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Nantes : des habitants remontés contre l'installation «en catimini» d'un camp de Roms au bout de leurs jardins
Nantes : des habitants remontés contre l'installation «en catimini» d'un camp de Roms au bout de leurs jardins

Le Figaro

time6 days ago

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Nantes : des habitants remontés contre l'installation «en catimini» d'un camp de Roms au bout de leurs jardins

REPORTAGE - Des riverains du quartier Doulon ont vu arriver la semaine dernière des engins de chantier, pour leur plus grand étonnement. Ils dénoncent un manque de concertation. Au printemps, lorsque la parcelle située derrière leurs maisons a été débroussaillée, ils ont été agréablement surpris. Jusqu'alors, ces habitants du quartier Doulon à Nantes (Loire-Atlantique) s'étaient habitués à cohabiter avec un champ en friche. Deux mois plus tard, lorsque des agents sont venus déposer des pierres, l'idée de voir se bâtir un «joli Carnac » derrière chez eux leur a traversé l'esprit. Ils ont vite déchanté. «Mercredi 6 août, nous avons été réveillés par des bruits de chantier», raconte Didier Vercruysse, un voisin. Ce jour-là, son épouse se rend immédiatement sur place pour comprendre ce qui se trame. Les rochers sont déplacés sur le côté. Une entrée jadis inexistante est en train d'être construite. Et un vigile assure la sécurité du site. Publicité À côté des habitations «On finit par découvrir qu'on est en train d'aménager un terrain de repli pour des familles Roms», reprend le riverain, dont le jardin fleuri donne sur le terrain au centre des préoccupations. La situation est d'autant plus révoltante qu'aucune information ne leur a été communiquée. Cela s'est fait «en douce, personne n'était au courant et n'a jamais rien reçu. C'est un manque de respect», tance Didier Vercruysse, devenu le porte-parole du récent «collectif Doulon». Après avoir découvert le pot aux roses, plusieurs propriétaires de ce quartier pavillonnaire ont décidé de s'unir. Depuis le début de la semaine, ils garent des voitures pour bloquer l'accès du site et se retrouvent régulièrement pour en parler. Ils ont aussi entamé une action judiciaire. Selon leurs informations, le chantier a été suspendu pour la semaine. «Notre objectif n'est pas d'aller au conflit mais de faire arrêter le projet», résumait mardi matin le chef de file de la mobilisation, lors d'un petit-déjeuner rassemblant à nouveau les voisins. L'arrivée de familles Roms à 30 mètres de chez eux leur fait redouter des nuisances sonores et d'hygiène. Sans oublier une dévaluation financière de leurs biens. «Apprendre que notre maison perd un tiers de sa valeur... waouh», confie une riveraine, sortant d'une discussion avec une agence immobilière. Elle et son mari envisageaient de vendre leur logement, dont ils sont toujours en train de rembourser le crédit, pour déménager près de chez leurs petits-enfants. Expulsion d'un bidonville voisin «On nous a vendu le quartier comme un écoquartier. Dans notre copropriété, on améliore la rénovation énergétique de l'immeuble, et là, on nous met quelque chose qui va à son encontre», soupire un autre qui verra le camp de ses fenêtres. Ce dernier redoute surtout les pratiques de ses futurs voisins, à savoir des vidanges de voiture à même le sol qui viendront polluer le secteur. Une autre propriétaire, décrivant un projet fait «en catimini», craint de rentrer seule chez elle le soir. Une fois leurs peurs évoquées, tous assurent ne pas vouloir stigmatiser une communauté. Ils soulignent d'ailleurs que les conditions d'accueil ne sont pas réunies pour les futurs occupants. Limoneux, le sol devient facilement inondable l'hiver selon des photos qu'ils ont récupérées. Et la route étroite ne va pas faciliter leur circulation. Jeudi, le collectif devrait être reçu par un élu de la mairie. En attendant, la métropole de Nantes, gérée par la socialiste Johanna Rolland, confirme que la préparation d'un «terrain transitoire de repli» est en cours. Il aura vocation à accueillir des foyers qui résident actuellement à quelques centaines de mètres de là en attendant que des «solutions pérennes» soient trouvées. Cela est lié à l'expulsion de leur bidonville dans le cadre du projet d'aménagement du futur quartier urbain, agricole et naturel Doulon Gohards. «Un échange avec les riverains est prévu avant la mise en œuvre», fait savoir le service de presse métropolitain. La collectivité précise qu'à terme, ce terrain aura bien vocation à être urbanisé comme prévu depuis le début. Publicité Soutenus par l'opposition De leur côté, les riverains ne croient pas au caractère éphémère de ce terrain de repli. Laurent, qui exploite un verger à côté, assure que «cette proximité risque de stopper la cohabitation actuelle». En effet, jusqu'alors, ils ne se plaignaient pas de la communauté vivant à quelques centaines de mètres, malgré des cambriolages que certains associaient à ses membres. Le collectif a reçu en début de semaine le soutien de l'opposition. Dans un communiqué, le conseiller municipal et candidat à la primaire de la droite Foulques Chombart de Lauwe a dénoncé une décision «prise début août pour les tenir à l'écart (les habitants, NDLR)». Son rival Julien Bainvel a, lui, demandé «non seulement la suspension des travaux, mais également l'abandon pur et simple de ce projet». Engagée dans une stratégie de résorption des bidonvilles, Nantes est également en train d'identifier d'autres terrains transitoires dans le cadre du démantèlement du camp de la prairie de Mauves, l'un des plus gros de France.

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