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5 days ago
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Les deux chapeaux de Joël Bouchard
(Joliette) Crémeuse ou traditionnelle ? Rentrer tôt ou fermer le bar ? S'humilier en courant après le bus ou renoncer dignement ? Tant de dilemmes cornéliens bouleversent nos vies. Celle de Joël Bouchard est secouée par une autre interrogation récurrente : à l'avenir, se voit-il surtout en entraîneur-chef ou en DG ? « Il me semble que ça fait 15 ans qu'on me pose cette question-là ! », a-t-il réagi en riant, lorsque nous l'avons rencontré à la Classique de golf de son grand ami Dominique Ducharme, jeudi. À court terme, Bouchard n'aura pas à choisir. Cet été, il a obtenu une promotion : les tâches de directeur général du Crunch de Syracuse s'ajoutent à son mandat d'entraîneur-chef de l'équipe. Je ne vois pas ça comme un grand changement. On va continuer de travailler ensemble, de faire ce qui est le mieux pour le développement des jeunes. Joël Bouchard Ce ne sera pas la première fois que Bouchard portera ces deux chapeaux. Il l'a fait précédemment, au sein de l'Armada de Blainville-Boisbriand, en plus d'être copropriétaire de l'équipe. On devine qu'à l'époque, il devait s'occuper de presque tout au sein de l'équipe, au point de s'assurer de la qualité des hot-dogs servis dans les cantines de l'aréna, ou encore de veiller à ce que les sièges soient à niveau. La dynamique sera différente dans le cadre de ses nouvelles fonctions avec le Crunch. « On est entourés d'une équipe remplie de personnes de qualité. Quand il y aura des situations de gestion, je serai sur place. Julien BriseBois a une manière tellement claire et ordonnée de travailler, ça va nous aider », a-t-il estimé. Dans l'organisation, Bouchard accueillera un ami. Son ex-coéquipier chez les Islanders de New York en 2005-2006, Jeff Tambellini, a été embauché à titre d'adjoint au directeur général du Lightning de Tampa Bay. Les revers de la victoire Il retrouvera un autre visage connu, celui-ci aux traits plus jeunes, de l'espoir Ethan Gauthier, qui fera le saut chez les professionnels. Ethan est le fils de Denis Gauthier, que Joël Bouchard a côtoyé dans le vestiaire des Flames de Calgary, dans les années 1990. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE Ethan Gauthier « Ethan, je le connais depuis 16 ans. C'est un jeune extrêmement dévoué. Il a une bonne base, il vient d'une bonne famille. Il a eu toute une carrière junior », a observé l'ancien pédagogue ultime de l'Académie McDonald's. Ethan Gauthier a été sélectionné au 37e rang, en 2023. Le Lightning a rarement repêché aussi tôt dans les dernières années. C'est un beau problème : l'équipe utilise ses actifs à l'encan pour améliorer sa formation et demeurer au sommet de la LNH. « Le Lightning a quand même trouvé une façon de maximiser ses choix de repêchage et trouver des agents libres intéressants. Ça fait qu'on a plusieurs joueurs intéressants avec qui travailler, qui n'ont pas été repêchés, ou repêchés très tard », s'est satisfait Bouchard. C'est le fun de voir une organisation qui n'abandonne