3 days ago
Démolition d'un bâtiment problématique
L'immeuble résidentiel désuet sur l'avenue du Parc qui a forcé l'évacuation des deux immeubles voisins en début juillet en phase de démolition.
L'immeuble résidentiel désuet sur l'avenue du Parc qui a forcé l'évacuation des deux immeubles voisins en début juillet en phase de démolition.
Le bâtiment en décrépitude du 5990, avenue du Parc est en voie d'être démoli. Après deux évacuations d'urgence plus tôt cette année, les travaux ont commencé lundi matin, forçant à nouveau des dizaines de résidants à quitter leur logement.
Les deux immeubles adjacents ont été entièrement vidés de leurs locataires. Selon l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, toutes les personnes évacuées ont été prises en charge par la Croix-Rouge et relogées dans différents organismes, dont l'Office municipal d'habitation de Montréal (OMHM).
Le nombre exact de personnes déplacées n'a pas été confirmé. Toutefois, 80 personnes auraient été évacuées alors que les équipes de la firme Demospec ont entamé la démolition du bâtiment instable. La ruelle située à l'arrière a été condamnée, et plusieurs voies de l'avenue du Parc sont toujours fermées à la circulation.
Le contrat de démolition a été attribué il y a deux semaines à l'entreprise Demospec. L'équipe a passé la semaine dernière à planifier les interventions techniques nécessaires pour minimiser les répercussions sur les bâtiments voisins. Le chantier est désormais en cours, et les autorités espèrent permettre la réintégration des locataires autour du 15 août.
Selon Éric Plourde, contremaître chez Demospec, la structure est démolie de manière progressive. « Il y a des problèmes avec ce bâtiment depuis le mois de mars, explique-t-il. On va faire tomber la façade, ensuite les coins, et on va avancer graduellement dans le bâtiment jusqu'à ce qu'on arrive en arrière. »
La structure, à l'abandon depuis plusieurs mois, avait déjà provoqué deux évacuations majeures cette année. En mars, une portion de la façade s'était effondrée sur un immeuble voisin, causant des dommages importants à certains appartements. Puis, en juillet, des briques se sont détachées de l'édifice, déclenchant une nouvelle intervention du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM). Les deux évènements ont forcé des résidants à quitter leurs logements.
Le chantier survient après des mois d'inaction, alors que le propriétaire du bâtiment avait cessé de collaborer avec l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Ce dernier a finalement déclenché des mesures de force majeure afin d'agir.
« L'arrondissement utilise des mesures exceptionnelles de force majeure afin d'agir rapidement », avait indiqué Francis Huot, porte-parole de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, peu après la deuxième évacuation.
Depuis, un devis signé par un ingénieur a permis de procéder, et la Ville assumera temporairement les coûts du chantier. Toutefois, des recours juridiques seront entrepris pour récupérer les sommes auprès du propriétaire. L'entreprise HABITAT 237 GRANDE-ÎLE S. E. N. C., propriétaire du bâtiment, a été informée de toutes les démarches.
Sur place, la circulation demeure perturbée. Quelques voies de l'avenue du Parc sont fermées et un passage temporaire pour les piétons et cyclistes a été aménagé. Damien Ferland, résidant d'un logement adjacent, s'inquiète de la sécurité : « Je trouve ça super dangereux avec les cyclistes qui circulent sur le passage temporaire. Ça fait peur parfois. »
Le moment choisi pour entamer les travaux est aussi remis en question. « Je ne crois pas que c'était le meilleur timing », soutient M. Ferland.
Il souligne par ailleurs les défis auxquels sont confrontés plusieurs propriétaires qui souhaitent rénover leurs logements dans ce contexte. « Je pense qu'il y a des propriétaires qui veulent rénover leurs appartements, mais ils ont beaucoup de défis. », dit-il.
Ian Cucurull, propriétaire d'un immeuble voisin également évacué, espère un retour rapide à la normale. « Il y a une locataire qui a fait énormément d'anxiété et qui a des ennuis de santé assez intenses, assez pour que ce soit difficile pour elle de marcher. Il y a des étudiants. D'autres qui ont loué parce que leur logement était proche de leur travail. Ça a beaucoup d'impact sur énormément de personnes », avait-il déclaré à La Presse lors de la dernière évacuation.
À ce stade-ci, l'arrondissement indique qu'il est encore trop tôt pour chiffrer les coûts précis de l'opération, puisque plusieurs éléments techniques pourraient faire évoluer la facture.