihan.
Entre des haltes dans des guinguettes pour se sustenter, ou des lieux variés pour bivouaquer, son itinéraire lui a permis de faire de nombreuses rencontres. Au cours de son périple, le visuel de son moyen de transport a suscité un certain engouement. «Pendant l'aventure, cela a interpellé les gens. Les gens regardaient et avaient l'impression de voir un bateau asiatique», dit-il à propos de son embarcation aux couleurs de la France.
«Bicloune»
Arrivé dans la périphérie de Nantes, le trentenaire a finalement dû finir son périple avec son «Bicloune», le vélo qu'il avait utilisé lors de sa première aventure, un tour du monde effectué en 2019. «À partir du moment où j'étais dans l'estuaire de la Loire, ça devenait dangereux», reconnaît-il.
Aujourd'hui, de retour dans sa ville de Craon, celui qui se décrit comme un «sédentinérant», appréciant une vie ponctuée d'itinérance et de sédentarité, n'est pas à court de projets. Dans quelques mois, il va devenir papa. De quoi lui donner envie de partir en famille explorer le monde, pourquoi pas un jour avec un âne.
Mais d'abord, comme il en a désormais l'habitude, il souhaite écrire et produire un film de son aventure tout juste terminée. «Initialement, j'étais parti pour réaliser un documentaire. Mais je me suis rendu compte que j'ai pas mal écrit. Il y a une grande histoire à raconter. J'ai engendré une grande matière au fil de l'aventure».
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Ses films «Marcher la France» et «Au Bout de chez Soi» ont été diffusés dans des médiathèques, écoles, Ehpad... Celui retraçant son escapade en Slovénie est en cours de réalisation. Son livre «Du rêve au Guidon» sur son tour du monde à vélo a été vendu à plus 1500 exemplaires. Un accueil qui le réjouit car pour lui, l'une des meilleures façons de vivre son rêve, «c'est en le partageant».