pas. Julien, ce n'est vraiment pas un gars qui abandonne : il trouve toujours des solutions. On réussit à rester compétitifs dans la LNH en amenant beaucoup de jeunes. Joël Bouchard Entouré des meilleurs Dans la hiérarchie du Lightning, Joël Bouchard est devancé par deux des têtes de hockey les plus estimées de la planète : Julien BriseBois comme DG, et Jon Cooper comme entraîneur-chef. Par conséquent, monter dans la hiérarchie du Lightning s'avère une tâche colossale. Benoit Groulx, par exemple, l'a appris à ses dépens. Entraîneur-chef du Crunch de 2016 à 2023, il n'a jamais eu l'occasion de devenir entraîneur-chef du Lightning, derrière un Cooper indélogeable. PHOTO CHRIS O'MEARA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS L'entraîneur-chef du Lightning de Tampa Bay, Jon Cooper De la même manière, Joël Bouchard pourrait aussi se trouver coincé dans la Ligue américaine. Cette perspective l'embête-t-il ? « Zéro. Je ne suis pas comme ça. Mon plan, c'est de faire le mieux que je peux tous les matins. Puis là, avec le nouveau défi d'être directeur général, ça me pousse encore, ça me sort encore de ma zone de confort », a-t-il partagé. Au contraire, Bouchard s'abreuve du savoir de son entourage. « Jon Cooper, il est extraordinaire », a-t-il déclaré. « C'est bien d'avoir la chance de travailler avec des gens qui ont beaucoup de talent comme ça, qui sont compétents et humbles. » Je peux vous dire que je suis sorti grandi des discussions que j'ai eues avec « Coop » depuis deux ans, ne serait-ce qu'au camp d'entraînement. De toute façon, les choses changent tellement vite dans le hockey. Joël Bouchard Parlez-en à Mathieu Darche. Adjoint de Julien BriseBois en 2019, il a été nommé directeur général des Islanders de New York durant la saison morte. Il a depuis échangé son meilleur défenseur et repêché au premier rang du dernier encan. Comme quoi le hockey est un feu roulant. Effet domino Joël Bouchard profite de son ascension. Son obtention du titre de DG du Crunch de Syracuse est en quelque sorte un effet domino du départ de Darche. Bouchard s'en réjouit évidemment sur le plan personnel, mais aussi pour son ami des 25 dernières années. « Je respecte beaucoup Mathieu. C'est un gars qui a fait tout un travail en affaires à Montréal avant de rejoindre Julien. Il était dans une zone de confort, travaillait pour une grosse compagnie avec quelque 40 employés. Il allait bien. Il a tout lâché pour embarquer dans ce projet », a-t-il rappelé. « Aujourd'hui, il récolte les fruits de son audace », a-t-il souligné. Sa consécration est une autre preuve de la « qualité de Julien BriseBois comme mentor ». Comme ça a longtemps été le cas, les Québécois s'entrouvrent les portes de la LNH. « C'est une roue qui tourne. C'est notre travail d'être là l'un pour l'autre, je pense », souligne Bouchard. Notre dilemme initial demeure irrésolu : si la voie vers la LNH s'ouvre devant Joël Bouchard, choisira-t-il un poste de DG, ou d'entraîneur-chef ? « J'y vais une journée à la fois. J'ai juste du fun. Je ne pourrais pas demander de meilleure situation que la mienne », a-t-il conclu.


