11 hours ago
Pluies torrentielles sur Montréal
Danielle Mansour (à gauche) constate les dégâts que l'eau a causés à la maison de sa sœur, dans Saint-Léonard. Son cousin est venu lui prêter main-forte.
Jusqu'à 70 mm sont tombés sur Montréal en l'espace de quelques heures, dimanche
« On venait de finir les rénovations de la cuisine hier. L'an dernier, on en avait eu pour 100 000 $ de dégâts avec les inondations. Et maintenant, regarde. On a cinq, six pieds d'eau. Toute la rue, les maisons autour, c'est la même chose. Toutes nos affaires qui flottent, c'est fini, ça. »
Danielle Mansour était exaspérée, dimanche. Elle se tenait devant la maison dont sa sœur est propriétaire, rue de Belmont, à Saint-Léonard.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Danielle Mansour
L'entrée pour la voiture, en pente, donne vers un garage et un demi-sous-sol en contrebas. Derrière les portes ouvertes, des armoires flambant neuves, des meubles et des effets personnels flottent dans une eau sale.
La maison, en moins d'une heure, a été brutalement inondée. Et elle n'est pas la seule.
Environ 60 à 70 millimètres de pluie sont tombés dimanche après-midi à Montréal, selon Environnement Canada. Résultat de cette pluie diluvienne : des égouts ont refoulé, de nombreux tronçons de route ont été fermés, plusieurs vols ont été annulés à l'aéroport international Montréal-Trudeau, et près de 100 000 clients d'Hydro-Québec ont été privés de courant, au plus fort de la tempête.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Les pompiers s'affairent à vider l'eau qui s'est accumulée dans le garage et le sous-sol d'un logement de la rue de Belmont.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Trois camions de pompiers et un véhicule de police ont été déployés, rue de Belmont.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Un homme constate avec consternation les dégâts causés par l'eau, rue de Belmont.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Des armoires flambant neuves, des meubles et des effets personnels flottent dans une eau sale, rue de Belmont.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE L'accumulation d'eau a été particulièrement marquée rue de Belmont, dans le quartier montréalais de Saint-Léonard.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Les pompiers s'affairent à vider l'eau qui s'est accumulée dans le garage et le sous-sol d'un logement de la rue de Belmont.
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En début de soirée, des dizaines de résidants de Saint-Léonard se tenaient dehors. Ils discutaient avec leurs voisins, appelaient du renfort au téléphone, se réconfortaient dans leur malheur commun. Dans les entrées, toutes construites avec des pentes vers des garages ou sous-sols en contrebas, on pouvait apercevoir les traces de l'eau qui a monté.
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L'eau qui s'est accumulée est pompée, puis redirigée vers le réseau d'égouts.
Dans la rue de Belmont, trois camions de pompiers, un véhicule de police. À l'intérieur d'un périmètre d'urgence, les pompiers s'affairaient à vider les sous-sols au meilleur de leurs capacités.
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Comme un mauvais déjà-vu
Pour beaucoup de ménages, la journée de dimanche a eu un air de déjà-vu. Après août 2024, où les restes de l'ouragan Debby ont causé de nombreuses inondations résidentielles à Montréal, voilà qu'ils subissent une deuxième crue majeure en 12 mois.
Notamment en cause : le voisinage entier se trouve dans une zone de cuvette, donc qui est identifiée comme étant plus vulnérable aux inondations.
Lisez le dossier « Pluies diluviennes à Montréal : à risque à leur insu »
« Il y a une problématique ici, dénonce Danielle Mansour. L'an passé, c'était 100 000 $ de dégâts, et l'assurance nous a repayé 40 000 $. Et ce n'est pas juste les dégâts, le problème. Si ma sœur veut vendre, on est obligés de déclarer le risque, et l'immeuble perd de sa valeur. »
Toujours à Saint-Léonard, près du boulevard Langelier, une propriétaire de deux duplex a subi une quatrième inondation en quatre ans.
« J'ai mis les pompes commerciales de 180 litres par seconde, j'ai mis les clapets, j'ai mis de la céramique sur les murs, il n'y a plus rien à faire. La Ville nous dit de protéger nos maisons, on fait tout et pourtant, ça ne donne rien », raconte-t-elle au téléphone, souhaitant demeurer anonyme.
Je suis découragée. On perd 100 000 $ chaque année. Je ne comprends tellement pas quoi faire. Je vais en parler au conseil municipal chaque mois et on se fait encore inonder.
Une propriétaire de deux duplex à Saint-Léonard
Certains, heureusement, ont eu plus de chance. Au passage de La Presse dimanche soir, un résidant du voisinage a indiqué qu'en 20 ans à Saint-Léonard, il en était à sa cinquième inondation. Il a donc installé des pompes et a pu prévoir le coup, cette fois.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Lionel Noël s'estime chanceux : l'eau n'a monté que de quelques pouces dans son logement de la rue de Mériel.
Même constat chez Lionel Noël, qui habite rue de Mériel, tout près de la rue de Belmont. « On a installé une pompe de chaque côté du garage, dû à l'année passée, souligne-t-il en passant le balai. Les assurances ne nous avaient même pas repayé. »
« Cette année, c'est moins pire. On a eu deux ou trois pouces d'eau, mais ça, on peut vivre avec. On n'a pas de dégâts majeurs, juste des outils mouillés », tempère-t-il.
« C'est sûr qu'on ne reste pas ici »
Dans le quartier Ahuntsic, à Montréal, l'avenue de Chateaubriand a été sévèrement touchée. Alors que la pluie s'abattait sur le sud du Québec, plus d'un mètre d'eau s'accumulait à même l'asphalte.
En début de soirée, la crue était redescendue. Les sinistrés jetaient des chaudières pleines vers la rue et dégageaient des objets qui ont pris l'eau. Certains se tenaient dans leur entrée, observant l'étendue des conséquences.
Mimouna Hdouchi et sa famille font partie de ceux qui ont écopé. « Ici, c'est le garage et toutes les chambres de nos enfants qui sont affectés », s'est-elle désolée.
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Mimouna Hdouchi
C'était comme une vague de la mer dans la rue. Les gens étaient dehors, ils paniquaient.
Mimouna Hdouchi, résidante d'Ahuntsic
Louant nouvellement un appartement sur deux étages, la famille de cinq personnes estime en avoir au « minimum » pour 40 000 $ de pertes matérielles à la suite de cette journée.
« Nous sommes arrivés il y a deux jours seulement. On arrange ça avec les assurances, mon mari leur parle en ce moment, et on s'en va. C'est sûr qu'on ne reste pas ici. On paye presque 4000 $ par mois et ça ne les vaut pas. »
Orages violents, routes bloquées, vols perturbés
Lors du point culminant des orages, Hydro-Québec signalait 96 289 adresses sans accès à l'électricité sur son territoire. Pas moins de 266 pannes ont eu lieu simultanément.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Près de 100 000 clients d'Hydro-Québec ont été privés de courant, au plus fort de la tempête.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE De nombreuses routes ont été fermées au cours de la journée.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Montréal a reçu jusqu'à 70 mm de pluie en l'espace de quelques heures, dimanche après-midi.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Près de 100 000 clients d'Hydro-Québec ont été privés de courant, au plus fort de la tempête.
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Les Laurentides ont été massivement touchées, avec près de 59 000 clients sans courant. Lanaudière comptait plus de 14 000 clients sans électricité. La Montérégie et Montréal, avec respectivement 10 000 et 8000 adresses coupées du réseau, étaient les deux autres régions les plus affectées.
Après minuit, dans la nuit de dimanche à lundi, la très grande majorité des pannes étaient résorbées.
Le pont Papineau-Leblanc entre Montréal et Laval, en direction nord, a été fermé en raison de trombes d'eau occasionnées par les orages violents. Il en a été de même pour certains tronçons de l'autoroute 15 et de l'autoroute 40, ainsi qu'un accès à l'autoroute 25, indique Québec 511.
Plus de 40 vols devant décoller de Montréal-Trudeau ont été annulés, montre le site d'Aéroports de Montréal (ADM). Bien que les annulations puissent aussi être causées par des problèmes mécaniques, celles de dimanche étaient en bonne partie attribuables à la météo, précise ADM.
De nombreux vols ont également subi un retard, parfois de plusieurs heures. Les opérations au sol et la livraison de bagages ont aussi été retardées.
À Québec, des orages ont eu lieu et la température ressentie a atteint jusqu'à 42 avec le facteur humidex, en après-midi. Des spectacles du Festival d'été de Québec ont été annulés, notamment ceux de Cindy Bédard, Safia Nolin et Olivia Khoury.