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6 days ago
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Les apprentissages d'une ancienne vie
(Joliette) Dominique Ducharme n'aura passé qu'un an comme entraîneur-chef du Canadien. Bien que court, son passage montréalais lui aura permis de vivre des situations difficiles qui lui servent désormais, à titre d'entraîneur adjoint chez les Golden Knights. L'an prochain, Vegas devra vraisemblablement se débrouiller sans son pilier en défensive, Alex Pietrangelo. Il devrait rater l'entièreté de la saison, et peut-être même plus, en raison d'une blessure à la hanche. Un défenseur droitier, mangeur de minutes, robuste, muni d'un boulet de canon, dont la carrière risque de prendre fin en raison de blessures. Ça vous évoque quelqu'un ? Dominique Ducharme, lui, se rappelle Shea Weber. Alors qu'il se préparait à son premier début de saison à la barre de l'équipe, le vétéran accrochait officieusement ses patins, après de dernières séries éprouvantes. « Ce sont deux défenseurs similaires, affectés par des blessures qui sont reliées à leur façon de jouer, de s'impliquer », a analysé Dominique Ducharme, rencontré lors du tournoi de golf portant son nom. « Mais il ne faut pas oublier qu'en plus de Weber, on avait beaucoup d'autres blessés. On est dans une bien meilleure position que le Canadien en 2021-2022 », ajoute-t-il en riant, en référence à l'absence de Carey Price. Marc Bergevin avait opté sur un remplacement par « comité », dans l'espoir de pallier la perte de Weber. David Savard et Chris Wideman, censés s'accaparer respectivement de ses responsabilités en désavantage et en avantage numérique, s'étaient amenés. On connait le résultat de cette tentative de rafistolage. Les Knights misent sur plus de profondeur. PHOTO STEPHEN R. SYLVANIE, ARCHIVES IMAGN IMAGES Le défenseur des Golden Knights Alex Pietrangelo devrait rater toute la saison en raison d'une blessure à la hanche. « Tu ne peux pas remplacer un joueur comme Pietrangelo. C'est un gars de l'élite, qui a beaucoup d'expérience, de leadership. Mais on a Zach Whitecloud et Kayden Korczak qui sont capables d'en prendre beaucoup plus », a noté Ducharme, à propos des deux défenseurs droitiers. Faire taire les détracteurs Pietrangelo ou pas, les Knights ne seront pas victimes d'un déficit de talent l'an prochain. Après tout, ce sont eux qui ont mis la main sur le plus gros poisson du marché des joueurs autonomes cet été : Mitch Marner. C'est Dominique Ducharme qui l'a accueilli en premier à Las Vegas. Les deux hommes se connaissaient déjà, puisque Ducharme était assistant au sein de l'équipe canadienne junior de 2016 de laquelle Marner faisait partie. C'est un joueur d'élite. Un des meilleurs attaquants de la ligue. On est vraiment excités, et on a pu voir comment il l'était aussi, de se joindre avec nous. Dominique Ducharme au sujet de Mitch Marner « Tu regardes la possibilité de créer un duo dynamique avec Jack Eichel, je pense que ça peut faire des flammèches », a-t-il projeté. Mitch Marner avait besoin d'un « changement de marché », selon Ducharme. Quand même ironique, pour un attaquant auteur de 102 points lors de la dernière campagne. Les plus grands critiques de Marner soulèveront son apport amoindri en séries éliminatoires. PHOTO CHASE STEVENS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS L'attaquant vedette Mitch Marner s'est joint aux Golden Knights de Vegas cet été. Ducharme balaie toutes ces critiques du revers de la main. « Les gens ont beau parler, moi, je le sais que c'est un compétiteur. Quand tu regardes son tournoi des 4 nations, son Championnat mondial junior, ou son parcours avec les Knights de London, il a toujours performé », a-t-il insisté. La corrélation entre la santé mentale des joueurs et la qualité de leur jeu n'est pas à sous-estimer, rappelle Ducharme. « La LNH, c'est une business, mais ça demeure un jeu. Tu performes toujours mieux quand tu te sens bien », a-t-il résumé. Pour acquérir Marner, les Golden Knights ont dû faire leurs adieux à un attaquant vétéran, utilisé dans des missions défensives importantes dans la conquête de la Coupe Stanley, en 2022-2023 : Nicolas Roy. Dominique Ducharme essuie sa perte avec une grimace. « Pour s'assurer de faire rentrer un joueur comme Marner, il fallait laisser aller quelqu'un », s'est-il résolu. « Nic, c'est un gars polyvalent. Capable d'amener de l'offensive, solide sur les mises en jeu. » Encore une fois, la perte de Roy risque d'être comblée par un comité. Et comme il a vécu pareilles situations auparavant dans sa carrière, le Prairiquois ne s'en fait pas trop. « On a quand même réussi à aller chercher Colton Scissons à Nashville. Si on regarde notre équipe aujourd'hui, on est contents et confortables avec nos quatre trios », conclut-il.